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Envenimation scorpionique 2023

Date de création: 21-08-2023 16:28
Dernière mise à jour: 21-08-2023 16:28
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ENVIRONNEMENT- DANGER- ENVENIMATION SCORPIONIQUE 2023

Chaque été, morsures de serpent, piqûres et envenimation scorpioniques constituent pour les habitants des zones chaudes un réel tracas. C’est même un véritable problème de santé publique puisque l’Algérie enregistre entre 40.000 et 50.000 cas par an et plusieurs dizaines de décès entre début juin et fin septembre. Le Dr Mohamed Lamine Saidani, chef de laboratoire à l’Institut Pasteur d’Algérie, précise (20 août 2023) que le risque d’exposition aux piqûres de scorpion est plus élevé chez les 15-49 ans. «Les morsures des membres inférieurs représentent 42,2 % des cas et celles des membres supérieurs, 47%. El Bayadh, Ouargla, Ghardaïa, Biskra, El Oued, Adrar et Naâma sont des gîtes de l’espèce de scorpion appelée Androctonus australis Hector où elle vit depuis plus de 450 millions d’années», précise-t-il. Celui qui est aussi expert dans la lutte contre l’envenimation scorpionique explique d’emblée que «la piqûre de scorpion est un accident domestique et nullement une maladie». «Le taux d’infection est toujours plus élevé chez les hommes qui ont plus de contacts avec les scorpions en raison de leurs activités de plein air», ajoute-t-il.   Toutefois, selon notre interlocuteur, grâce aux différentes campagnes de sensibilisation et de collecte de scorpions, le nombre de cas connaît une baisse ces deux dernières années. Les chiffres indiquent que ces derniers sont retombés pour passer de 50 à 42.000 piqûres en 2022 et le nombre de décès de 50 à 20 la même année. L’amélioration des conditions de prise en charge et la disponibilité en quantités suffisantes du sérum anti-venin de scorpion en sont les premières causes. Sur cette lancée, il exhorte les citoyens à rester vigilants et à nettoyer leurs maisons et les périphéries. «Le non-respect des conditions d’hygiène est favorable à la prolifération des nids de scorpions», met-il en garde. La chaleur modifie le comportement des serpents et scorpions qui ne peuvent pas vivre sous des températures de plus de 50°C recherchent des endroits humides et plus frais. Pour réduire ces chiffres, la collecte de scorpions à l’aide d’une torche aux rayons ultraviolets et d’une pince d’une longueur de 25 cm est la seule solution. Ces opérations permettent, d’ailleurs, à l’IPA de fabriquer le sérum à partir du venin. «Grâce au travail des associations de collecte de scorpion, le nombre de décès a beaucoup diminué surtout à Bordj Badji Mokhtar où seuls dix décès ont été recensés en 2017», se félicite le praticien .  A noter que  parmi les 54 espèces recensées en Algérie, quatre sont dangereuses. Pour faire la distinction entre les piqûres de chaque espèce et ses effets, le ministère de la Santé organise des sessions de formation au profit des médecins. Néanmoins, le Dr Saïdani déplore le recours à certaines pratiques et à la médecine traditionnelle pour traiter les piqûres. «Elles n’ont rien à voir avec la médecine alternative et retardent la prise en charge médicale à temps», assure-t-il. «Des personnes font croire aux victimes qu’elles détiennent un savoir-faire pour éliminer le venin de scorpion alors que si la personne piquée ne reçoit pas le sérum anti-venin dans les trois heures qui viennent, elle pourra perdre la vie», lance-t-il en guise d’avertissement. «Il ne sert à rien de pulvériser l’endroit de la piqûre ou morsure par du gaz butane, une pierre noire, un garrot, une incision, la scarification, l’application de produits traditionnels ne font que retarder la prise en charge», poursuit-il. La population doit être informée des moyens de prévention, de la nécessité de faire la différence entre piqûre et envenimation et sur le danger et l’inefficacité de tous les remèdes-maison. Avant d’évacuer une personne piquée par un scorpion vers une structure médicale, il faut l’immobiliser, maintenir son rythme cardiaque. «Arrivées en vie dans une structure de santé, 99% des victimes seront sauvées», conclut-il