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Roman Sidali Kouidri Filali - "Wallada, la dernière andalouse"

Date de création: 16-06-2023 18:52
Dernière mise à jour: 16-06-2023 18:52
Lu: 212 fois


HISTOIRE- BIBLIOTHÈQUE D’ALMANACH- ROMAN DE SIDALI KOUIDRI FILALI- « WALLADA, LA DERNIÈRE ANDALOUSE »

Wallada, la dernière andalouse. Roman-Journal de Sidali Kouidri Filali. Édition à compte d’auteur, Alger ( ???.Imprimé à Baraki) 2021,  252 pages, 1 000 dinars

L’auteur  le dit dans une interview. Il a eu  l’incroyable chance  d’avoir entre sess mains un outil d’une incroyable puissance : internet. Il a  pu lire des documents d’époque, rédigés pour certains par leurs auteurs et  d’avoir sous la main toute la bibliographie nécessaire pour retracer la biographie de certains personnages. « Les sources sont disponibles, ensuite bien sûr, il faut tout un travail de recherches, de lecture, de synthèse, et d’historiographie aussi, vu que je n’allais pas raconter l’histoire telle qu’elle a été présentée. J’ai dû puiser partout, chez Lévi-Provençal et chez l’imam Abou Zahra l’égyptien, chez Pierre Guichard, Gabriel Martinez-Gros ou chez El Mokri Etlemcani ou Ibn Khaldoun. Certains personnages sont bien sûr plus mis en avant que d’autres. Pour Wallada, c’était plutôt facile, un peu moins pour le berbère Ziri par exemple ou même Ibn Hazm ».

Ce qu’il propose, c’est donc  une immersion dans l'Andalousie de l'an mille à travers une fresque de destins de personnages gravitant autour de la poétesse et princesse omeyyade Wallada Bint El Mostakfi, princesse , fille de calife,  et de son entourage, témoins à deux reprises de la fin d'un règne et d'une période trouble.

 Une fresque de destins improbables et de parcours atypiques, sur près d'un siècle, gravitant autour de la fille du dernier calife Omeyyade de Cordoue, à l'image de son amant, le poète et vizir Ibn Zaydoun, de Zawi Ibn Ziri, fondateur de la dynastie ziride de Grenade, le poète Samuel Ibn Naghrella devenu chroniqueur et vizir, le nattier Khallaf devenu sosie du calife de Séville, ou encore de l'historien Ibn Hayane, témoin d'une époque trouble.

Wallada Bint El Mostakfi  raconte, à près de quatre-vingt-dix ans, à sa servante Izza, la première chute de Cordoue après la mort de son père. Elle évoque également avec elle le retour dans sa ville natale, sa rencontre et sa relation passionnée avec Ibn Zaydoun, le poète de la péninsule et l'éternel amoureux.

Dans ce roman, l'histoire d'amour entre Wallada et Ibn Zaydoun, devient très vite un argument pour parler d'un siècle d'histoire trouble de l'Andalousie, des tractations et manipulations politiques et parfois militaires, du rôle des berbères d'Afrique du Nord dans la création et la gouvernance de certaines villes (Cordoue,la capitale de l’Andalousie médiévale et son fleuve le Guadalquivir,  Séville, Grenade, Tolède, .....)  ou encore pour évoquer la vie du sérail andalou caractérisé certes par la tolérance et la valeur accordée aux arts et au savoir.....mais, aussi, par une certaine cruauté....surtout quand il s’agit de s’approprier ou de  garder le pouvoir. Ce qui allait , au fil du temps, faciliter l’arrivée des Almoravides (« qui ont toujours accusé l’Andalousie de luxure, d’extravagance »)....et ,par la suite, la « Reconquista » chrétienne .

L’Auteur :Blogueur , chroniqueur  et « passionné d’histoire ». Premier roman d’une saga (annoncée) andalouse.

Extraits : « L’Andalousie est ce bout de terre que la géographie a situé au plus occidental de l’Europe, et dont l’histoire a fait en sorte qu’il soit le seul orientalisé de tout ce continent » (p 9), «  Les Cités traversées par des fleuves ont toujours eu cette particularité de posséder deux rivages au lieu d’un, contrairement aux villes de la côte. Deux fois plus de rives pour les « au revoir », deux fois plus de rivages pour les rêves et deux fois plus de berges pour les désillusions » (p 11), « Pauvres peuples.A force d’aduler des mythes, vous serez toujours dirigés par des menteurs ! » (p 59), « L’histoire est souvent le fruit de détails insoupçonnés. L’histoire est écrite par les vainqueurs, certes, mais ce sont des anonymes qui la font »  (p 179)

Avis Roman passionnant -avec des récits multiples qui se croisent - mais déprimant. La lente mais sûre descente aux enfers  de l’Andalousie gouvernée par    des roitelets jouisseurs et égoïstes.

Citations : « Devenir adulte n’est pas prendre de l’âge, mais s’éloigner de son enfance » (p 14), « La terre est le meilleur des trésors , c’est elle qui fait l’or » (p 21), « Les hommes excellent dans la politique.C’est ainsi qu’ils nomment la soumission et la bassesse, l’incompétence et la vanité, la trahison et l’impuissance »

(p 29), « La politique, c’est l’art d’affaiblir l’autre quand on est incertain de sa propre force » (p 64), « Un homme averti en vaut deux, une femme avertie vaut une armée » (p 87), « La nuit est la folie des passionnés.On y voit s‘agenouiller les rois les plus intrépides et régner les esclaves » (p 115), « La politique, c’est l’art de précéder d’un pas son ennemi » (pp 126-127), « La gens ne changent pas avec le temps, ils se découvrent seulement » (p,141), « L’amour pardonne tout, il ne possède pas de mémoire, et c’est là tout son malheur » (p 165)