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Grève des huit jours/28 janvier 1957

Date de création: 08-02-2013 19:56
Dernière mise à jour: 08-02-2013 19:56
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HISTOIRE - GUERRE DE LIBERATION NATIONALE - GREVE DES HUIT JOURS/28 JANVIER

La grève des 8 jours a été déclenchée le 28 janvier 1957, par les commerçants et travailleurs algériens (à l'intérieur et à l'extérieur du pays) en réponse à l'appel du Front de libération nationale. Un mouvement qui a doté le FLN d’un appui supplémentaire et apporté la preuve qu’il était le seul représentant du peuple algérien. Il s’agissait d’une démonstration de force, non violente, se voulant un défi à la France coloniale avec des objectifs politiques et diplomatiques. 

 L'objectif de la grève était essentiellement politique et diplomatique tendant à faire entendre la voix du peuple algérien à l'opinion internationale à la veille de la tenue de l'Assemblée générale des Nations unies et l'examen de la question algérienne. Il fallait montrer à l’opinion internationale la lutte d’un peuple épris de liberté.
C’est ainsi que l’option d’une grève de huit jours décidée par le CCE (Comité de Coordination et d’Exécution), haute instance de la Révolution issue du congrès de la Soummam, devait être le point de cristallisation. Le déclenchement devait coïncider avec l’introduction du dossier algérien dans le débat à l’Assemblée générale des Nations unies. C’est ainsi que la date de la grève a été reportée à deux reprises, car la tenue de la 11e session de l’AG de l’instance onusienne a été décalée deux fois de suite. Quelle lecture peut-on faire de la grève des huit jours, qui avait commencé le 28 janvier 1957 et s’était terminée le 4 février ? En tout état de cause, le mouvement a atteint son objectif, celui d’exprimer la volonté de l’indépendance.  La décision du FLN de jeter la révolution dans la rue, comme le voulait Larbi Ben M’hidi, ne s’était pas avérée vaine et avait permis au monde entier de voir que ce peuple luttait pour sa liberté.
La grève avait également détruit l’argument de la France coloniale qui refusait de négocier avec le FLN, sous prétexte qu’il s’agissait de groupuscules de brigands qui n’exprimaient pas la volonté du peuple algérien. Une  répression aveugle a , bien sûr, suivi la grève des huit jours et duré des mois.  Le Monde fut le seul quotidien à commenter l’attaque au droit de grève par usage de la répression. Dans son édition datée des 3 et 4 février 1957, paraissait une opinion de David Rousset qui s’insurgeait : « Au moment où notre gouvernement proclame avec le plus de force la communauté franco-algérienne, ses représentants à Alger refusent le droit de grève aux Algériens. Le droit de grève est un droit essentiel dans l’ensemble des libertés démocratiques fondamentales. Chaque fois que dans le passé une atteinte réelle, sérieuse a été portée contre le droit de grève, les conséquences sociales se sont révélées considérables… Il me paraît ainsi que l’utilisation actuelle de l’armée en Algérie pour briser la grève se révèle infiniment plus néfaste que la répression ordinaire depuis si longtemps… Aujourd’hui, et me semble-t-il pour la première fois depuis la libération, les fondements de la démocratie véritable se trouvent remis en question » .Ce qu’il faut retenir, est qu’en dépit des pertes humaines considérables, et tout ce qui a été dit ou écrit sur la grève des huit jours, cette option avait ouvert les chemins de l’indépendance. En effet, le 4 février 1957, l’Assemblée générale de l’Onu avait programmé à son ordre du jour « la question algérienne ». Et même si la France avait encore de l’influence à l’ONU, la Révolution de Novembre a réussi à avoir une dimension internationale.