Nom d'utilisateur:
Mot de passe:

Se souvenir de moi

S'inscrire
Recherche:

Essai Omar Benbekhti- "De Robba à Hassiba...."

Date de création: 01-08-2023 18:08
Dernière mise à jour: 01-08-2023 18:08
Lu: 176 fois


HISTOIRE- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH- ESSAI OMAR BENBEKHTI- « DE ROBBA A HASSIBA.... »

De Robba à Hassiba.Dialogues avec les miens. Essai de Omar Benbekhti. Editions Haya , Oran  2023, 149   pages, 900 dinars.

Traverser les espaces et les siècles, se plonger dans les aventures des personnegas illustres, voilà la grande tentation de l’auteur qui voulait aller à la rencontre de tous ceux qui avaient construit l’histoire du pays.  Il propose donc  propose un long, très long voyage, dans le temps,  pour raconter l'histoire de l'Algérie à travers des entretiens qu'il a eus avec ses plus illustres personnages historiques. En dressant des esquisses de portraits et en en parlant au présent de l'indicatif, nos  héros algériens deviennent des hommes et des femmes comme on en croise au quotidien,  avec leurs qualités et leurs défauts ,  et leurs sentiments. La vérité  « subjectivisé »  prend alors le dessus sur réalité.Il est vrai que l’auteur n’y , sociologue de métier et éternel militant de la cause nationale, n‘y va pas de « main morte », allant parfois  jusqu’à  tenter de démythifier certains pans et points (encore obscurs) de l’Histoire et jusqu’à être amer et sévèreà l’endroit des « gens d’aujourd’hui ».... « prédateurs, brigands, écumeurs, pillards, voleurs , parasites et indifférents au bien public, aux biens communs...irresponsables, sans scrupules, malhonnêtes, sans intégrité, rarement incorruptibles .... » ou « Aujourd’hui, les Algériens ne rêvent plus, ils fantasment.Une humanité en berne en a fait des sourds parlant, muets sans langage ni signes , lecteurs aphones sevrés d’écrits.....Orphelins de la pensée, interdits de séjour au royaume du doute et de la critique, inscrits au registre de la liberté provisoire » ». Des vérités qui peuvent blesser certes,  mais  quelque part, des vérités quand même.

Le long périple à travers l’histoire du pays et de ses ancêtres, bien qu’assez sélectif (il y a tant et tant de moments, de lieux  et d’hommes et de femmes d’héroisme)  a permis donc  d’assister, presque en direct, aux rencontres avec : Massinissa , Syphax et les guerres puniques,  Carthage et les Numides, Augustin et les Donatistes, Robba (la première femmes berbère résistante), l’arrivée des Arabes et de l’Islam conquérant, Tarik Ibn Ziad, Ibn Khaldoun, Boabdil, l’Emir Abd-El -Kader, Fatma N’soumer, Larbi Ben M’hidi, Hassiba Ben Bouali, le jour d’indépendance, les héros et  les usurpateurs, octobre 88, Kateb Yacine, Mouloud Mammeri, Mouloud Feraoun.....

L’Auteur : Enseignant universitaire, consultant, ayant occupé plusieurs fonctions administratives et scientifiques. Plusieurs ouvrages déjà publiés en Algérie (Opu, Dar El Gharb) et à l’étranger (Codesria Dakar, Riveneuve Editions Paris)

Table des matières : I/L’héritage mythique, II/L’héritage culture, Monologue pour un devenir

Extraits : « Les tyrans, ça pousse encore et partout comme des champignons...J’ai surtout appris qu’on ne peut pas l’exercer tout seul (note : le pouvoir), car beaucoup de tyrans finissent comme des chiens, ils finissent assassinés, ou dans la solitude et l’exécration de leur peuple....A exercer le pouvoir seul, on finit par en devenir possédé (p16), « Allez expliquer à un Algérien d’aujourd’hui (...) que dans ses veines coule probablement du sang romain, vandale ou byzantin ! Quatorze siècles plus tard, beaucoup prétendent n’être que des Arabes, voire descendants du prophète !L’ignorance demeure indélibile quel que soit le détergent de la pensée utilisé » (p42), « Il ne peut y avoir en régime colonial ni saint , ni héros, pas même le modeste talent, parce que le colonialisme ne libère pas, il contraint ; il n’élève pas, il opprilme ; il n'exalte pas, il désespère  ou stérilise ; il ne fait pas communier, il divise, il isole, il emmure chaque homme dans une solitude sans espoir » (p137)

Avis :Une manière assez originale et attractive d’écrire et de raconter la très  riche histoire du pays.....même aux enfants.A travers des dilaogues ilmaginaires, on a une multitude de rencontres et de découvertes de personnages et de lieux bien souvent (volontairement ou non) oublié ou méconnus.Un livre qui se déguste à petites doses.

Citations : « La « communauté internationale » n’a pas de porte -parole, ni une adresse précise, ni de numéro de téléphone.Elle n’est qu’un mythe, comme tant d’autres, fabriqués par un Occident espérant ainsi asseoir sa seule domination, donc sa seule vision, sa seule volonté » (p19) , « La mer Méditerranée n’était pas une « mare nostrum » mais plutôt une « mare mortem », comme elle l’est d’ailleurs aujourd’hui, charriant des milliers de migrants qu’elle engloutit jour après jour » (p29), « Ce qui rend fou les humains : l’égo, l’argent, l’ambition et le pouvoir » (p38), « Ce n’est pas le fait d’être conseiller du pouvoir qui est dangereux, c’est le fait du prince qui est plutôt menaçant » (p63), « L’unicité amène à la perte avec le tremps.Seule la diversité enrivchit et régénère » (p66), « Il y a ceux qui ont besoin du pouvoir pour respirer, pour être, ou pour croire qu’ils vivent ; par contre, celui qui cultive son indépendance s’inscrit dans la solitude.L’orgueil , ça sert aussi à tenir debout » (p78), « Malheureusement, les Algériens se focalisent plus sur la religion que sur leur histoire.Seule l’histoire peut donner du sens à leur présent « (p100), « La croyance extrême conduit fatalement à une forme de déchéance de l’humain » (p135) , « Les

Algériens habitent un carrefour.On ne s’arrête pas à un carrefour, on le traverse et plusieurs directions se présentent. L’Algérie est coincée dans un carrefour, ne sachant pas quelle direction prendre ; et le peuple algérien ne sait pas qui il est.Il vit sous une identité escroquée » (p148)