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Témoignage Achoui Abdelouahab- "Dans l'enfer de la décennie rouge"

Date de création: 18-07-2025 19:43
Dernière mise à jour: 18-07-2025 19:43
Lu: 2 fois


DEFENSE- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH- TÉMOIGNAGE ACHOUI ABDELOUAHAB- «  DANS L’ENFER DE LA DÉCENNIE ROUGE »

Jeudi 10 juillet  2025. « Dans l’enfer de la décennie rouge ». Témoignage de Achoui Abdelouahab (Commissaire principal de police à la retraite). El Amir Edition, Marseille 2025 ( ?) , 256 pages, 1500 dinars.

 

« Dieu sait que je ne dis pas tout ça par rancune, même s’il y a  de quoi être rancunier .Non, c’est uniquement parce que, en vertu de mon métier, et du lieu où je l’exerçais, j’avais vu ce que vous n’aviez pas vu et entendu ce que vous n’aviez pas entendu et vécu ce que vous n’aviez pas vécu ».  C’est tout dit !

Pour la première fois, me semble-t-il, on a un praticien de la Sécurité publique, membre actif de la Sûreté nationale, qui nous raconte , du dedans, ce qu’il a vu, ce qu’il entendu, ce qu’il a vécu, ce qu’il a subi durant toute une  décennie , temps tragique du pays durant lequel il a donné la coloration exacte......puisqu’elle a entraîné des dizaines et des dizaines de milliers de morts......ceci dit sans parler des innombrables atteintes psychologiques générées sur les rescapés, tout particulièrement les femmes et les enfants.Un enfer !

Il nous dit , aussi, avec, assurément une passion compréhensible, parfois maladroite, ce qu’il a pensé et ce qu’il pense encore des acteurs de la tragédie. Tout y passe. On a donc des faits et aussi des personnes, toutes  identifiables par le lecteur âgé bien que les noms exacts des « meneurs »  n’aient pas été évoqués

 

L’Auteur :Né le 18 mai 1959 à Alger. Sous-officier contractuel au sein de l’Anp (Transmissions).Court passage aux Douanes algériennes.Carrière dans la Sûreté nationale durant plus de trente ans.Retraite en 2026 avec le grade de commissaire principal de police

Table des matières : Dédicaces/ 1.Mémoire de la Patrie/......et 21 chapitres/Références bibliographiques

 

Extraits : « Je suis un policier et tout au long de ma vie, je continuerai à penser avec la mentalité du policier » (pp 45-46), « Cette marche (note : 10 octobre 1988) était le premier pas des autres mille et un pas que cette personne-que je me suis interdit d’en prononcer à jamais le nom-  va entreprendre pour l’effusion de sang, le sang des Algériens.. » (p 46), « Quand je dis la prière du vendredi, cela n’avait rien à voir avec la prière, car elle n’en portait que le nom et le lieu.Ce qui était censé être un prêche était de la propagande, rien que de la propagnade pour le parti.. » (p57), « La machine de propagande pour l’extrêmisme religieux en Algérie a bénéficié du soutien de la propagande occidentale , et aussi, en particulier, de l’incitation et de l’obscurantisme arabes basés sur l ’argent étranger, dont la force réside dans les prédicateurs (oulémas) qui parlaient au nom de partis bien connus » (p198), « Pour nous, ces élections (note : Elections présidentielles ayant vu la victoire de  L. Zeroual) furent la vraie victoire sur les terroristes, la participation du peuple avec une telle intensité fut pour nous le début de la fin pour les criminels » (p235), « Lorsque le président Bouteflika est arrivé au pouvoir, le terrain était déjà prêt » (p236)

 

Avis : Un essai ? Un témoignage ?Un pamphlet ?Un mélange un peu confus de genres tout de même assez instructif sur une période délicate. Des détails du plus folklorique au plus tragique de l’histoire de la « décennie noire »  (rouge !) du pays. Une histoire décrite de l’intérieur par un homme qui a vécu directement et du dedans les événements. A lire, évidement !

 

Citations : « Avec le temps, on avait le sentiment qu’on devait choisir entre la mort, la mort professionnelle et celle spitituelle.Nous avions choisi la vie, même si le prix était la mort, que nous mourrons, mais que vive la patrie » (p 50) « Pendant plus d’une décennie, l’Algérie avait été isolée et soumise à un siège terrible.Elle avait affronté , toute seule, le terrorisme et en avait payé le prix fort pour elle-même et pour les autres » (p 67), « Le brave meurt une fois et le lâche meurt cent fois » (dicton d’une Ecole de formation de l’Anp, p 233)