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Urgence hypertensive

Date de création: 18-07-2023 18:11
Dernière mise à jour: 18-07-2023 18:11
Lu: 197 fois


SANTE – MALADE- URGENCE HYPERTENSIVE

© Synthèse El Moudjahid, juillet 2023

QUAND L’HYPERTENSION ARTÉRIELLE (HTA) atteint des niveaux très élevés, cela inquiète forcément les médecins. En Algérie, malgré son bon traitement, l’incidence des urgences hypertensives ne cesse d’augmenter. P our le Pr Sayah, du service d’anesthésie-réanimation à l’établissement hospitalier spécialisé de Draâ Ben Khedda, à de Tizi Ouzou, «les urgences hypertensives, en particulier l’HTA maligne, sont des phénomènes rarement observés et moins de 1% de la population est hypertendue». «Mais depuis quelques années, de plus en plus de personnes sont touchés», s’empresset-elle d’ajouter avant de déplorer l’absence de directives par rapport à d’autres maladies, comme le syndrome coronarien, et de plaider pour une prise en charge de cette urgence. Elle soulève au passage le manque d’études à large échelle pour connaître avec précision le nombre de personnes touchées par cette complication. Selon les derniers chiffres datant de 2020, l’hypertension artérielle est la principale cause de décès dans le monde avec 10,4 millions par an. Pour la Société européenne d’hypertension artérielle, l’urgence hypertensive est définie comme une tension artérielle substantiellement élevée, généralement supérieure à 180 mmgh/110 mmghHTA grade 3 avec des lésions organiques modifiées par l’hypertension. La praticienne souligne, toutefois, la nécessité de faire la distinction entre poussée hypertensive et urgence hypertensive. Dans la première, il y a absence de retentissement sur les organes cibles et généralement le traitement peut se faire en ambulatoire. Pour la spécialiste, le contrôle des facteurs favorisant l’élévation tensionnelle (anxiété, douleur, hypoxémie, hypercapnie, hypoglycémie…) est important. Les principales urgences hypertensives sont représentées par les syndromes coronariens aigus. Dans ce cas, le malade peut ressentir généralement une pression ou une douleur thoracique, un essoufflement ou une fatigue. «L’atteinte des organes cibles comprend l’encéphalopathie hypertensive, la pré-éclampsie et l’éclampsie, l’insuffisance ventriculaire gauche aiguë avec œdème pulmonaire, l’ischémie myocardique, la dissection aortique aiguë et l’insuffisance rénale. Toutes ces atteintes sont rapidement progressives et souvent fatales», détaille la praticienne. Le diagnostic se confirme par la confirmation de l’HTA, l’évaluation de la gravité et la recherche de l’étiologie. Selon elle, mesurer correctement la pression artérielle nécessite de commencer en premier par bien installer le malade et de répéter les mesures à deux minutes d’intervalle. Elle exhorte les médecins à s’assurer de la réalité de l’HTA et si elle n’est pas provoquée par divers facteurs -stress, effet de la blouse blanche, insuffisance respiratoire, hypoglycémie, intoxication et fièvre. Après confirmation de l’hypertension, il faut évaluer sa gravité avec la présence ou non de souffrance viscérale aiguë et demander le niveau de pression artérielle habituel du malade pour passer enfin au traitement. «Si le médecin intervient dans des délais courts, les conséquences ne seront pas fatales», assure le Pr Sayah. «L’interrogatoire sur les facteurs déclencheurs doit se faire rapidement en cherchant des signes neurologiques, troubles visuels, douleurs thoraciques permettant une meilleure prise en charge», a-t-elle expliqué. Concernant les médicaments antihypertenseurs, le Pr Sayah fait savoir qu’il n’y a pas de preuve de supériorité d’un traitement antihypertenseur par rapport à un autre. «La déplétion volumique en cas d’urgence hypertensive doit être traitée par un remplacement de volume intraveineux afin d’éviter une baisse exagérée de la pression artérielle», renchérit-elle. La spécialiste rappelle, enfin, que les urgences hypertensives sont des HTA sévères avec des complications viscérales. «D’où la nécessité d’hospitaliser le patient dans un centre adapté afin d’assurer sa surveillance rapprochée et lui éviter toute complication irréversible», recommande-t-elle.