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Roman Aicha Kassoul- "Belvedère"

Date de création: 15-12-2023 19:23
Dernière mise à jour: 15-12-2023 19:23
Lu: 107 fois


SOCIETE- BIBLIOTHÈQUE D’ALMANACH- ROMAN AÏCHA KASSOUL- « BELVEDÈRE »

 

Belvédère. Roman de Aïcha Kassoul. Casbah Editions, Alger 2023, 142 pages, 900 dinars

 

Bien sûr, il y a un personnage central qui se raconte et raconte sa vie ainsi que celle de ses proches,  surtout la maman et aussi, ce qui est désormais incontournable chez nos romanciers, l’entourage, social, politique et professionnel. Souvent frontalement, parfois en douceur.On n‘est jamais assez prudent.

On a donc de tout un peu  et un peu de tout, heureusement enveloppé dans une écriture libre et de très haute qualité.....pas toujours accessible au lecteur lambda .

On a donc, au fil des pages, une sorte de confessions intimes sur moult sujet parfois se chevauchant.Il est vrai que le personnage central paraît avoir une âme bien tourmentée  entre l’hier et l’aujourd’hui, dans une Algérie bousculée, tiraillée, parfois meurtrie, n’ayant pas totalement récupéré sa forme et son esprit, les épreuves du temps colonial puis celles de la décennie noire ayant laissé bien des blessures.

Au fil des pages et tout au long d’une vie, on voit donc défiler les études à Paris, , un détournement d’avion par les terroristes islamistes (« Airbus djihad ») , l’assassinat d’un président, le hirak,le cinquième mandat présidentiel de l’innomé, les oligarques en prison, la succssion de l’innomé, les mauvais pratiques dans la gestion de l’Université, la « vie » au Club des pins, le pouvoir de destruction d’une carrière des réseaux sociaux sur « la « Toile »........

 

L’Auteure :Née en 1944 à Blida, professeur de lettres (Université Alger 2), productrice et animatrice d’une émission littéraire (Radio Chaîne 3), ancienne consule d’Algérie en France (Besançon) . De nombreux articles scientifiques et plusieurs ouvrages dont «Alger en toutes lettres» (2003), «L’Algérie en français dans le texte» (1990), «Chroniques de l’impure» (1998) et «Le pied de Hanane» (2009). Prix « Escale littéraire » en 2018 pour son roman « La colombe de Kant »

Extraits : « Les Algérois ont toujours aimé se mêler des affaires des autres » (p 12), « Doctorrr.Roulé dans le vide, le r le faisait doucement marrer » (p 16), « Le marché de la déconstruction reste permanent et juteux, les édiles plus malins que leurs administrés, vision basse et pied sans cesse aux aguets » (p 21), « Au Soudan, je ne sais pas, mais chez nous le chancre de la bondieuserie politique a tout rongé, lentement, avec une efficacité remarquable » (p 35), « C’est quoi ce pays , le sien, où la vie est si terrible que le naufrage par centaines lui est préférable, l’écume des mers aux lèvres, h’rag la vie, t’es déjà mort.Happé par le trou qui creuse derrière et bas l’absence d’un arrière-pays et d’un pays » (p 83), « L’Etat a de la ressource et même de l’humour.Quand ça parle trop de la corruption qui le fait vivre, il crée une commission pour qu’elle fasse taire tout le monde, et quand les disparus font du bruit, il les dissout avec celle qui était censée les retrouver « ( p 127)

Avis : Beaucoup plus un exercice de style qu’une histoire.Ou, une autre manière de raconter une histoire.  Et, une belle-lettrienne  qui maîtrise son écriture

Citations « Dans la mécanique du chaos , ce n’est pas faire offense au bon sens que de ruiner ce qui existe, le français condamné à sa disparition et enfilé entre temps en perles pas rares sur les enseignes des magasins, les menus des restaurants et des cafés. Délectables » (p 21), « ( Démission présidentielle).De l’inédit.Dans un pays où mourir sur son fauteuil est, plus qu’un projet, un destin d’homme d’Etat » (p 27), « L’art sur commande ne rend pas service à l’art, aucun mystère là-dessus » (p 50), « La liberté s’apprivoise, mais encore fallait-il supporter ses chaînes, et savoir qu’elles durcissent et finissent par rompre » (p 109), «  Un cran d’arrêt, quand s’ouvre le couteau, ça s’entend trop tard » (p 110), « Les histoires sont, comme l’herbe, plus belles chez le voisin » (p 118), « La vengeance, il n’y a que ça, elle est comme le feu, plus il dévore, plus il a faim » (p123)

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