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Croissance économique Algérie 2024.2025/Rapport Banque mondiale

Date de création: 13-06-2025 17:34
Dernière mise à jour: 13-06-2025 17:34
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ECONOMIE- ETUDES ET ANALYSES- CROISSANCE ÉCONOMIQUE ALGÉRIE 2024.2025/RAPPORT BANQUE MONDIALE

La croissance économique de l’Algérie est restée solide en 2024. Mais selon le dernier rapport de la Banque mondiale, cette dynamique devrait ralentir en 2025, avec un ralentissement hors hydrocarbures et un déficit budgétaire en hausse. Pour soutenir une croissance durable, le rapport plaide pour une amélioration de la productivité, une meilleure qualité des dépenses publiques et une diversification plus marquée de l’économie.

« La croissance économique de l’Algérie est demeurée robuste en 2024, mais devrait ralentir modérément en 2025 », indique la Banque mondiale dans son dernier rapport de suivi de la situation économique de l’Algérie, publié le 30 mai et intitulé : « Accélérer les gains de productivité pour une Croissance diversifiée et résiliente – Printemps 2025 ».« La forte dynamique de l’investissement et une croissance robuste de la consommation des ménages, toutes deux alimentées par la dépense publique, ont soutenu l’activité manufacturière et des services, tandis que la production agricole s’accélérait », explique l’institution financière internationale, et d’ajouter : « La croissance de la demande intérieure a cependant stimulé les importations qui, combinées à la baisse de la production et des exportations des hydrocarbures, ont lesté la croissance. Somme toute, le PIB hors-hydrocarbures a cru à un rythme de 4,8 %, compensant la contraction de 1,4 % du PIB des hydrocarbures. »

Selon le rapport : « La croissance du PIB réel est projetée à 3,3 % en 2025, portée par le rebond de la croissance de la production des hydrocarbures (+1,6 %), stimulé par celui des quotas de production de l’OPEP et de la production gazière. » « La croissance hors-hydrocarbures ralentirait (+3,6 %), du fait de la consolidation attendue des dépenses publiques, plus marquée pour l’investissement. La production agricole demeurerait robuste malgré une pluviométrie limitée, compensant le ralentissement dans l’industrie et les services », prévoit la même source.« Après deux années d’excédents, la balance du compte courant est redevenue déficitaire en 2024 », relève la Banque mondiale, qui explique : « La contraction des exportations (–10,2 %) s’est combinée à la hausse des importations (+9,7 %), notamment alimentaires, d’équipement et de véhicules, pour générer un déficit du compte courant à hauteur de 1,7 % du PIB. » « La baisse des prix du pétrole en 2025 entrainerait un creusement de ce déficit (6,6 % du PIB) et, avec un ralentissement modéré de l’importation, une baisse dans les réserves de change », note la même institution.

Le rapport souligne que « le déficit budgétaire s’est creusé en 2024 et devrait persister en 2025. » « Le déficit budgétaire s’est creusé, atteignant 13,9 % du PIB en 2024 — soit son niveau le plus élevé depuis 2015 — la hausse continue des dépenses publiques (+9,0 %, après une hausse de 63,3 % entre 2021 et 2023) étant désormais renforcée par la chute des recettes des hydrocarbures (–31,1 %) », détaille la Banque mondiale, qui prévoit que « le déficit budgétaire atteindrait 14,5 % du PIB en 2025, avant de se résorber, la baisse des recettes d’hydrocarbures étant amortie par la rationalisation des dépenses. »« La dette publique n’a augmenté que modérément en 2024, atteignant 48,5 % du PIB, l’utilisation du reliquat du Fonds de Régulation des Recettes (FRR), à hauteur de 19,9 milliards USD (soit 7,4 % du PIB) assurant la majorité du financement du déficit », note la même source, et d’ajouter : « Toutefois, les besoins importants de financement, couplés à l’épuisement du FRR, amèneraient la dette publique à augmenter sensiblement à partir de 2025. »Le rapport note également que « l’inflation a nettement ralenti en 2024 ». « La croissance de l’indice des prix à la consommation a chuté de 9,3 % en 2023 à 4,0 % en 2024, principalement en raison de la désinflation des produits agricoles frais, elle-même soutenue par l’autorisation de l’importation de viande, le dynamisme agricole, la stabilité du taux de change et le ralentissement de la croissance monétaire, malgré une politique monétaire demeurée accommodante et une croissance dynamique du crédit au secteur privé », explique la Banque mondiale.

« Dans une économie mondiale sous pression, il est essentiel d’accélérer l’effort de diversification de l’économie algérienne et de réduction de la dépendance aux exportations d’hydrocarbures », rappelle l’institution financière, et d’expliquer : « Les incertitudes exceptionnelles associées aux évolutions du commerce et de l’économie mondiale, renforcées par celles géopolitiques, menacent les prix du pétrole et du gaz, qui représenteraient toujours 79 % des recettes d’exportation et 43 % des recettes budgétaires en 2025. »Dans ce contexte, poursuit la Banque mondiale, « la diversification de l’économie notamment à travers l’augmentation de l’investissement privé, national et international, et les gains de productivité est pressante, afin de diversifier les recettes externes et fiscales, et d’engager l’économie algérienne sur une trajectoire de croissance résiliente, moins tributaire de la dépense publique. »« Compte tenu du poids du financement des déficits budgétaires dans l’épargne nationale, et les risques qu’ils font peser sur la stabilité monétaire, un rééquilibrage des finances publiques soutiendrait la croissance », préconise la même source, et d’ajouter : « Au vu du niveau élevé de dépenses dans une perspective internationale, ce rééquilibrage serait notamment tributaire d’une amélioration de la qualité de la dépense, informée par des revues des dépenses et une priorisation accrue des investissements. »

Selon la Banque mondiale : « L’analyse des tendances de productivité dans les différents secteurs offre des pistes de réflexion pour accélérer la transformation structurelle de l’économie algérienne. » « Le modèle de croissance tiré par la dépense publique a été le fer de lance d’importantes réalisations économiques et sociales dans les années 2000, avant un ralentissement durant la dernière décennie alors que le rythme de croissance des dépenses devenait insoutenable », explique-t-elle, et de souligner : « Ce faisant, ce modèle de croissance a orienté l’emploi dans des secteurs à faible valeur ajoutée, notamment les services non commerciaux et la construction. »Par ailleurs, ajoute la même source, « une analyse comparative de la productivité algérienne suggère une performance hétérogène, la forte dynamique dans le secteur agricole contrastant avec des gains limités dans le secteur manufacturier. » « Ainsi, l’accélération de la croissance pourrait être réalisée grâce, d’une part, à des gains accrus de productivité dans les secteurs manufacturiers et des services, et, d’autre part, à une réallocation graduelle de l’emploi vers les secteurs à haute valeur ajoutée, qui irait de pair avec un rééquilibrage progressif des dépenses publiques », selon la Banque Mondiale, qui estime qu’« une telle transformation de l’économie appelle des politiques transversales et sectorielles ciblées pour soutenir la croissance et l’emploi dans le secteur privé, tout en outil lant les travailleurs avec les compétences nécessaires. »