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Massacres (Paris) d'Algériens du 17 octobre 1961/Condamnation

Date de création: 31-03-2024 18:47
Dernière mise à jour: 31-03-2024 18:47
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HISTOIRE-GUERRE DE LIBÉRATION NATIONALE- MASSACRE (PARIS) D’ALGÉRIENS DU 17 OCTOBRE 1961/ CONDAMNATION

Soixante-trois ans après les massacres du 17 octobre 1961, l'Assemblée nationale française a adopté, jeudi 28 mars 2024, une proposition de résolution condamnant la répression violente des Algériens perpétrée sous l’autorité du préfet de police Maurice Papon. Ce jour-là à Paris, des centaines de manifestants pacifiques sont tombés en martyrs, selon les historiens. Durant cette nuit tragique, 30.000 Algériens bravèrent l’interdiction de manifester. Ils étaient venus en famille pour défiler pacifiquement en faveur d'une «Algérie algérienne», dans le contexte de la guerre d'Algérie, en réponse à l’appel de la Fédération de France du Front de libération nationale. Ils furent violemment réprimés, battus, et certains furent exécutés ou jetés dans la Seine par les forces de l'ordre commandées par le préfet Maurice Papon. Des milliers d’autres furent également arrêtés. Cet acte de répression faisait suite à l'appel à manifester contre le décret du 5 octobre et son couvre-feu discriminatoire visant les «Français musulmans d’Algérie», dénoncé par les manifestants. La proposition de loi, cosignée par les députées écologistes d’origine algérienne Sabrina Sebaihi et Renaissance Julie Delpech, a été approuvée dans une assemblée dispersée par 67 députés, tandis que 11 votaient contre, issus des rangs du Rassemblement national. Le texte a recueilli l’approbation de la gauche et de Renaissance, le parti présidentiel. Il pointe la responsabilité du préfet de police de l’époque, Maurice Papon. «Nous atteignons un niveau de réécriture historique sans précédent», a déclaré la députée. En plus de condamner les actes de répression, la proposition «souhaite» l’inscription d’une journée de commémoration de ce massacre dans l'agenda des journées nationales et cérémonies officielles françaises. Aussi, la proposition plaide pour une «reconnaissance et condamnation du massacre» et sollicite l’inscription de cette journée commémorative dans le calendrier des cérémonies nationales officielles. Un «travail de réécriture à la virgule près» Ce n’est pas la première fois que la parlementaire Sabrina Sebaihi s'engage sur ce sujet. En effet, au mois d’avril 2023, une résolution avait déjà été déposée par ses soins avant d’être retirée vu ses faibles chances d’être votée. Pour favoriser son adoption, le texte a été discuté avec l’Élysée. L’écriture du texte a fait l'objet d'un «travail de réécriture à la virgule près» avec le parti présidentiel et l'Elysée pour parvenir à une version qui convienne à l'exécutif, raconte la députée écologiste des Hauts-de-Seine Sabrina Sebaihi. Elle a également salué ce vote comme une «victoire symbolique» et une «importante étape mémorielle», représentant la première avancée vers la reconnaissance de ce crime colonial. «C’est une victoire pour l'histoire», a-t-elle souligné. «Je me félicite tout d’abord de l’adoption de ce texte à une large majorité ce matin, avant tout pour les survivants, pour les collectifs et associations qui travaillent, et qui recherchent la vérité sur ce funeste crime du 17 octobre 1961.» Puis, Mme Sebaihi a dénoncé le mutisme des députés républicains, critiquant leur silence face à ces événements tragiques. «La lâcheté du groupe Les Républicains est manifeste, alors même qu’ils étaient il y a quelques mois à l’origine d’une proposition de loi voulant revenir sur les accords franco-algériens de 1968. Ce matin, ils n’ont ni expliqué leur position de vote ni pris la parole, ni pris part au vote, nonobstant une députée LR présente sûrement par hasard et s’étant abstenue. Comme si, au fond, à force de taper sur les Algériens, ils préfèrent désormais les mépriser et les nier Elle a également exprimé son effroi, mais sans surprise aucune, face au positionnement du Rassemblement national, soulignant leurs explications de vote jusqu’à nier l’existence même du massacre, qualifiant les événements de «fake news», à la tribune de l’Assemblée nationale. Bien que cette adoption marque une étape importante vers la reconnaissance de ce «crime d'État», Sabrina Sebaihi a souligné que le travail au parlement ne fait que commencer, affirmant que ce texte n'est qu'une première étape vers la justice et la vérité historique. Pour rappel, plusieurs personnalités et responsables politiques français, dont les présidents Emmanuel Macron en 2021 et François Hollande en 2012, ont précédemment reconnu la gravité des événements du 17 octobre 1961.