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Rodolphe Saadé/Homme d'affaires franco libanais

Date de création: 18-03-2024 18:27
Dernière mise à jour: 18-03-2024 18:27
Lu: 27 fois


COMMUNICATION- ETRANGER- RODOLPHE SAADÉ/ HOMME  D’AFFAIRES FRANCO-LIBANAIS

Coup de tonnerre dans les médias français : Mi-mars é024, le milliardaire franco-libanais Rodolphe Saadé, propriétaire du groupe de transport maritime CMA CGM, va racheter Altice Media, et sa chaîne d’info BFMTV, à l’homme d’affaires Patrick Drahi, dont le groupe est empêtré dans une affaire de corruption.

Cette annonce a pris tout le monde par surprise, car Altice avait à plusieurs reprises démenti les rumeurs de vente de sa branche médias, récurrentes ces derniers mois. Elle confirme les ambitions du puissant armateur marseillais dans le secteur des médias.

BFMTV est la chaîne numéro un de l’information continue en France. Elle est cependant désormais talonnée par CNews, filiale de Vivendi, le groupe d’un autre milliardaire français, le très conservateur Vincent Bolloré. Enrichi par la désorganisation des chaînes logistiques provoquée par la pandémie de Covid-19, CMA CGM détient déjà le journal La Tribune et le groupe La Provence (quotidiens régionaux La Provence et Corse Matin), en plus de participations dans le groupe audiovisuel M6 et le média vidéo en ligne Brut.

« Le Groupe CMA CGM a signé ce jour une promesse d’achat avec le groupe Altice France en vue de l’acquisition de 100 % du capital d’Altice Media », a indiqué CMA CGM dans un communiqué. La valeur d’entreprise dans la transaction est de 1,55 milliard d’euros. Selon Altice Media, elle « devrait être finalisée au cours de l’été ».

 

CMA CGM a indiqué qu’il prendrait 80 % d’Altice Media, les 20 % restants devant être acquis par la holding de Rodolphe Saadé, Merit France.

Le groupe du Franco-israélien Drahi a commencé à vendre des actifs pour tenter d’alléger sa colossale dette, estimée à près de 60 milliards d’euros. Il conserve ses autres activités, l’opérateur télécoms SFR et de plus petites entreprises dans les technologies et télécoms. La maison mère Altice est ébranlée depuis plusieurs mois par un scandale de corruption, qui implique Armando Pereira, dirigeant de la filiale portugaise et cofondateur du groupe.

Mis en examen au Portugal, il est soupçonné d’avoir mis en place un réseau de fournisseurs douteux dans le but de détourner d’importantes sommes d’argent via la politique d’achats du groupe, ce qu’il conteste. Une enquête a également été ouverte en France en septembre par le parquet national financier.

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(© Extraits, Jean-Michel Bezat et Sophie Fay, in Le Monde, Lundi 18 mars 2024)

(...........) Jusque-là plutôt discret, Rodolphe Saadé, qui vient de reprendre Altice Media (BFM-TV, BFM Business, BFM Régions, BFM Radio, RMC, RMC Story, RMC Découverte,

RMC Sport, RMC BFM Play) à Patrick Drahi, sait qu’il entre dans la lumière médiatique.

Après avoir racheté le quotidien La Provence, acquis le site La Tribune et lancé La Tribune Dimanche, le voilà à la tête d’un des premiers groupes de médias français, dont il a confié la direction à son épouse, Véronique. L’armateur marche ainsi dans les pas de Martin Bouygues (TF1), Vincent Bolloré (CNews, JDD...), Bernard Arnault (Les Echos,Le Parisien...) ou Xavier Niel, actionnaire à titre individuel du Monde et de L’Obs. Contraint de fuir le Liban en guerre à l’âge de 11 ans avec sa famille pour débarquer à Marseille en 1981, cet homme de 54 ans franchit les étapes encore plus vite que les autres milliardaires. Sans oublier d’où vient sa puissance financière : depuis son bureau au 30e

étage de la tour CMA CGM, dessinée par l’architecte irako-britannique Zaha Hadid, il a

 toujours sous les yeux l’un de ses 600 porteconteneurs, en partance ou en provenance

des 520 ports desservis par la compagnie. A l’aune des transactions sur le marché des

médias, le 1,55 milliard d’euros payé à Patrick Drahi représente une somme considérable.

Mais le « business » de CMA CGM, 155 000 employés dans le monde, c’est d’abord le transport maritime, répète M. Saadé. Entre 2020 et 2027, il déboursera dix fois plus pour 120 porte-conteneurs propulsés au gaz naturel liquéfié et au méthanol, moins émetteurs de CO2 que les navires traditionnels. Huitième fortune française : A cela s’ajoute une diversification dans la logistique, avec des ports, des hangars, des lignes aériennes, des camions, des trains et des commissionnaires chargés de faciliter le transport de marchandises pour les grands groupes. Ses deux dernières acquisitions dépassent 7 milliards d’euros : il a repris Bolloré Logistics et ses 14 000 salariés pour 4,85 milliards et deux terminaux du port de New York-New Jersey pour 2,5 milliards, qui lui

permettent, avec ceux de Los Angeles-Long Beach, de se renforcer sur le marché stratégique des Etats-Unis.Huitième fortune française selon Forbes, qui l’évalue à 9,8 milliards de dollars (9 milliards d’euros) fin 2023, grâce aux 73 % qu’il détient dans le troisième armateur mondial avec sa sœur aînée, Tanya, et son frère, Jacques Jr, il a les moyens de ses ambitions. Durant la pandémie de Covid-19, les taux de fret payés par les industriels et la grande distribution pour transporter leurs marchandises ont explosé. Entre 2020 et 2023, le groupe engrangé 50 milliards de dollars de bénéfices. Mais Rodolphe Saadé avait commencé ses achats dès 2017, lorsqu’il a succédé au patriarche, Jacques, disparu en juin 2018 (...........................) L’armateur entretient des relations suivies avec Emmanuel Macron, toujours le bienvenu à la « tour », lors de ses déplacements à Marseille. (......................) . Rodolphe Saadé tisse sa toile. Le directeur général de Renault, Luca de Meo, l’a approché pour financer le développement d’une fourgonnette électrique, « avec des applications qui permettent de connecter toute la chaîne logistique ». «Il a écouté, peu parlé et décidé en vingt minutes de mettre 120 millions d’euros dans Flexis », raconte le patron du constructeur. Xavier Niel, lui, démarchait pour le lancement de son laboratoire Kyutai d’intelligence artificielle (IA). « Il a très vite analysé le projet de cette fondation sans but lucratif, créée pour le bien commun et pour une IA fondée sur des règles européennes, afin que la France et l’Europe ne dépendent pas d’algorithmes étrangers. Quelques heures après, il m’a dit : “Je mets 100 millions d’euros.” Il a été le seul Français à le faire. J’aimerais qu’il y en ait cinquante comme lui. » Les patrons qui le connaissent savent que ce « technophile », qui détient aussi 5,5 % de l’opérateur de satellites Eutelsat, met toutes les innovations au service de ses métiers. (.....)