SANTE-MALADIES- MALADIES RÉNALES/ALGÉRIE 2025
La 30e édition du Congrès de la Société
Algérienne de Néphrologie, Dialyse et Transplantation s’est dé- roulée sur deux
jours (fin novembre 2025) , à Alger, avec la
participation de plus de 500 néphrologues, dont plusieurs experts étrangers.
Cette rencontre, qui s’éta- lera
sur deux jours, offre l’occasion de dresser un bilan précis des efforts engagés
en Algérie pour la prise en charge de la maladie rénale chronique et d’aborder
les avancées majeures dans le domaine. À cet effet, le président de la SANDT a
tenu à rappeler, à El Moudjahid, la réalité des chiffres, parfois difficiles à
entendre, mais indispensables à comprendre. «Aujourd’hui,
35.000 patients sont soumis à l’hémodialyse en Al- gérie,
auxquels s’ajoutent 1.100 malades en dialyse péritonéale. Pourtant, le pays ne
réalise qu’environ 200 greffes rénales par an. De- puis le lancement du
programme national en 1986, seulement 4.500 transplantations ont été
pratiquées, dont à peine huit à partir de donneurs décédés. La liste d’attente
s’allonge inexorablement et compte désormais près de 20.000 patients, tous
suspendus à l’espoir d’un rein compatible», a-t-il
relevé. Pour le Pr Tahar Rayane, cette situation s’explique, en grande partie,
par l’absence de prélèvements effectués sur les personnes décédées, un sujet
encore sensible qui nécessite, selon lui, une véritable mobilisation
institutionnelle et sociale. Il rappelle aussi qu’entre 8% et 10% des
Algériens souffrent d’une maladie rénale chronique, bien souvent sans le savoir.
L’hypertension artérielle, le diabète mal contrôlés, les maladies génétiques,
les infections répétées, une alimentation déséquilibrée, la déshydratation ou
encore la prise excessive de certains médicaments figurent parmi les causes les
plus fréquentes. Face à ces constats, le spécialiste insiste sur l’importance
d’un mode de vie sain et d’une prévention active, et recommande une alimentation
riche en légumes et fruits, une consommation raisonnable de viande, une
hydratation régulière, la pratique d’une activité physique et des bilans
médicaux au moins annuels, notamment chez les personnes diabétiques ou
hypertendues. «Beaucoup de maladies rénales,
a-t-il poursuivi, pourraient être évitées, avec quelques gestes simples et une
surveillance régulière.» Le Pr Rayane a également mis en avant les avancées
thérapeutiques disponibles aujourd’hui en Algérie, notamment les inhibiteurs de
la SGLT2, considérés comme des traitements innovants. Initialement prescrits
aux diabétiques, ces médicaments sont désor- mais
utilisés chez les patients souffrant d’insuffisance cardiaque ou de maladie
rénale chronique, avec un double effet protecteur sur le cœur et le rein. Autre
progrès majeur évoqué, l’utilisation de membranes hautement perméables en
hémodialyse, désormais implantées dans plusieurs structures du pays. Elles
permettent en effet d’éliminer plus efficacement les toxines que les reins ne
peuvent plus filtrer, améliorant ainsi la qualité de vie des patients dialysés.
Le président de la SANDT met toutefois en garde contre la néphrotoxicité de
nombreux médicaments, tels les antibiotiques, les anti-inflammatoires ou les
produits de contraste utilisés en radiologie, qui peuvent aggraver une fonction
rénale fragile, lorsqu’ils sont mal administrés. La transplantation rénale
demeure un enjeu central du congrès. Les experts présents ont dressé un état
des lieux précis de la greffe en Algérie.