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Roman.Récit Abdelkrim Ghezali - "L"amour en guerre.Souvenir d'elle"

Date de création: 16-11-2025 16:10
Dernière mise à jour: 16-11-2025 16:10
Lu: 39 fois


HISTOIRE- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH- ROMAN RÉCIT ABDELKRIM GHEZALI- «  L’AMOUR EN GUERRE. SOUVENIR D’ELLE »

L’Amour en guerre. Souvenir d’elle. Roman -Récit de Abdelkrim Ghezali. Casbah Editions, Alger 2025. 137 pages, 1 300 dinars.

Le prénom en lui-même est assez significatif, portant en lui une grosse somme d’amour (de la part des parents qui le lui ont donné )  mais aussi et surtout l’annonce d’un parcours de vie dominé par le courage, la persévérance, la solidarité familiale...Rebelle ? Non, seulement et surtout  le désir permanent de vérité, de liberté  et de justice. De plus, elle était si belle. L’Algérienne amazighe digne descendante de la Kahina et Fatma N’soumeur ! Une rebelle qui n’a pas arrêté de lutter  et ce, même après 62.

L’auteur de ce roman-récit n‘est autre que son fils cadet qui , grâce à ce qui lui a rapporté sa maman (qui savait y faire) , mais aussi grâce à ce qu’il a pu voir, entendre  ou récolter comme informations, en tant que journaliste,  a pu reconstituer , les parcours jalonnés  certes d’amour,  mais aussi de douleurs et de sacrifices .

Saltana ! Orpheline de père et de mère. D’abord mariée à un cousin débile qui n’a jamais pu consommer le mariage. Puis, refusant d’être l’épouse d’un vieillard (fortuné).  Enfin, convolant en justes noces avec un homme bien-aimé (qui l’a « enlevé ».....dans la plus pure tradition de la région) . Hélas, veuve à l’âge de 26 ans, le martyr de son époux, moudjahid de la première heure,   a été une tragédie pour elle. Avec quatre enfants à charge et un autre en route. Que d’obstacles ! Et, pourtant, affrontant le pouvoir absolu des mâles dans une société conservatrice et de surcroît dans une contrée perdue au milieu des montagnes loin de toute autorité, elle a osé l’impossible. A chaque  fois , rebelle impénitente, n’ayant rien à perdre ,mais toujours combattante,  elle a tout quitté (toujours avec ses enfants, cela allait de soi) , à la recherche d’un mieux-être, d’un mieux -vivre.Pour elle , pour sa philosophie de vie,   pour sa famille.Elle a, en définitive , réussi. Saltana ! Une véritable princesse. Une femme et une mère-courage d’Algérie !

L’Auteur Né en octobre 1956 dans la wilaya de Khenchela. Titulaire d’une licence de langue et littérature arabes. Enseignant puis journaliste à partir d’Octobre 1988.

Extraits « Elle s’appelle Saltana.Elle était , elle est et elle sera toujours ma reine » (p 11), « Elle aime cette terre. « Si sa croûte est dure et semble stérile, son cœur est tendre et fertile » , aime-t-elle à  croire »  (p 14), « Elle a tout fait pour concilier son bonheur et l’honneur de la famille mais le mépris dont elle fait l’objet ne lui a pas laissé d’autre choix que d’agir pour son propre bien » (p 29), « L’enlèvement des femmes consentantes ou de force est une pratique assez courante dans l’Aurès. Les histoires des amours interdites sont légion » (pp 45-46), « Plusieurs liquidations d’innocents pour raison de règlement de compte , de vengeance, de jalousie, de lutte de pouvoir....ont jalonné les sept ans et demi de guerre d’indépendance » (p 106), « Les officiers des Sas exploitent les rivalités entre familles, entre clans, entre personnes pour attiser les rancœurs et les haines et les entretenir.Pour cela, ils sont conseillés par des sociologues qui connaissent parfaitement les structures sociales , tribales et claniques de l’Aurès et les querelles  voire les inimitiés qui opposent les différentes régions et structures. Le travail psychologique fait partie de la stratégie coloniale pour maintenir les populations indigènes sous domination et pour semer la discorde au sein des maquisards » ( p 112), « Si les femmes de Qabbou n’ont pas pris les armes , elles ont néanmoins été les chevilles ouvrières de la guerre de libération et les maîtres d’œuvre de sa logistique » (p 120), « Pour ma mère, la guerre ne s’est pas terminée en 1962.Elle n’a pas déposé les armes et elle a continué le combat pour la survie, pour la vie, pour la dignité » (p 127).

Avis Plus qu’une très belle histoire d’amour, dont celui filial.On découvre une œuvre  para-sociologique concernant une région, une société , un pan immense de la guerre de libération nationale, des us et des   coutumes.....et la terre chaouie. De la sociologie rurale à la (bonne ) sauce journalistique . Un roman ? Plutôt un récit qui ......s’écoute.

Dommage, pas mal de « coquilles »

Citations « Quand on est rempli de quelqu’un, l’amour qu’on lui porte déborde de toute part » (p32), « Finalement, les mythes et les légendes ne sont que de l’histoire vue à travers un prisme déformant et interprétée selon les fantasmes » (p41), « L’article de loi sur le tapage nocturne est systématiquement gelé à chaque mois du ramadan.D’ailleurs, pendant ce mois, beaucoup de lois sont mises au placard ou en berne. On tolère tout mais le gens ne se tolèrent pas entre eux , ne se supportent pas"  (p 102)

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