RELATIONS
INTERNATIONALES- MAROC- ALGERIE.MAROC/ APPELS A MANIFESTER/COMMENTAIRE APS,
30.9.2025
Les appels à manifester en Algérie,
annoncés pour le vendredi 3 octobre par un collectif se présentant sous
l’appellation "GenZ 213", et largement
amplifiés par certains médias marocains ainsi que par le collectif "GenZ 212", ne relèvent pas de simples revendications
sociales. Ils s’inscrivent dans une stratégie politique visant à projeter vers
l’extérieur les tensions marocaines et à affaiblir la cohésion nationale
algérienne.
Le Maroc traverse une crise sociale
profonde. Les manifestations de jeunes, l’aggravation de la pauvreté et la
contestation des choix politiques en témoignent chaque semaine. Dans plusieurs
villes, les protestataires scandent des slogans qui traduisent un malaise généralisé: "Pas de Coupe du Monde sans hôpitaux
!", "Du pain, pas des stades!", "Justice sociale avant le
football !", "L’école et la santé pour nos enfants, pas des milliards
pour la FIFA !".
Ce rejet vise directement la politique de
prestige du Makhzen, qui mise sur l’organisation de la Coupe du Monde et de la
Coupe d’Afrique comme vitrine internationale, alors que la population réclame
avant tout l’accès à des services essentiels.
Ces voix expriment une réalité implacable
: le contraste saisissant entre des investissements colossaux dans les
infrastructures sportives et la précarité qui gangrène le quotidien. Dans les
quartiers populaires, de nombreuses familles peinent à assurer un repas complet
par jour, tandis que l’école publique souffre d’un manque criant de moyens,
avec des classes surchargées et des taux d’abandon scolaire alarmants. Le
chômage des jeunes, particulièrement élevé, alimente ce sentiment d’exclusion
et d’injustice.
La crise touche également le secteur de la
santé, où les inégalités sont flagrantes. Les hôpitaux manquent de lits, de
matériel et de personnel qualifié, poussant nombre de Marocains à recourir à
des cliniques privées hors de portée de la majorité.
La semaine dernière, huit femmes ont perdu
la vie dans une maternité en attendant une césarienne, un drame révélateur de
l’effondrement du système de santé publique. Ces injustices sociales, cumulées
à la flambée des prix et au manque de perspectives pour la jeunesse, alimentent
la colère et le désenchantement.
A cela s’ajoute le rejet populaire des
accords d’Abraham, accentué par les massacres israéliens à Gaza, qui a creusé
davantage les fractures internes de la société marocaine. Plutôt que d’assumer
ces difficultés structurelles, certains relais médiatiques du royaume préfèrent
détourner l’attention en projetant cette instabilité vers l’Algérie. En
amplifiant artificiellement des appels sans enracinement réel, ils veulent
faire croire qu’un même scénario pourrait se reproduire à Alger.
La comparaison est trompeuse.
Contrairement à son voisin, l’Algérie repose sur un modèle d’Etat social qui,
malgré les défis, continue d’assurer des filets de protection solides: subventions généralisées, aides aux familles, accès
gratuit aux soins et à l’éducation. Ces mécanismes constituent un socle de
justice sociale qui protège les couches les plus vulnérables et réduit la
précarité.
L’Algérie est classée parmi les pays les
plus avancés du continent en matière de développement humain. La récente
rentrée scolaire a vu plus de 12 millions d’élèves rejoindre les bancs de
l’école, bénéficiant d’une cantine obligatoire et gratuite pour tous les
enfants, mais aussi de manuels scolaires distribués gratuitement, symbole d’une
politique de redistribution équitable.
L’Algérie a également engagé une politique
ambitieuse en faveur de l’innovation et des start-up.
Avec la création d’un fonds national dédié au financement des start-up et des
projets innovants, l’ouverture de plusieurs incubateurs et la mise en place de
mesures fiscales incitatives, de nombreux jeunes talents trouvent désormais un
espace pour développer leurs idées et contribuer à la diversification de
l’économie.
Ces initiatives s’accompagnent de salons,
de concours nationaux et d’un cadre juridique modernisé qui consacre
officiellement le statut de la start-up, offrant ainsi à la jeunesse algérienne
une plateforme de créativité et de croissance.
Le système de santé, quant à lui, reste
entièrement gratuit et universel, avec un réseau hospitalier en expansion, la
construction de nouvelles infrastructures modernes et la prise en charge
intégrale de pathologies lourdes. A cela s’ajoutent des programmes de logement
social ambitieux, qui ont permis à des millions de familles d’accéder à un toit
décent, consolidant ainsi la stabilité sociale.
Loin d’être un modèle de façade, l’Etat
social algérien constitue un rempart concret contre la marginalisation et la
pauvreté, et un gage de cohésion nationale. Autant d’acquis qui distinguent
l’Algérie de son voisin marocain, où les inégalités s’aggravent et où
l’essentiel des richesses reste accaparé par une minorité.
La stratégie de manipulation ne s’arrête
pas aux revendications sociales.
Les réseaux impliqués injectent des
thématiques sociétales étrangères aux traditions et aux valeurs des sociétés
maghrébines, afin de brouiller les repères et de détourner les jeunes des
véritables enjeux. Cette entreprise de manipulation culturelle est d’autant
plus pernicieuse qu’elle exploite les canaux modernes de communication pour
cibler la jeunesse connectée.
Le collectif GenZ,
relais actif de cette campagne, qui a détourné l’univers du manga "One
Piece" – une production japonaise sans aucun lien avec la réalité du
Maghreb – en le transformant en emblème de ses slogans.
Ce choix n’est pas anodin : il vise à
séduire les jeunes par une référence ludique et populaire, pour mieux camoufler
des agendas politiques étrangers.
Il s’agit là d’une véritable tentative de
colonisation mentale, qui dissimule des arrière-pensées claires:
fragiliser l’identité culturelle de la jeunesse maghrébine, la couper de ses
racines historiques et spirituelles, et imposer des modèles sociétaux
importés.
Sous couvert d’un idéal pacifiste, c’est
en réalité un projet de désarmement identitaire qui est mené contre l’Algérie
et contre les fondements mêmes de sa cohésion sociale.
Avec cette manipulation, le Maroc et
certains de ses relais régionaux tentent, par des actions désespérées, de
déstabiliser les deux pays les plus stables du Maghreb : l’Algérie et la
Tunisie.
Cette offensive ne trompe pas: elle vise à compenser la fragilité interne du Makhzen
en cherchant à affaiblir ses voisins.
L’Algérie est consciente de ses propres
défis et les affronte à travers ses institutions, son modèle social et son
unité nationale.
Les appels relayés depuis l’étranger,
comme ceux annoncés pour le 3 octobre, ne relèvent pas d’un mouvement spontané,
mais d’une tentative de déstabilisation importée.
Derrière les slogans et hashtags, c’est
une stratégie de dislocation qui se cache. La réponse se trouve dans la
vigilance, l’unité nationale et le renforcement constant du modèle social
algérien.