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Comportement des jeunes -Etudes université d'Oran 2005 et Ciddef 2009

Date de création: 16-11-2010 10:17
Dernière mise à jour: 16-11-2010 10:17
Lu: 1380 fois


Une enquête qualitative sur les jeunes (73 entretiens, "le recours aux récits de vie s'avérant particulièrement pertinent") menée par un groupe de recherche en anthropologie de la santé (Université d'Oran)

dirigé par le Dr Mebtoul, a présenté mi-juillet 2005, les résultats à l'Insp. On a privilégié l'écoute des pratiques discursives des jeunes sur leur vie quotidienne (entendue comme un ensemble de rapports que les jeunes instaurent quotidiennement à l'école, en famille, à l'université, dans les services publics, avec la sexualité, l'avenir, le temps…).

-         le "coin de rue" et le café restent les seuls espaces de socialisation par défaut.

-         Le temps trop libre est décrit, par les jeunes chômeurs, comme un temps vide, et par les étudiants "un temps institutionnalisé", normé et soumis à des impératifs importants.

-         Les relations avec la famille s'inscrivent nettement dans une logique de rupture impossible.

-         Prégnance du conflit générationnel.

-         Intériorisation des rapports d'autorité à l'égard du père ou du grand frère et souvent très affectif de la mère qui assure le travail domestique, invisible et peu reconnu.

-         La sexualité recouvre quatre formes différentes: interdite (la norme religieuse balise ce genre de comportement), honteuse (elle finit la plupart du temps par le mariage), débridée (plus prégnante chez les garçons de différents milieux sociaux), assumée (cette dernière est pratiquée par des jeunes d'origine sociale et culturelle élevée).

-         L'avenir est vu dans le travail ou à l'étranger (pour les filles, on note l'option pour l'acquisition d'une maison avec la révélation de la prégnance du mariage dans leur imaginaire).

 

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- Dimanche 1er mars 2009, le Centre d'information et de documentation sur les droits de l'enfant et de la femme (Ciddef) a rendu publics les résultats de deux enquêtes menées en juin 2008 (avec le soutien de l'Agence de coopération technique espagnole) par Eco Technics, auprès des adultes (18 ans et plus) et des adolescents (de 14 à 17 ans). L'étude procède à des comparaisons avec les résultats d'une enquête réalisée auprès des adultes par le Collectif 95 Maghreb-Egalité (CME) , en 2000.

L'enquête du Ciddef énonce que seuls 3 individus sur 10 sont favorables au travail des femmes.

Extraits:

Pas moins de 45% des hommes interviewés refusent le travail féminin, alors que 37% d'entre-eux y sont favorables. Seuls 18% conditionnent leur accord par la naissance des enfants ou l'insuffisance de leurs revenus.

Alors qu'en 2000, un tiers des hommes était réfractaire au travail féminin, le taux atteint les 38% en 2008.

Quant aux femmes , 18% d'entre elles étaientt opposées au travail féminin en 2000 , contre 25% en 2008.

Quel que soit le sexe,les personnes "très favorables" à l'implication politique des femmes (34% chez les adolescents et 34% chez les adultes)  et les individus hostiles  (38% chez les adolescents et 39% chez les adultes) sont presque à égalité. La surprise vient lorsqu'on procède à la comparaison entre 2000 et 2008: les Algériens , tous sexes confondus, semblent moins disposés , aujourd'hui, à élire une femme à un poste de décision politique.

Sur le registre de la polygamie, les adolescents se distinguent des adultes: 6 adolescents sur 10, soit 57% sont favorables à la suppression de la polygamie, contre près de 5 adultes sur 10 (48%). Par ailleurs, 11% des adolescents et 15% des adultes justifient leur accord seulement si "la femme ne peut pas avoir des enfants". La comparaison entre 2000 et 2008 montre un recul sensible sur la question , puisque 41% des hommes et 62% des femmes étaient favorables en 2000 à la suppression de la polygamie; contre 40% pour les premiers et 55% pour les secondes en 2008.

En ce qui concerne le droit au divorce, il y a une régression: 34% des Algériens (dont 38% d'hommes et 31% de femmes) pensent , en 2008, qu'il n'est pas raisonnable pour une femme de demander le divorce si son mari prend une seconde femme , alors que leur taux n'était que de 29% en 2000. La même tendance existe dans le cas où une femme conditionne le divorce par l'interdiction de l'époux à la laisser travailler (78% en 2000 contre 89% en 2008) ou à la laisser poursuivre ses études (63% en 2000 contre 82% en 2008). la proportion des adolescents (9%) qui trouvent normal qu'une femme demande le divorce si le mari lui interdit de travailler à l'extérieur de la maison, de poursuivre ses études ou encore si celui-ci la violente ou désire prendre une deuxième épouse, est très faible. Cependant, plus de la moitié des personnes enquêtées (61% des adolescents et 64% des adultes) trouvent raisonnable que l'épouse demande le divorce en cas de polygamie et de violence exercée par le mari. En plus clair, les positions se durcissent notamment lorsqu'il s'agit du travail féminin ou des études de la femme mariée.

Concernant le droit de garde des enfants par la femme divorcée, les choses n'ont pas vraiment changé en 8 ans: 62% des des Algériens tous sexes confondus, y sont favorables en 2008 contre 64% en 2000. Mais ,un clivage net sur le sujet apparaît chez les adultes , entre les femmes et les hommes: 75% des femmes défendent ce droit de garde contre 55% des hommes.

Notes: - Les rédacteurs relèvent qu'en 2008 la question des droits de la;femme et celle relative aux valeurs d'égalité entre les deux sexes continue de diviser la société en deux grands courants. Sur un autre plan, ils notent que 19% d'Algériens, soit 2 Algériens sur 10 , sont "nettement favorables" à une Algérie moderne, défendant l'égalité entre les femmes et les hommes.

- Divers: -62% des garçons et 48% des filles (6 sur 10 adolescents  , soit 55%) souhaitent que els femmes portent le hidjab contre 7 adultes sur 10 soit 64% (68% des hommes et 60% des femmes). Les deux tiers des Algérois et la moitié des Kabyles demeurent tolérants par rapport à cette question /  L'influence est à chercher au niveau de l'instruction des parents. Ainsi, les deux tiers des adolescentes ayan des parents instruits ne portent pas de hidjab, contre un tiers de celles qui ont des parents à faible niveau d'instruction. La raison la plus fréquemment citée dans le port du hidjab est qu'il permette de circuler librement aussi biene par ls adolescentes que par les adultes. La seconde est liée au phénomène de mode "parce que tout le monde le porte" et, enfin, l'obligation familiale .

(Voir La presse en date  lundi mars 2009)