SCIENCES- PERSONNALITES- SCIENTIFIQUES RECONNUS DIASPORA
ALGÉRIENNE 2025
©Mokrane
Ait Ourabi/El Moudjahid, dimanche 24 août 2025
Algérie, terre de talents
exceptionnels, n’a de cesse de briller à l’échelle mondiale, grâce à ses
enfants prodiges, qui, par leur génie, leurs découvertes et leur travail
acharné, inspirent le monde entier, mais surtout les jeunes algériens. Parmi eux,
Karim Zaghib, une véritable icône dans le
domaine de l’électrochimie. Détenteur de centaines de brevets et de
publications scientifiques, ainsi que de plus de soixante licences
industrielles, ce chercheur d’exception a récemment été honoré du titre d'Officier
de l’Ordre du Canada, la distinction civile la plus prestigieuse de ce pays de
l’Amérique du Nord. Une distinction qui honore les hommes exceptionnels aux
contributions aussi diverses que novatrices, selon la devise latine «desiderantes meliorem
patriam» qui veut dire «désireux d’une patrie
meilleure». Ce couronnement vient saluer l’ampleur de ses contributions, qui
ont révolutionné l'industrie du lithium et ouvert de nouvelles perspectives
dans le domaine des énergies renouvelables. Cet honneur s’ajoute à un parcours
sans pareil, qui débute en 1987 en Algérie, avec l’obtention d’un DEA, et se
poursuit aujourd’hui avec sa nomination, en 2023, à la tête de l’initiative Electrifying Society à l’université Concordia. Ce
chercheur, qui a été reçu par le président de la République, Abdelmadjid
Tebboune, en avril dernier, compte bien introduire en Algérie l’industrie du
lithium, en collaboration avec la Société nationale de recherche et
d’exploitation minière (Sonarem). C’est dans cette
optique qu’il a, en effet, rencontré, le 21 août 2025, le PDG de la Sonarem, Belkacem Soltani, avec
lequel il a fait le point sur l’avancement du projet stratégique de production
de batteries lithium-fer-phosphate (LFP), dans la wilaya d’Annaba. Mais Karim Zaghib n’est qu’un exemple parmi tant d’autres
scientifiques algériens qui font rayonner leur pays à l'international.
À ses côtés sur le podium de l’excellence se
tient Yasmine Belkaïd, immunologiste
d’envergure mondiale. Née à Alger en 1968, elle est, depuis 2023, à la tête de
l’Institut Pasteur pour un mandat de six ans. Sa carrière impressionnante dans
le domaine de l’immunologie et de la microbiologie témoigne de la qualité des
talents que l’Algérie offre au monde.
Dans un autre domaine scientifique
tout aussi fascinant, Belgacem Haba, surnommé «l’homme
aux mille brevets», se distingue par sa contribution à la miniaturisation des
téléphones mobiles. Né en 1957 en Algérie, Haba est un véritable pionnier. En
plus de ses 1.600 brevets, il a fondé, en 2022, l’Institut Numidia
de Technologie (NIT) en Algérie, une institution dédiée à la formation des
futures générations de scientifiques et d’ingénieurs algériens. Son humilité et
sa discrétion ne l’empêchent pas d’être une référence mondiale dans l’industrie
des technologies mobiles et embarquées. À côté de ces géants de la science, Elias
Zerhouni reste une figure incontournable dans le
domaine de la médecine. Né à Nedroma en 1951, il a
mené une remarquable carrière de radiologue au sein de l’université
Johns-Hopkins, avant de prendre la tête des National Institutes of Health (NIH) aux États-Unis, de 2002 à 2008. Fort de plus
de 200 publications scientifiques, il est un modèle de réussite pour les
chercheurs du monde entier.
Nesrine Ragguem,
une autre étoile montante d’origine algérienne, s’illustre dans le domaine de
l’administration et de la santé. Titulaire d’une maîtrise en administration de
la Santé de l’Université de Montréal depuis 2013, ainsi que d’un baccalauréat
en nutrition en 2005, Madame Ragguem a également
étudié la médecine à l’université d’Alger de 1996 à 2002. De plus, elle est
membre de l’Ordre des diététistes-nutritionnistes du Québec. Depuis juin 2024,
elle occupe le poste de PDG de l’Institut de cardiologie de Montréal. Avant de
prendre en charge la direction générale de cet institut, Madame Ragguem a occupé des fonctions de leadership au sein des
services multidisciplinaires de l’Institut de cardiologie de Montréal, depuis
2022, où elle a contribué au développement et à l’optimisation des pratiques
cliniques et organisationnelles. Ses compétences en gestion et son expertise en
font une figure incontournable du système de santé canadien. Les exploits des
Algériens ne s’arrêtent pas là.
Noureddine Melikechi,
chercheur à la NASA, a, pour sa part, marqué l’histoire, en baptisant trois
portions de la planète Mars aux noms des parcs nationaux algériens, un hommage
à son pays natal. Ce scientifique, ayant décroché son baccalauréat en
mathématiques à Alger, en 1976, est l’un des chercheurs les plus cités dans le
domaine de l’astronomie, avec plus de 10.000 citations à son actif. En tant que
professeur en physique, il est le doyen du Collège de mathématiques, de
sciences naturelles et de technologie, ainsi que le directeur fondateur du
Centre des sciences optiques pour la recherche appliquée à Delaware State University.
Aussi, parmi les figures les plus influentes
dans l’industrie de la technologie, Baâziz
Achour, directeur technique du géant américain Qualcomm Technologies,
incarne l’excellence dans le domaine des semi-conducteurs. Ce diplômé en
physique de l’université de Bab Ezzouar à Alger supervise les activités
mondiales de recherche et développement de la firme. Avec une vingtaine de
brevets à son nom, il contribue activement à façonner l’avenir des technologies
sans fil. Mourad Bouache, un autre innovateur
très en vue dans le domaine des technologies de l'information et de la
communication, mérite également une mention particulière. Visionnaire, il est à
l’origine de la première plateforme arabe d'intelligence artificielle
générative. Originaire de Cherchell, il a fait ses études en Algérie, avant de
s’installer aux États-Unis, où il a travaillé avec les plus grands noms de la
Silicon Valley. Karim Bouchoucha, quant à lui,
s’illustre dans le secteur aérospatial, notamment au sein de la NASA. Arrivé
aux États-Unis avec une «Green Card»
obtenue grâce à la loterie, cet ingénieur à l’INELEC de Boumerdès a rejoint la
Bright House Network, fournisseur d’accès internet, télévision et téléphonie,
avant d’atterrir à la NASA, où il gravit les échelons jusqu’à intégrer l’équipe
du programme Artémis, qui ambitionne d’envoyer des astronautes sur la Lune. Son
parcours, fait de détermination et d’audace, symbolise l’esprit pionnier des
talents algériens. Autre nom qui compte à l’international, Amina Chahto spécialiste en photovoltaïque, qui se distingue
par ses recherches au Japon, où elle participe activement à l’avancée des
énergies renouvelables à l’échelle mondiale. Le chercheur algérien Lakhdar Hamidatou, originaire d’El-Oued et diplômé de l’École
nationale polytechnique de Constantine, a été distingué en Italie, pour son
invention d’un kit de refroidissement amovible pour panneaux photovoltaïques.
Le prix lui a été décerné à Rome, en octobre 2024, lors de la 16 e édition de
l'Eni Award, par le
Président italien Sergio Mattarella, et lui a valu
une bourse pour un doctorat dans une université italienne. La liste est loin
d’être exhaustive. Chaque nom ajouté à cette constellation témoigne d’un
potentiel national, qui, lorsqu’il est libéré, peut inspirer les générations
futures à rêver grand et à réaliser encore plus. Qu’ils soient chercheurs,
ingénieurs, médecins ou inventeurs, ces hommes et femmes sont les ambassadeurs
du génie algérien. Par leurs contributions remarquables, ils révèlent l’immense
richesse du potentiel intellectuel et créatif que recèle l’Algérie. Bien
au-delà de leurs réussites individuelles, ces chercheurs et innovateurs de
renom mondial sont devenus de véritables modèles pour la jeunesse algérienne.
Leur parcours inspire la jeune génération, qui, grâce aux politiques publiques
de soutien à la recherche, aux programmes de développement scientifique et à
l’essor de l’écosystème de l’innovation, ose désormais rêver, créer et
s’engager sur la voie de l’excellence.