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Roman Ali Tadjer- "D'audace et de liberté"

Date de création: 07-08-2023 19:04
Dernière mise à jour: 07-08-2023 19:04
Lu: 135 fois


SOCIETE- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH- ROMAN ALI TADJER- « D’AUDACE ET DE LIBERTÉ»

D’audace et de liberté. Roman  de Akli Tadjer. Casbah Editions  , Alger  2023, 229   pages, 1200 dinars.

La guerre (la 2ème) est finie ,  Adam Bousoulem ne retourne pas en  Kabylie natale. A quoi bon puisque Zina, son premier et grand amour, est  désormais mariée au Caïd du coin  .  Autant rester en France, bien que le pays se soit montré peu généreux à son égard pendant la guerre. Enrôlé en 1939, enfermé ensuite en Picardie dans un camp de travail réservé aux coloniaux, il s’en était évadé (voir plus bas,« D’amour et de guerre », un roman  dédié aux oubliés de l’histoire.)

 

 « D’audace et de liberté » renoue avec un héros  ignoré et  rendu à un pays qui se reconstruit. Lecteur de « Combat », admirateur de Danton, il tire ,peu à peu  les leçons du passé tout en dirigeant , en compagnie (jusqu’à l’intime)  d’Elvire, la fille, de confession juive, du propriétaire (non revenu des camps nazis) d’une tannerie dont il a hérité à Gentilly.

Ce  deuxième volet de la fresque épouse ,petit à petit, les contours d’un monde colonisé  impatient, prêt à faire craquer les anciennes coutures. Puis , patatras, le père d’Elvire réapparait.....................en Palestine  où les rescapés des camps nazis -rejoint par Elvire - commencent leur occupation  alors qu’à Paris une communauté d’Algériens  exilés affrontant  le mépris d’un pays qui , pourtant, s’appuie sur leur force de travail pour renaître, commencent à parler et à rêver d’indépendance de l’Algérie.

Parallèlement, la re-découverte du pays  et des origines est accéléré par la venue à Paris d’un autre Adam..........un jeune homme, dont le « père » (le Caïd, époux de la bien-aimée Zina) a été tué par des révoltés. Après les aventures du guerrier, après celles de l’amant, c’est le temps du papa qui commence. Pour Adam senior, la vie est ainsi faite. A l’image d’une représentation de pièce  de théâtre « On y arrive quinze minutes après le début et on s’en va quinze minutes avant la fin ..sans connaître la fin »

 

L’Auteur : Né en 1954 à Paris. Auteur de onze romans (et d’un essai à succès : « Qui n’est pas raciste, ici ? », Lattès 2019)  dont trois adaptés à la télévision : « Les ANI du Tassili », « Le Porteur de cartable » et « Il était une fois…peut-être pas » .Plusieurs livres  à succès, dont « Le Porteur de cartable », « La meilleure façon de s’aimer »….. et ...... « La Reine du tango »(2006) qui  a reçu le Prix Nice Baie des Anges. Ses romans sont  traduits dans de nombreux pays. Sa bio-express indique qu’ « il poursuit son exploration des liens entre la France et l’Algérie pour mieux tisser notre histoire commune »

Extraits , « Nous ne fuirons pas. Nous ne leur devons rien.Nous avons versé tant de sang pour abreuver leurs sillons, laissé nos frères sur leurs champs de guerre pour défendre leur liberté dont ils nous privent encore aujourd’hui » (p45), « Après la guerre, nous n’avons eu ni remerciements ni reconnaissance, pas même une petite breloque, pour dire....À la vérité , nous n’attendions rien et nous n’avons pas été déçus. Aux yeux des Français, nous sommes restés ce que nous n’avons jamais cessé d’être : des colonisés corvéables à merci. Mais là n’est pas le principal, ce qui nous rapproche et nous unit, c’est cette soif de justice et de liberté »  (p123)

Avis :Un auteur facile à lire et à comprendre grâce à sa maîtrise de l’écriture et au rythme du récit.Cela va vite, très vite , mais pas trop.Peut-être un peu trop tendre à l’endroit des autres...de ceux , il le sait, qui ne nous aiment pas. . En attendant , assurément, la suite....certainement la guerre de libération nationale en France même ou ...en Algérie.Le troisième volet de la fresque.Une petite remarque :Durant la colonisation, il n’existait pas de faculté à Bône (Annaba aujourd’hui). Il n’y avait qu’une seule université, celle d’ Alger (Voir p 208). 

 Citations « Les souvenirs,  ça vient, c’est comme les vagues de l’océan, parfois elles vous bercent d’images heureuses, parfois elles vous rejettent des pensées amères que l’on croyait noyées à jamais » (p21), « Sans utopie, il n’y a pas d’avenir possible »  (p 101), « Si l’ennui était une matière exportable, l’Algérie serait riche à milliards  » (p167) « On n’a qu’un seul grand amour dans sa vie ; tous ceux qui suivent sont des amours de passage » (p173), « Se venger des morts sur leurs enfants, c’est de la lâcheté » (p177), « La liberté, c’est refuser ce qu’on ne veut pas faire » (p 198),