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Amin Zaoui

Date de création: 10-06-2018 12:26
Dernière mise à jour: 10-06-2018 12:26
Lu: 1146 fois


SOCIETE- BIBLOTHEQUE AL MANACH- AMIN ZAOUI

Un incendie au Paradis. Femmes, religions et cultures. Recueil de chroniques de Amin Zaoui. Tafat Editions, Alger 2016, 215 pages, 500 dinars L’Islam politique d’aujourd’hui , tel qu’il est vécu, pratiqué et défendu n’est pas, n’est plus compatible avec la société moderne . L’Islam politique va mal car il n’y a pas , il n’y a plus de front d’intellectuels éclairées pouvant ou osant faire le nettoyage dans les textes fondamentaux . L’Islam politique va mal , enseigne la fitna par le biais, bien souvent, d’un enseignement inadapté et séditeux L’Islam politique va mal parce que nous passons notre temps à jouer à la victime éternelle d’on ne sait quels complots extérieurs. L’Islam politique va mal en raison des deux maladies chroniques que sont la sacralisation et la diabolisation ...deux faces de la même médaille C’est, schématiquement, tout ce qu’a voulu re-dire , ou re-crier (puisque toutes ces chroniques ont déjà été publiées dans la presse quotidienne (en 2014-2015 et 2016) par l’auteur qui n’a pas sa plume dans son plumier. Sans détours, il va droit au but, choquant parfois mais bien clair , comme il nous en avait habitué dans ses romans ,entre autres. Un livre de protestations et de dénonciations ! Des chroniques ! Des réflexions et des idées sur des faits de société! Il s’est « attaqué » à tout ce qui ne tourne pas rond , parfois avec rage: L’hypocrisie religieuse , politique et intellectuelle, la léthargie de la langue arabe classique.... « non cultivée », les nouvelles « villes » sans espaces culturels, Ibn Khaldoun qui, bien que grand sociologue, était un « opportuniste » en matière de religion , la défense de la culture « libre » pour combattre la philosophie (sic !) aveugle du « Un », la dénonciation des faiseurs de « fitna » qui « rongent » les espaces et la vie quotideinne , le sort malheureux d’un conquérant, Tarik Ibn Ziyad , qui finit sa vie en mendiant sur le seuil de la mosquée des Omeyyades à Damas, les spectacles culturels sans spectateurs, le femme, les écrivains et les artistes objets de haine, le mal causé par les télés religieuses satellitaires, le vide culturel et le sort malheureux du livre dans un pays ayant un million et demi d’étudiants universitaires et cent mille encadreurs pédagogiques ....mais où un livre n’est tiré qu’à trois mille exemplaires .....et se vendant bien moins , la citoyenneté (avant la religion), le respect du travail et du temps ,l’esclavagisme des temps modernes, les dictatures , la religion et la musique ....Un trésor de « vérités » qui dérangent beaucoup mais qui « mettent le doigt dans la plaie »....sans détours. Quel courage ! L’Auteur : Né en novembre 1956 à Bab El Assa , enseignant à l’Université d’Oran, (département des langues étrangères), Docteur d'État en littératures maghrébines comparées, directeur du Palais des Arts et de la Culture d’Oran, directeur général de la Bibliothèque nationale d’Algérie (qui avait connu alors une intense activité culturelle et intellectuelle) avant qu’il ne soit brutalement « vidé » (Khalida Toumi était alors ministre de la Culture) , membre du Conseil de direction du Fonds arabe pour la culture et les arts (AFAC), conférencier auprès de plusieurs universités étrangères, de nombreuses activités culturelles internationales (juré, rencontres, colloques ).......et animateur d’émissions culturelles télévisées. Romancier bilingue (arabe et français) , auteur prolifique ; et, plusieurs de ses œuvres sont traduits dans plusieurs autres langues. Extraits : « Toutes les guerres sont sales, mais les plus sales parmi elles, sont celles dénommées « les guerres saintes » ( p 36), « Les plus durs des durs des fanatiques, les plus durs des salafistes, les plus durs des chefs islamistes appellent à l’application de la charia islamique dans leurs pays et rêvent de vivre , eux et leurs enfants, dans un pays laïc » (p 46), « Les trois langues qui cohabitent en Algérie d’aujourd’hui, avec complicité intellectuelle et politique, se partagent les pouvoirs.....l’arabe pour Allah, le tamazight pour la résistance et le français pour la gouvernance » (p 67), « Un pays est grand, non par son immensité géographique ou par le nombre de têtes de sa population , mais par le génie de ses habitants » (p 103), « Il n’y a pas d’Algérie en bonne santé sans une école en très bonne santé » (p179), « La société arabo-musulmane n’a aucune estime, aucune considération pour le temps, parce que le temps est lié au travail, parce que le travail est lié au capital, parce que le capital est l’image du juif et de l’Occident athée » (p 211) Avis : De la philo, de la littérature, de la politique, de la poésie, de la défense des libertés, du droit au rêve , du droit à la citoyenneté, .....mais beaucoup d’amertume et de colère. Déconseillé aux « faibles » d’esprit. Déprimant....en raison de la force des « vérités » assénés sans ménagement. Citations : « Toutes les langues sont bâtardes. Et les langues les plus fortes sont celles qui forniquent le plus. Celles qui vivent dans la trahison continue. La pureté dans les langues est une illusion.. » (p 51), « La vie a besoin d’utopie pour souffler le sens du rêve dans les jours et dans les mots » (p 54), « Depuis le cinquième siècle de l’Hégire (....) un membre corporel n’a pas travaillé, n’a pas bougé, dans le corps du musulman : le cerveau. En contrepartie, ce qui a bougé, pendant cette période (....), c’est le membre génital.Ce membre est omniprésent dans le conscient et l’inconscient !» (p 109), «La société qui n’arrive pas à conjuguer le rêve à la raison est une société égarée » (p 172),