ENERGIE-ESSAI FARID LARAB- « LES MINEURS
DU DÉSERT.KENADSA, 1913-1962 »
Note : Fiche de lecture déjà
publiée le 7 juillet 2014. Perdue et récupérée en novembre 2025
Date de première création: 05-07-2014 13:31/ Déjà Lue: 1605 fois
Les mineurs du désert. Kenadsa,
1913-1962.Récit historique de
Farid Larab. Chihab
Editions.198 pages , 620 dinars, Alger 2013
Rares sont les ouvrages qui retracent de
manière aussi fidèle que celui-ci, et du dedans, la vie des travailleurs
algériens durant l’occupation coloniale. Içi, la vie
(et la mort) des mineurs kenadsis (le métier le plus
dur et le plus représentatif de l’exploitation capitaliste au temps où celle-ci
était la moins contrôlée et en l’absence de forces politiques progressistes et
syndicales organisées et fortes) qui est décrite presque au jour le jour
(sic !) , avec des souvenirs, des archives, des
documents des analyses, des témoignages cde gens ayant vécu la période…nous
ramène loin, très loin en arrière ..
L’auteur livre bien des informations,
rappelant les faits essentiels marquant la colonisation de Colomb-Béchar.
De la souffrance, des grèves, des luttes et
aussi bien des morts…avec, le désespoir « mal-»
aidant, des actions à la limite du suicidaire. Ainsi, au tout début, les
travailleurs qui étaient surtout des déportés de nationalités allemande,
espagnole et italienne
et des condamnés au travaux forcés ont été jusqu’à provoquer (fin
1917) un accident de travail….un éboulement de terrain qui a englouti, sous des
tonnes de boue, tous les protestataires.
Cela n’a pas empêché l’entreprise des Chemins de fer (qui gérait alors la mine)
de continuer l’activité minière.
Au départ les habitants originaires de la région
étaient employés, mais c’est seulement à partir des années 40 qu’on fit appel à
des « gens du Nord » dont beaucoup de jeunes qui ,
appâtés par des recruteurs, pensaient y retrouver un Eldorado.Fin
48, il y avait 4 172 ouvriers , 297 agents commissionnés et 20 ingénieurs….mais
c’est seulement à la fin des années 60 que l’on vit une certaine prise en
charge de la condition sociale des travailleurs. Il est vrai que les syndicats,
surtout la CGT,
avaient fait leur apparition sur le terrain . Mais, trop tard. Le
déficit financier de la société (Houillères du Sud-Oranais, entreprise créée en
1947 dans le cadre de la nationalisation des mines) dû bien plus au financement
occulte de la stratégie politique de
l’occupant lui permettant la préservation de ses intérêts économiques et surtout militaires
dans la région (Colomb-Béchar était classée comme zone de déportation avec 3
camps : Béni Abbès, Djenien
Bourezg et Tabelbala, déjà
dans les années vingt, avec comme premier « pensionnaire », l’Emir
Khaled…et 10 000 détenus au lendemain du 8 mai 45, et l’entretien de
l’aérodrome revenait assez cher) , s’accentuait et l’Indépendance pointait.
Premières victimes…comme d’hab’ : les employés
qu’on licencie en masse ou par « paquets »
Avis :Des pages noires de l’ Histoire économique et
industrielle du pays…une Histoire qui après avoir « assassiné » les
gens a …continué à empoisonner l’atmosphère
Extraits : « La maladie de la silicose qui les ronge
quotidiennement et l’inexistence de structures d’accompagnement (associations
et autres) n’ont fait qu’enfoncer ces « Gueules noires » dans les
ténèbres de l’anonymat » (p 15),