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EDdwy Plenell (France/Mediapart)

Date de création: 13-02-2024 18:01
Dernière mise à jour: 13-02-2024 18:01
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COMMUNICATION- PERSONNALITES- EDWY PLENEL (FRANCE/MEDIAPART)

Edwy Plenel, cofondateur de Mediapart, a annoncé , le 13 février 2024) qu’il tirera sa révérence en tant que directeur de la publication le 14 mars prochain. Laissant derrière lui un solide héritage éditorial et économique.

« Un passage de témoin en bon ordre » : à 71 ans, le journaliste Edwy Plenel a annoncé lundi 12 février qu'il quittera le 14 mars la direction de Mediapart, média d'investigation en ligne qu'il a cofondé il y a 16 ans. L'actuel directeur de la publication n'a pas dévoilé le nom de son successeur. « Je continuerai à écrire pour Mediapart, je continuerai à être présent par ma plume mais je ne serai pas le responsable juridique, le patron de l'entreprise », a-t-il précisé dans l'émission Affaires sensibles sur France Inter. « Le miracle de Mediapart, c'est que l'équipe pour l'essentiel a entre 25 et 45 ans, j'en ai 71. Il est normal que ça vive, indépendamment de nous », a souligné le journaliste à la moustache et au sourire malicieux, redouté des dirigeants politiques.

Avec son équipe, il avait lancé l'affaire Cahuzac fin 2012, du nom de l'ex-ministre socialiste du Budget déchu après avoir menti sur son compte bancaire secret détenu à l'étranger. Sous Nicolas Sarkozy, le patron de Médiapart, avec sa jeune rédaction, avait enquêté sur les relations étroites entre la milliardaire Liliane Bettencourt, héritière des cosmétiques L'Oréal, et des proches de Nicolas Sarkozy, s'attirant leurs foudres. Mediapart est-il un journal donneur de leçons, toujours à l'affût d'une proie ? « On a une seule boussole, qui est l'intérêt public. On ne cible pas des camps, des personnes », assure son cofondateur, qui évoque des champs d'enquête larges, de l'écologie aux violences sexistes et sexuelles. Le média a ainsi publié de nombreux articles sur le mouvement #MeToo, dont des témoignages sur Gérard Depardieu ou plus récemment sur le psychanalyste Gérard Miller.

 

Edwy Plenel peut partir serein: Mediapart est « profitable » et « nous n'avons aucun endettement ». En 2023, « nous avons augmenté notre chiffre d'affaires, augmenté notre résultat », a-t-il souligné en amont du bilan annuel, programmé également le 14 mars. Le média, qu'il a fondé en 2008 avec François Bonnet, Laurent Mauduit et Marie-Hélène Smiéjan, compte 135 salariés et 220 000 abonnés. Il s'est protégé en 2019 de toute « prédation » de son capital, en mettant en place une structure juridique innovante. Ses parts appartiennent désormais à une nouvelle structure non lucrative, le Fonds pour une presse libre, via la Société pour la protection de l'indépendance de Mediapart, un montage qui sanctuarise selon ses inventeurs le capital du journal en ligne. « Cette structure garantit totalement que personne de l'extérieur ne peut venir intervenir sur Mediapart » et « cela permet de voir venir », se félicite le directeur de la publication.

Entré au quotidien Le Monde en 1980, Edwy Plenel, venu de la gauche révolutionnaire des années 1970, avait commencé sa carrière en 1976 au quotidien Rouge, organe de la Ligue communiste révolutionnaire (trotskiste)* .En 1995, après plusieurs postes à responsabilité, il avait pris la tête de la rédaction du Monde. Il y avait suscité des sentiments mitigés, ses détracteurs dénonçant sa « paranoïa » lorsque d'autres soulignaient sa force de travail et de création. Il avait quitté Le Monde en 2004. Dans les années 1980, plusieurs affaires impliquant la présidence française et sur lesquelles il enquêtait, dont l'attentat des services secrets français sur le Rainbow Warrior, navire de Greenpeace qui faisait campagne contre les essais nucléaires français en Polynésie, avaient suscité l'ire du président François Mitterrand.

*NOTE : Edwy Plenel a passé une bonne partie de sa jeunesse  en Algérie, alors  que son père , était  professeur de géopolitque à l’Université d’Alger et à l’Ecole nationale supérieure de journalisme  dans les années 60, en tant que coopérant. Il était inscrit dans un lycée algérois (Lycée Descartes, actuel Bouamama ou Lycée Sainte Elizabeth, actuel Oum El Massakine) durant ses études secondaires et il aurait dirigé la cellule trostkiste du lycée.