RELATIONS INTERNATIONALES- PALESTINE- PALESTINE/GÉNOCIDE/RAPPORT
ALBANESE (NOVEMBRE 2025)
Elle a présenté, mardi 3 novembre 2025, , son nouveau rapport, «Génocide à Ghaza
: un crime collectif», à l’Assemblée générale des Nations unies, s’adressant
aux délégués à distance depuis la Fondation The Desmond and Leah Tutu Legacy au Cap, en Afrique du Sud. Un rapport d’expert de 24
pages examine, en effet, le rôle de 63 Etats dans le crime collectif qu’est le
génocide à Ghaza ; les Etats-Unis étant désignés
comme étant les principaux responsables.
Mme Albanese est interdite depuis plusieurs mois
d’accès sur le sol américain pour ses positions trachées sur le conflit au
Proche-Orient. Il convient de rappeler que, depuis octobre 2023, Israël a
intensifié sa violence à un niveau sans précédent. A la lumière de cette
complicité, le rapport démontre que le génocide en cours doit être compris
comme un crime rendu possible par la communauté internationale. Israël a, selon
elle, laissé Ghaza «étranglée,
affamée, anéantie».
Son rapport, qui examine le rôle de 63 États dans les
actions génocidaires menées par Israël à Ghaza et en
Cisjordanie, dénonce «des décennies d’échec moral et
politique» d’un système multilatéral teinté de complicités. «Par
des actions illégales et des omissions délibérées, nombre d’Etats ont apporté
leur soutien à Israël, l’ont protégé, permettant à son entreprise coloniale de
se transformer en génocide», a-t-elle déclaré. Le génocide a été rendu
possible, a-t-elle poursuivi, par une protection diplomatique dans les «forums internationaux», des liens militaires qui «ont
alimenté la machine génocidaire» et une aide militaire accrue avec des entités
comme l’Union européenne.
Celle-ci a pourtant sanctionné la Russie au sujet de
l’Ukraine, mais continue de commercer avec Israël, qui a commis des atrocités
dans les Territoires occupés.
Aussi, le rapport analyse comment l’atrocité
retransmise en direct a été facilitée par des Etats tiers, tout en s’attardant
sur la manière dont les Etats-Unis ont fourni une couverture diplomatique à
Israël, usant, pour ce faire, de leur droit de veto au Conseil de sécurité de
l’ONU à sept reprises.
D’autres pays occidentaux ont collaboré, selon le
rapport, par des abstentions, des reports et des projets de résolution
édulcorés, renforçant ainsi une rhétorique simpliste de l’équilibre.
Plusieurs Etats ont, selon le rapport, continué de
fournir des armes à Israël, alors même que les preuves du génocide
s’accumulaient. Le rapport souligne l’hypocrisie du Congrès américain, qui a voté
un plan de 26,4 milliards de dollars pour l’armée israélienne, au moment même
où Israël menaçait d’envahir Rafah.
Ledit rapport pointe également du doigt l’Allemagne,
deuxième exportateur d’armes vers Israël pendant le génocide, avec des
fournitures allant des «frégates aux torpilles», ainsi
que le Royaume-Uni, qui aurait effectué plus de 600 missions de surveillance
au-dessus de Ghaza depuis le début de la guerre en
octobre 2023. Le rapport n’épargne pas les Etats arabes et musulmans qui, à
travers des accords de normalisation avec Israël facilités par les Etats-Unis,
ont fermé les yeux face aux massacres de Ghaza.
Mme Albanese a, à ce propos, souligné que le médiateur
égyptien a maintenu «d’importantes relations
sécuritaires et économiques avec Israël, y compris la coopération énergétique
et la fermeture du passage de Rafah» pendant l’agression sioniste contre Ghaza. Le génocide «a révélé un
fossé sans précédent entre les peuples et leurs gouvernements, trahissant la
confiance sur laquelle reposent la paix et la sécurité mondiale», révèle le
rapport. Selon la rapporteuse des Nations unies, de nombreux Etats,
principalement occidentaux, ont facilité, légitimé et normalisé la campagne
génocidaire menée par Israël.
En présentant les civils palestiniens comme des «boucliers humains» et l’offensive plus large à Ghaza comme une bataille de la civilisation contre la
barbarie, ils ont reproduit les distorsions israéliennes du droit
international, cherchant à justifier leur propre complicité dans le génocide, a-t-elle
fait savoir.Par ailleurs, le rapport identifie quatre
secteurs de soutien à Israël : diplomatique, militaire, économique et
«humanitaire».
Chacun d’entre eux est indispensable aux violations
continues du droit international par l’entité sioniste. Les initiatives
diplomatiques ont normalisé l’occupation israélienne et n’ont pas permis
d’aboutir à un cessez-le-feu permanent. L’aide militaire à grande échelle, la
coopération et les transferts d’armes, principalement vers et depuis les
Etats-Unis et les Etats européens, ont permis à Israël de dominer le peuple
palestinien. Cela a également facilité les actions israéliennes visant à
démanteler l’aide humanitaire et à imposer des conditions de vie calculées pour
entraîner la destruction des Palestiniens en tant que groupe.
La coopération économique a alimenté l’économie
israélienne, qui a profité de l’occupation illégale et du génocide. S’exprimant
devant l’Assemblée des Nations unies, Mme Albanese a rappelé que les mesures
efficaces mises en œuvre contre l’apartheid en Afrique du Sud, en Rhodésie, au
Portugal et dans d’autres régimes coloniaux démontrent que le droit
international peut être appliqué pour garantir la justice et l’autodétermination.
Et d’ajouter : «Aujourd’hui,
les Etats tiers ont la même obligation juridique et morale d’appliquer ces
mesures et d’autres contre tout Etat qui continue de perpétrer des actes de
violence coloniale et d’apartheid. Leur incapacité à tenir Israël responsable
de ses crimes internationaux de longue date, malgré les ordonnances claires des
tribunaux internationaux, révèle le double standard flagrant de la communauté
internationale.»