POPULATION-
DÉMOGRAPHIE- POPULATION ALGÉRIE 2025
L’Algérie a franchi le seuil des 47 millions
d’habitants au 1er juillet 2025, selon les dernières estimations du
ministère de la Santé. Mais derrière cette croissance apparente se cache une
mutation plus complexe. Le pays enregistre, depuis quelques années, un net
recul de la natalité et des mariages, marquant ainsi une transition
démographique aux conséquences multiples. S ’exprimant à l’occasion de la
Journée mondiale de la population, organisée à Alger, coïncidant avec le 11
juillet, sous le thème «Autonomiser les jeunes pour
fonder les familles qu’ils désirent dans un monde plus juste», le
sous-directrice de la prospective et de la veille démographique à la Direction
de la population du ministère de la Santé, Nadia Djeraoune,
a présenté les grandes tendances actuelles. Selon elle, la structure de la
population reste globalement jeune, avec 29% d’enfants de moins de 15 ans, 59%
de personnes âgées de 15 à 59 ans, et 11% de personnes de 60 ans et plus. Les
femmes en âge de procréer (15-49 ans) représentent 24% de la population, soit
plus de 11,7 millions. Toutefois, la natalité et les mariages sont en baisse.
Selon les estimations du ministère, le nombre de naissances a chuté à 873.000,
soit un taux de natalité de 18,5 pour mille. Cette tendance à la baisse s’est
enclenchée en 2020, dans le sillage de la pandémie de la Covid-19, après une
période de forte natalité entre 2014 et 2019 durant laquelle les naissances
dépassaient régulièrement le million par an. En parallèle, le nombre de
mariages est estimé à 282.000 en 2024, un niveau stable par rapport à l’année
précédente, mais en net recul par rapport à 2014 où l’Algérie avait enregistré
un pic historique avec 387.000 unions. Le taux de nuptialité a considérablement
chuté et l’âge au premier mariage ne cesse de reculer. «27 ans en moyenne pour
les femmes, 34 ans pour les hommes», selon les
dernières données disponibles. La précocité matrimoniale a quasiment disparu.
Ce recul est attribué à plusieurs facteurs, selon l’expert et membre du comité
national de population, Nacer-Eddine Hammouda. Il s’agit, selon lui, de l’évolution des
mentalités, du poids croissant des considérations économiques, du report des
projets de vie familiale et de la priorité donnée à la stabilité
professionnelle.
Dans son allocution prononcée en son nom par son
conseiller Mohamed El Hadj, le ministre de la Santé, Abdelhak Saihi, a appelé à faire des indicateurs démographiques un
levier stratégique pour l’élaboration des politiques publiques. Il a souligné
que la jeunesse doit être placée au centre des choix nationaux, car elle
incarne, à la fois, les défis et les opportunités du développement durable. Le
ministre a rappelé les efforts menés ces dernières années pour renforcer la
couverture sanitaire, améliorer l’accès à l’éducation, développer le parc de
logements et soutenir l’insertion professionnelle des jeunes. Il a notamment
mis en avant l’augmentation de l’espérance de vie qui atteint 79,6 ans, la
réduction de près de 50% de la mortalité infantile entre 2023 et 2025,
l’éradication de maladies, comme la poliomyélite. Il a évoqué également la
distribution de 1,7 million de logements entre 2020 et 2024, dont 30% ont été
attribués à des jeunes de moins de 35 ans. L’instauration de l’allocation
chômage en 2022 à destination des jeunes demandeurs d’emploi figure également
parmi les avancées citées. L’UNFPA SALUE LES Le nombre d’habitants en Algérie a
atteint, au 1er juillet 2025, 47 millions de personnes, selon les
dernières données démographiques. Les enfants de moins de 15
ans représentent 29 % de la population totale, tandis que la tranche
des 15-59 ans constitue 59 %. Les personnes âgées de 60 ans et plus, quant à
elles, comptent pour 11 % du total.Les
statistiques du ministère de la Santé indiquent que les femmes en âge de
procréer (15-49 ans) représentent 24 % de la population, soit plus de
11,7 millions de femmes. Environ 873 000 naissances sont attendues en 2025, ce
qui correspond à un taux de 18,5 naissances pour 1 000 habitants.
Le nombre de naissances a commencé à diminuer à partir
de 2020, juste après la pandémie de Covid-19.
Cette baisse marque une rupture après six années
consécutives de croissance, où le pays enregistrait plus d’un million de naissances
par an depuis 2014.
Parmi les facteurs expliquant ce recul, on note :
·
Des
changements structurels dans la composition de la population.
·
L’émergence
d’une nouvelle génération avec une vision différente du mariage et de la vie
familiale
Le nombre de mariages a commencé à baisser à
partir de 2014, passant de 387 000 unions cette année-là (soit 10
mariages pour 1 000 habitants) à 282 000 en 2023, selon les chiffres de
l’Office National des Statistiques (ONS). Les tendances pour 2024 restent stables,
dans l’attente des données définitives.
Cette diminution s’explique par :
·
Un
changement de priorités, avec une plus grande focalisation sur la carrière
professionnelle et la formation personnelle.
·
Une
augmentation de l’âge moyen du mariage : 27 ans pour les
femmes et 34 ans pour les hommes en 2019.
DJERAOUNE souligne que le mariage précoce a quasiment
disparu, les femmes considérant désormais que l’âge idéal pour se marier est
de 24 ans. Par ailleurs, la majorité des couples optent pour trois enfants
comme choix familial moyen.
Cette évolution reflète une transformation des
mentalités et des aspirations sociales en Algérie, où les jeunes générations
privilégient davantage l’autonomie et la stabilité professionnelle avant de
fonder une famille.
Les autorités sanitaires suivent de près ces
tendances, qui pourraient avoir des implications à long terme sur la structure
démographique du pays.