SANTE-
MALADIE- MALADIE DE LYME
L’
infection transmise par les tiques progresse d'année en année.
Pourtant, son diagnostic reste souvent complexe : ses symptômes multiples
et parfois trompeurs échappent encore à de nombreux médecins. Les tiques
sont des parasites suceurs de sang capables de transmettre la bactérie
responsable de la maladie de Lyme. Celle-ci peut s'attaquer à tous les tissus
de l'organisme : cerveau, articulations, muscles, système nerveux, vessie
ou encore intestin. Non traitée rapidement, elle peut provoquer des
complications sévères et durables. En 2023, la maladie touchait déjà 14 %
de la population mondiale.
Deuxième
vecteur de maladies transmissibles à l'homme après les moustiques, elle reste
un réel mystère. Causée par une bactérie du groupe Borrelia burgdorferi, elle
se transmet lorsqu'une tique infectée pique. Alors, les bactéries passent dans
l'organisme humain par la salive. Heureusement, toutes les tiques ne sont pas
porteuses de la bactérie et la transmission n'est pas systématique. En France,
la proportion de tiques infectées varie de 0 à 20 %. Selon
les statistiques de Santé publique France, entre 50 000 et
70 000 personnes se font piquer chaque année.
Mais les
manifestations, plus ou moins précoces, de la maladie restent multiples :
le seul signe vraiment spécifique est l'érythème migrant, une rougeur qui
s'élargit en forme d'anneau dans les semaines suivant la
piqûre. L'éruption cutanée, la fièvre, les frissons, la fatigue et les
maux de tête peuvent s'avérer être des premiers signes. Les formes tardives peuvent
provoquer douleurs articulaires et musculaires, troubles cognitifs, atteintes
nerveuses (faiblesse, engourdissements, paralysie faciale), ainsi que des
troubles cardiaques.
Le
problème : la diversité et le caractère non spécifique des symptômes peuvent
retarder le diagnostic ou conduire à minimiser la plainte des patients. Cela
complique la prise en charge et accroît le risque d'évolution chronique et
invalidante. L'errance médicale est fréquente dans ce type de maladie :
« 15 ans de souffrance invisible », confiait une malade dans un post
Instagram relatant son parcours.
En phase
précoce, une antibiothérapie de 2 à 4 semaines guérit
généralement sans séquelles. En phase tardive, le traitement reste possible,
mais la récupération est plus lente et certaines lésions peuvent être
irréversibles. Dans de rares cas, un syndrome post-Lyme provoque des symptômes
persistants. La plupart des patients guérissent, et les progrès médicaux
laissent espérer de nouvelles avancées.
Des étés
plus longs et plus chauds, combinés à des hivers plus doux, favorisent la
survie, la croissance et la reproduction des tiques. Elles peuvent désormais
s'implanter dans des zones où elles ne pouvaient pas survivre auparavant et se
multiplier dans les régions déjà colonisées. Une saison estivale prolongée
signifie aussi une période d'activité plus longue pour les tiques, augmentant
le temps durant lequel elles peuvent entrer en contact avec l'homme.
Le
réchauffement climatique favorise également l'expansion et l'activité des hôtes
naturels des tiques – rongeurs, oiseaux et cervidés – indispensables à leur
cycle de vie et capables de les transporter sur de longues distances,
participant à une progression mondiale probable de la maladie de Lyme à
l'avenir.