RELATIONS INTERNATIONALES- ESPAGNE (SEVILLE)/4ème
CONFÉRENCE INTERNATIONALE FfDA, ,1er JUILLET 2025
Le président de
la République, Abdelmadjid
Tebboune, a adressé, mardi 1er juillet 2025, une allocution aux participants à la 4e
Conférence internationale sur le financement du développement (FfD4), qui se
tient à Séville, prononcée en son nom par le Premier ministre, Nadir Larbaoui, lors de la séance plénière. Extraits :
(.....................) Monsieur le
président du Gouvernement du Royaume d'Espagne, M. Pedro Sanchez,/Monsieur
le Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies, M. Antonio Guterres,/
Monsieur le président de l'Assemblée générale des Nations Unies, M. Philémon
Yang,/ (...........................)
Cette quatrième Conférence
internationale sur le financement du développement se tient dans une
conjoncture internationale où le fossé de développement entre les pays se
creuse, le fardeau de la dette s'alourdit, sans parler de l'impact des
retombées du changement climatique sur les économies de plusieurs pays et de
l'aggravation des conflits et des guerres, y compris ce qui se passe au
Moyen-Orient, en particulier en Palestine occupée et à Ghaza
meurtrie, en proie à un génocide contre le peuple palestinien frère qui lutte
pour le recouvrement de ses droits légitimes et l'établissement de son Etat
indépendant avec El Qods pour capitale
(......................)
Dans ce contexte politique et
économique complexe et erratique, nous aspirons à ce que cette conférence soit
un tournant décisif pour le renouvellement de notre engagement commun à passer
à une nouvelle étape d'action collective efficace à travers la formulation de conclusions
audacieuses et opérationnelles pour une refonte du système financier
international, qui n'est plus adapté aux mutations majeures que connaît le
monde aujourd'hui et ne peut plus répondre aux exigences du développement
durable. Un système qui consacre des dysfonctionnements structurels qui
accentuent la marginalisation des pays en développement et compromettent leurs
chances d'atteindre les Objectifs de développement durable à l'horizon
2030.Cette ambition légitime trouve sa justification dans l'injustice subie par
le continent africain, encore accablé par des défis ardus en raison de la
rareté des sources de financement du développement et de l'alourdissement du
fardeau de la dette, notamment en raison des coûts du service de la dette et de
ses intérêts qui sont cinq (5) fois supérieurs aux montants obtenus auprès des
banques multilatérales de développement, ce qui compromet l'efficacité de ses
efforts de développement et l'entraîne dans une spirale marquée par la hausse
des coûts de financement, la baisse du capital-investissement et une
transformation structurelle limitée, réduisant ainsi sa capacité à garantir la
stabilité et à contribuer, à la hauteur requise, à la réalisation du bien-être commun.La dette extérieure croissante constitue l'un des
principaux obstacles qui entravent les pays du continent africain, ce qui rend
impératif le lancement d'initiatives mondiales d'urgence pour traiter la
problématique de la dette, notamment à travers des mesures décisives, dont
l'allègement du fardeau de la dette et son exonération totale pour certains
pays.
Nous sommes convaincus que le système
multilatéral doit ancrer les principes de justice et d'équité au service des
intérêts de tous les Etats membres des Nations Unies, sans exclusive. C'est
pourquoi, nous avons aujourd'hui un besoin impérieux d'une refonte de
l'architecture financière mondiale, tout en permettant aux pays en
développement de participer à la gouvernance des institutions financières
mondiales, afin que les structures décisionnelles reflètent les réalités d'un
monde multipolaire garantissant le financement du développement pour tous les pays.A cet effet, nous soutenons la création d'un cadre de
travail onusien visant à remédier aux failles dans la structure de la dette et
à proposer des options pratiques et équitables pour traiter la question de la
soutenabilité de la dette.A ce titre, j'appelle,
depuis cette tribune, à trouver des solutions d'urgence à la notation
financière biaisée, qui coûte cher à plusieurs pays africains, en adoptant des
méthodes de notation plus transparentes et plus équitables. Dans ce contexte,
nous nous félicitons de la création d'une agence de notation financière
africaine indépendante que nous souhaitons voir activée dans les plus brefs
délais (........................)
Outre la crise de la dette,
l'imposition de cadres réglementaires et de normes rigides aux pays
bénéficiaires de l'aide au développement entrave la mise en œuvre de leurs
projets prioritaires et limite l'efficacité de la coopération internationale.
Aussi, nous appelons à l'adoption de politiques plus souples et réalistes dans
l'orientation de ces aides, fondées sur le partenariat et l'entente mutuelle,
au lieu des diktats et des conditions préalables qui ne tiennent pas compte des
spécificités nationales et des contextes locaux.A ce
propos, je voudrais réaffirmer l'importance de promouvoir la coopération
internationale pour le développement et de renforcer la solidarité entre les
peuples, notamment à travers la réactivation du rôle des cadres internationaux
pertinents, à l'instar du Forum sur le financement du développement et du Forum
sur la coopération pour le développement, en tant que mécanismes internationaux
inclusifs, contribuant au succès des initiatives prises en soutien au développement.Je ne manquerai pas de rappeler qu'en dépit
de leur importance, les financements privés ne peuvent pas remplacer les aides
publiques au développement, notamment dans les pays souffrant d'une
vulnérabilité économique ou d'une faiblesse de l'infrastructure.Par
conséquent, compter sur le secteur privé pour financer le développement ne sera
pas suffisant, à moins qu'il ne soit accompagné d'un engagement international
fort en faveur du renforcement des aides publiques au développement et du
soutien aux capacités des pays les moins développés et des pays pauvres à
construire des économies solides et inclusives, capables de répondre aux
aspirations de leurs peuples.Dans ce cadre, je
voudrais, devant votre auguste assemblée, saluer les acquis consacrés, tel
l'engagement des pays développés à consacrer 0,7% de leur revenu national brut
comme aide au développement au profit des pays en voie de développement. Il
s'agit là d'un indicateur positif porteur d'espoir et de crédibilité en matière
de solidarité internationale.Je
voudrais aussi saluer les efforts visant à réduire les activités financières
illicites, ainsi que les mesures visant à éliminer les paradis fiscaux et les
failles favorisant les flux financiers illicites.(.............................)
L'Algérie a fait du développement
durable et de la solidarité internationale des piliers essentiels de sa
politique extérieure, à travers sa contribution permanente aux efforts de
développement sur le continent africain dans divers cadres de coopération bilatéraux
et multilatéraux, ainsi que par son plein engagement dans la concrétisation de
l'intégration continentale via plusieurs projets.De
plus, mon pays œuvre actuellement, par le biais de l'Agence algérienne de
coopération internationale pour la solidarité et le développement, à soutenir
les infrastructures, la santé, l'éducation, l'énergie et d'autres projets de
développement dans plusieurs pays africains, auxquels elle a consacré pas moins
d'un (1) milliard de dollars.En adoptant une
politique financière fondée sur la mobilisation de ses ressources propres, mon
pays a réussi à s'affranchir totalement du fardeau de la dette extérieure, ce
qui lui permet de jouer un rôle actif dans l'aide aux pays qui continuent de
crouler sous les dettes accumulées, lesquelles constituent un obstacle aux
objectifs de développement durable.Pour conclure, je
voudrais souligner la nécessité de passer de la phase du diagnostic à celle de
l'initiative concrète, en trouvant les solutions à même de financer le
développement, souhaitant que cette conférence marque le départ d'un processus
de développement global répondant à notre conviction que le bien-être commun
est désormais une exigence fondamentale et non pas un choix secondaire, dont la
réalisation passe impérativement par la réduction du fossé de développement et
des disparités entre les pays, pour la création d'un environnement
international permettant de prendre en charge les différents défis et crises
que connaît notre monde aujourd'hui.
Je vous remercie pour votre aimable
attention.