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Livres - Villes et villages

Date de création: 28-01-2011 16:32
Dernière mise à jour: 05-07-2014 13:33
Lu: 2057 fois


 Alger, histoire et patrimoine

de Abderrahmane KHELIFA, 307 pages, 2000 dinars, Editions ANEP, Alger 2010

L'auteur   :  Ancien élève de l'Ecole normale supérieure , docteur en histoire et en archéologie, longtemps directeur des Beaux Arts au ministère de la Culture. A effectué de nombreuses fouilles.

Le contenu : Un voyage au bout des images et des mots , travers toute l'histoire d'une ville, son architecture, ses populations, ses langues, ses édifices et ses monuments.

Avis: Un beau cadeau....pour ceux qui, financièrement, le peuvent.

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La Casbah et ses petits yaouled .Un roman » historique de Mohamed Lamhene . Thala Editions.. Alger 2007. 126 pages, 250 dinars

Je l’avais entendu, un jour à la Radio (Chaîne 3) alors, qu’interviewé ,il racontait sa vie de « Yaouled », de jeune collégien dont le père s’était exilé pour ne (presque ) plus revenir au pays, de fonctionnaire des Ptt, du racisme pied-noir, des amitiés sincères, de militant de la cause nationale, du football qu’il aimait, des camps de concentration qu’il a traversés, de l’Indépendance, des amis perdus ou retrouvés. C’était tout simplement super ! On revivait avec lui, en direct,  toute une vie…sans se soucier des embouteillages et sans « zapper ».

Je l’ai rencontré quelques jours plus tard ,à travers un livre.  En le feuilletant déns une librairie . Un livre de souvenirs qui remonte le temps  de manière prenante. Il raconte la Casbah, ses habitants, ses enfants, les fameux « Yaouleds »               ,  qui, pour survivre , exerçaient des petits métiers (cireurs, vendeurs de journaux, porteurs ;..), futurs héros,  ses maisons , ses ruelles, sa convivialité, sa propreté ,ses joies communes, ses côtés obscurs aussi, sa force durant la guerre de libération nationale.

C’est écrit simplement , dans une langue que l’on ne retrouve, hélas, plus que chez la « vieille «école ». Fluide, limpude, concise , claire, ….sans fioritures. 126 pages qui se lisent vite mais dont chaque phrase a une signification précise .

Avis : Un livre qui devrait avoir sa place dans la liste des titres à conseiller aux jeune collégiens et lycéens. Peut-être des « morceaux choisis » . Certes pour apprendre le bon et le vrai français mais aussi et surtout pour connaître l’âme de la Casbah, le cœur de leur pays.

Phrases à méditer :  Il  n’y en pas. Sauf qu’il faudrait lire , en fin d’ouvrage, le court poème dédié à son grand amour ……l’Algérie …….avec ces deux derniers vers…… « Algérie, pays bien-aimé / Tu pourrais être un vrai paradis sur terre ». C’est bien dit. C’est tout dire.

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Dans la  Casbah.Un document historique de Lucienne Favre  avec une préface  et une post-face de Djaffar Lesbet. . Editions Alternatives urbaines. Alger 2012. 256  pages, 600 dinars

C’est une dame , une européenne de la « bonne société » algéroise, qui a écrit beaucoup de livres (dont deux pièces de théâtre) sur l’Algérie entre 1925 et 1948 . Elle est morte à Paris en mars 1958 . Elle a été « découverte» (sur le tard , en 2000)  par le sociologue Djaffar Lesbet (qui a été un « yaouled ») qui a « sorti » de l’anonymat ce livre paru d’abord en 1933 puis revu et augmenté en 1937 et en 1949 (éditions Grasset puis  D’halluin).

Revu et augmenté , car la Casbah, être vivant (40 000 habitants vers les années 1930 sur 42 hectares  et des maisons conçues pour en abriter trois fois moins, ceci pour la seule médina ) , a évolué au fil du temps….. : « Elle s’est métamorphosée et refermée surtout… ».

L’auteur, selon le préfacier,  vivant en Algérie, « voulait surtout s’adresser  (par ses romans-tranches de vie) au lectorat de la France d’outre-mer, mal informée et/ou abusée par les discours lénifiants des bienfaits de la colonisation ». Elle a mis à mal les images du film , « Pépé le Moko » , avec Jean Gabin,    montrant une Casbah « mystérieuse, inquiétante, dépaysante, érotique,exotique…  mais tellement fascinante et fertisilisante en préjugés » . Elle a voulu « être un contrepoids, un témoin loyal, une passeuse de cris » . C’est  ce dernier rôle  qui est le plus intéressant pour nous. Derrière la réalité décrite, avec des mots simples mais forts, sans commentaire, sans descriptions exotiques,  que l’on sent sincères, la « réalité vraie » que recherche toujours les sociologues . Malgré un léger ton paternaliste et , au détour d’une description, un tantinet raciste ( exemple, à propos de tout petits, petits  larcins commis par une femme de ménage : « La razzia est dans le sang des tous les africains, de toutes les africaines ») ,  il  y a donc  la « réalité de la réalité » au sein d’une vieille ville pas si accueillante ou fraternelle que ça. La brutalité régnait en maître et régissait les rapports entre dominants et dominés. Car, la  Casbah n’était pas, alors, habité exclusivement par les musulmans et les habitants étaient de diverses origines, dans une « efrroyable promiscuité » :  « Fatma », « Yaouleds », proxénètes, maisons dites de « tolérance » (les bordels) côtoyant les  maisons dites « honnêtes », mordus de foot et de boxe, « pêcheurs » de tous bords,touristes en mal de sensations fortes, artistes « éperdus », bars toujours pleins et cafés maures toujours bruyants………. Le tout dans une certaine  misère matérielle et morale  . La Guerre de libération nationale a entraîné , par la suite, « une nouvelle redistribution des rôles et introduit une autre hiérachie sociale »…Après l’Indépendance, les « natifs »  sont partis , emportant dans leur déménagement « l’histoire de ces lieux chargés –malgré tout -  de traditions citadines… ». Le reste , on le voit …sur pièces ……ou, plutôt, à partir de ce qui en reste comme ruines et décombres. ……et souvenirs mythifiés.

Avis :A lire pour avoir une vision équilibrée de la vieille ville. Ici, une vision coloniale de la Casbah, mais une vision empreinte, en beaucoup de pages ,d’humanité, n’ayant rien à voir avec les « orientalistes approximatifs ». On en sort, cependant,  avec une Casbah qui n’a rien à voir avec celle style « carte postale » que nous décrivent les casbadjis nostalgiques .

Phrases à méditer : « Tout est contraste dans la Casbah. Et, contrairement à la manière occidentale, c’est toujours l’envers du décor qui est le plus orné, le plus pur, le plus propre » (p.39)

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Cinquantenaire de l’Algérie indépendante. Itinéraires et visages en devenir. Revue (semestrielle)  Réflexions et Perspectives.Université Alger 2. Juin 2012. 501  pages, 500 dinars

Plusiers études écrites par d’éminents universitaires et chercheurs….sur la disparité fonctionelle de l’Enseignement, sur les Langues chahutées  , sur le Passé, sur la Culture rurbaine, sur la Littérature et le poids des mots, sur la Force des  images, sur l’Avenir…..avec un axe important sur « la Ville , baromètre de la  crise » ; quatre études de Slimane Medhar, Said Belguidoum, Melyssa Haffaf et  Madani Safar Zitoun.La dernière est consacrée aux « interventions publiques sur l’espace urbain à Alger : du bon usage de l’utopie contre la fragmentation de l’espace » (p 127 à 161) . On y apprend ,ainsi, que la Casbah d’Alger , la « ville indigène » , n’a été sauvée de la démolition totale que grâce à « l’attitude magnanime  de Louis Napoléon Bonaparte »

Avis : Les décideurs et les technocrates devraient , souvent, s’intéresser beaucoup plus aux travaux des univesitaires –chercheurs et aux revues  scientifiques (encore rares)  laborieusement éditées,e t encore mal diffusées. Ils y trouveraient matière à re-penser (ou de mieux « restaurer ») leurs projets. Mais , de lire, en ont-ils le temps ?.

Phrase  à méditer : « Le dilemme algérien : des utopies urbaines « parasitées » par le réel ? »(P 159)

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Bou Saâda, en quelques traits….Récit monographique de Farouk  Zahi (ouvrage préfacé par Kamel Bouchama). Enag Editions.210   pages , ??? dinars, Alger 2013

Avis : Comme il a dit lui (le préfacier , Kamel Bouchama), « un ouvrage à lire, à relire et à conserver minutieusement dans sa bibliothèque…. »

Un bel exemple à suivre (on a déjà présenté un ouvrage de M’hamsadji sur Sour El Ghozlane) par tous ceux qui aiment ou se souviennent de leur enfance et  de leur jeunesse en des lieux pour beaucoup bel et bien disparus…..et qui étaient (tout regard dans le rétroviseur mis à part) des bouts de « Cité du bonheur ». Nostalgie ? Une autre réalité encore insaisissable ? 

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