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Haidar Sarah- Roman 2016

Date de création: 10-06-2018 12:13
Dernière mise à jour: 10-06-2018 12:13
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SOCIETE- BIBLIOTHEQUE D’AL MANACH- HAIDAR SARAH- ROMAN 2016 La morsure du coquelicot. Roman de Sarah Haidar (Préface de Yannis Youlountas). Apic Editions, Alger 2016. 135 pages, 500 dinars. J’ai toujours mal accepté les préfaces à des romans , tout particulièrement lors d’une première édition. A la rigueur, lors d’une nouvelle édition....pour une œuvre qui a fait ses preuves, devenue un classique du genre. C’est en terminant l’ouvrage de Sarah Haidar que j’ai alors compris.....qu’elle méritait amplement que l’écrivain, cinéaste et militant libertaire grec , lui consacre une présentation qui nous met dans le bain. Pour mieux comprendre. Non, pour mieux nous préparer au plongeon dans le monde parallèle, mais réel puisqu’il a ses militants et ses adeptes , de ceux qui ne croient qu’en l’homme dégagé de toutes les servitudes (surtout celles imposées par d’autres hommes) et en la liberté totale. Le roman est, en fait , un recueil de confessions de plusieurs personnages, tous révoltés, rebelles, libres, emprisonnés, parfois torturés, souvent soumis à d’infâmes chantages, mais toujours éternels manifestants, , ne voulant « ni Dieu , ni maître » et n’acceptant aucun « ordre » qui ne peut être qu’oppressif Des personnages perdus dans un pays en guerre perpétuelle . Un pays qui après « tant de siècles pudibonds et tristes, découvrit la seule essence possible de l’extase : la violence ! », dans un « territoire érogène » : Louisa dont « les aissselles donnaient les parfums manquant à la révolte » , Mohand , « descendu du fleuve à demi-castré et à moitié aveugle.. », le Commissaire , « aux prises avec une insurrection dont il comprenait la poésie » , Dassine , pieuse et silencieuse jusqu’à l’ultime centimètre creusé par le pal », Mahmoud, « le récalcitrant aux racines qui finit par s’en étrangler »...L’auteure les raconte, raconte leurs désirs, leurs révoltes leurs souffrances, mais aussi leurs espoirs à sa manière et dans son style bien plus libre que ses personnages. On s’y perd un peu ? Beaucoup même pour celui qui n’a pas lu ou compris « Virgules en trombe » . En fait, un véritable orgasme littéraire L’Auteure : Née en 1987 à Alger, Sarah Haidar est écrivaine et journaliste. Son premier roman, Zanadeka (Appostats), a reçu le Prix Apulée (2005) décerné par la Bibliothèque Nationale d'Algérie. Virgules en trombe est son premier livre écrit en français ( APIC , 2013). Il a obtenu, en 2013, le Prix de l’Escale littéraire d’Alger Extraits: « Il y a des miracles qui ne doivent rien à Dieu ni au diable d’ailleurs. Ce sont des pathologies de la logique du mal, une espèce de cellules cancéreuses qui se développent dans le corps, visiblement fort de la cruauté » (p 45), « Le miracle est une providence punitive. Il ne survient pas pour aider les damnés mais pour rétablir une petite harmonie dans l’univers, remettre quelques atomes à leur place afin d’empêcher une implosion, corriger les erreurs que nous sommes » (p 46) Avis : Le préfacier nous dit qu’à Alger, il a rencontré « la liberté incarnée », une femme qui « regarde sans poser, qui regarde sans retenue, qui écrit sans crainte ». Il faut lire pour saisir la portée du jugement. . Citations : « Beaucoup ne le savent pas, mais on a toujours besoin d’un sans-abri pour nous montrer le chemin de la maison » (p 50) , « Un assassin sans conviction est mille foios méprisable qu’un sniper honnête » (p 55), « Que c’est triste de mourir dans un monde si rempli de chants nationalistes et si vide de musiques ! » (p 56), « Ne mourront que ceux qui craignaient la vie » (p 126).