RELATIONS INTERNATIONALES-
FRANCE-FRANCE .ALGÉRIE/ ACCRÉDITATION AGENTS FRANCAIS
, AOÛT 2025
Suite à des allégations
fallacieuses de la représentation diplomatique française en Algérie concernant
l’accréditation d’agents diplomatiques et consulaires français en Algérie, le
chargé d’affaires de l’ambassade de la République française à Alger a été
convoqué le 27 août 2025 au siège du ministère des Affaires étrangères, de la
Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines par le
Directeur-Général du Protocole, a indiqué un communiqué du ministère. Il a été signifié
à l’occasion, au chargé d’affaires de l’ambassade de France, qu’il y a eu un
«grave manquement aux usages diplomatiques, les plus solidement établis» dans
le communiqué publié par l’ambassade française, lequel, autant dans la forme
que dans le fond, «était inacceptable en ce qu’il contenait une présentation
tendancieuse des faits et qu’il s’adressait directement à l’opinion publique
algérienne, pour incriminer devant elle une prétendue responsabilité exclusive
et entière du ministère des Affaires étrangères dans la non-accréditation
d’agents diplomatiques et consulaires français en Algérie», souligne le
communiqué. Dans la forme, «cette manière d’agir de
l’ambassade n’est pas tolérable, en ce qu’elle viole l’esprit et la lettre de
la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques de 1961», et, dans le
fond, «il a été rappelé au diplomate français qu’il était personnellement le
mieux informé des tenants et des aboutissants de cette situation». Et le
communiqué d’expliquer : «En effet, la non-accréditation
d’agents diplomatiques et consulaires français en Algérie est intervenue bien
après une décision française similaire et après épuisement, à l’initiative de
la partie algérienne, de toutes les possibilités de règlement de ce différend à
la satisfaction des deux pays. Il s’agissait là, ni plus ni moins, que de
l’application stricte du principe de réciprocité.» En
plus clair, c’est l’État français qui avait commencé par ne pas accréditer des
agents consulaires algériens en France, suite à quoi l’Etat algérien a répliqué
de la même manière. Dans le détail, précise le communiqué,
«c’est le gouvernement français qui a été à l’origine, depuis plus de
deux ans, du refus d’accréditation de Chefs de Poste et d’agents consulaires
algériens en France. En conséquence de cette situation, trois Consuls Généraux
et six Consuls algériens n’ont pas reçu leurs accréditations sollicitées depuis
plus de six mois. De même, quarante-six agents diplomatiques et consulaires
algériens n’ont pu rejoindre leur lieu d’affectation en France du fait du
silence observé par la partie française quant à leurs demandes d’accréditation». Une situation, «créée
de manière délibéré et calculée par les autorités françaises», dont sont
victimes les ressortissants algériens établis en France, «dans la double mesure
où elle impacte les prestations consulaires à leur bénéfice et affecte la
qualité de la protection consulaire qui leur est due». Rappelant le diplomate
français à ses responsabilités, le communiqué souligne qu’«il
est luimême conscient de ce que la problématique des
visas n’est pas limitativement liée à la question des accréditations et qu’il
est de notoriété publique que son gouvernement a érigé cette problématique en
levier central du bras-de-fer qu’il veut imposer à l’Algérie». Un bras-de-fer
qui prend l’allure d’un «chantage aux visas» dont la
première phase s’est achevée avec la dénonciation par l’Algérie de l’Accord algéro-français de 2013 sur l’exemption réciproque de visas
aux détenteurs de passeports diplomatiques et de service», alors que «les
autorités françaises ouvrent une seconde phase qui concerne les passeports
ordinaires qu’elles entendent gérer par le chantage, le marchandage et
l’intimidation», conclut le communiqué. Le communiqué incriminé de l’ambassade
de France en Algérie, publié le mardi 26 août, affirme que «cette année, le
ministère algérien des Affaires étrangères n’a pas donné suite à l’essentiel
des demandes de visas d’accréditation sollicités pour ses personnels», ce qui
fait, selon la représentation diplomatique française, que «les effectifs de
l’ambassade, et notamment des consulats d’Alger, Oran et Annaba, s’en
trouveront donc réduits d’un tiers au 1 er septembre prochain», avec, comme
conséquence, «une capacité limitée à instruire les demandes de visas pour la
France». Outre le fait que ce communiqué ne mentionne pas, comme le signale le
ministère algérien des Affaires étrangères, que le refus d’octroi de visas
d’accréditation aux personnels français fait suite au refus préalable de l’État
français d’accréditer des personnels algériens, le chantage dont fait état le
ministère des Affaires étrangères est sous-entendu dans ce passage : «Tant que
durera cette situation, le nombre de rendez-vous disponibles auprès de notre
prestataire Capago, chargé de recevoir les demandes
de visa instruites par nos consulats, devra donc être réduit afin de maintenir
la délivrance de visas dans des délais aussi raisonnables que possible.» Ces
propos comportent une approximation : ce ne sont pas les effectifs
diplomatiques présents dans les consulats algériens qui instruisent les
dossiers de demandes de visa. Dans les dossiers en question, tous les documents
fournis sont accompagnés de copies, lesquelles copies sont envoyées à un centre
en France, dépendant de la Sous-Direction des Visas (SDV), chargé d’étudier les
demandes et de décider d’acceptations ou de refus, à la lumière desquels les
consulats français en Algérie apposent ou pas des visas sur les passeports
(lesquels ne doivent jamais quitter le territoire national). Donc, c’est
inexact de prétendre que la réduction des effectifs affecterait le nombre de
dossiers traités.