L’analyse
des données fait toutefois état d’une diminution de 4,06 % de cas piqués en
comparaison avec 2023 où 46 908 cas de piqûres ont été signalés. Et c’est la
wilaya d’El Oued qui occupe la première marche du podium avec 4473 cas
signalés.
Celle-ci
est suivie par Biskra avec 3201 cas et M’sila avec 2954 cas signalés. La wilaya
d’Adrar arrive en 4e position avec 2953 cas enregistrés et Djelfa en
5e avec 2716 cas et enfin la wilaya d’El Bayadh
qui a enregistré, en 2024, pas moins de 2468 cas de piqûres de scorpion.
Ainsi, la
répartition des accidents scorpioniques fait
ressortir la prédominance des cas dans les wilayas du Sud-Est avec un taux de
30,94%. «La région des Hauts-Plateaux du Centre
arrive en deuxième position avec 16,76%, et 14,91% des cas piqués sont signalés
dans la région du Sud-Ouest», poursuit le rapport. «Au
niveau des Hauts-Plateaux de l’Ouest, on notifie 14,91% de cas piqués, et la
région du Grand Sud compte 5,78% des cas piqués», note encore le rapport.
Pour
ce qui est des Hauts-Plateaux de l’Est, du Nord-Ouest, du Nord-Centre et du
Nord-Est, l’incidence y est moins élevée que l’incidence nationale. Et ce sont
les hommes qui ont été, en 2024, le plus ciblés par ces piqûres. «Les personnes de sexe masculin sont plus nombreuses à être
piquées que celles de sexe féminin avec un taux 61,24% versus 38,76%», précise
le rapport. En termes de tranche d’âge, ce sont les 15-49 ans qui ont été les
plus piqués avec 56,22%, soit un total de 25 303 cas de piqûres. Les bébés de
moins d’un an n’ont également pas été épargnés.
Les membres inférieurs sont beaucoup
plus touchés
En effet, 398 bébés ont subi ces
piqûres. Et a en croire les
données du rapport, ces scorpions ont plus tendance à piquer le soir. En effet,
la tranche horaire au cours de laquelle les piqûres de scorpion sont les plus
fréquentes se situe entre 18h et 6h du matin avec 52,33% de cas de piqûres
signalés. Sachant que la majorité de ces piqûres surviennent en été. «Pendant la saison hivernale, les pourcentages sont
relativement faibles», soulignent les auteurs du rapport.
A contrario,
une augmentation est observée, selon l’analyse des données, à partir du mois de
mai atteignant un pic de 20,28% au mois de juillet suivie d’une diminution
progressive marquée surtout au mois de décembre (1,17%). En ce qui concerne les
parties les plus «ciblées» par ces piqûres, le rapport
révèle que cette année, les membres inférieurs sont beaucoup plus touchés que
les membres supérieurs avec 46,05% contre 45,33% en 2023. «Les
piqûres près du tronc et la tète sont moins fréquentes que celles près des
membres, mais elles sont toujours préoccupantes.
Elles
sont affectées respectivement dans seulement 5,02 et 2,96%»,
note le rapport. En termes de piqûres mortelles, le rapport fait savoir que 20
décès ont été déclarés en 2024 contre 24 l’an dernier. De manière plus précise,
il est notifié que 5 wilayas, à savoir Biskra, M’sila, El Bayadh,
Touggourt et In Guezzam ont enregistré le même nombre
de cas de décès, soit 2 cas. «Nouveauté» de cette
année, un décès a été enregistré dans la région Nord-Est, précisément dans la
wilaya d’El Tarf. Sachant que 75% de ces décès ont
moins de 14 ans dont 45% sont des enfants âgés de 1 à 4 ans et que 93,75% des
personnes décédées par un scorpion résident en milieu rural et 75% ont été
piquées à l’intérieur de leurs habitations. C’est pourquoi les auteurs du
rapport estiment que l’envenimation scorpionique
nécessite une vigilance accrue. «Une intervention
rapide et efficace combinée à des mesures préventives et éducatives pour
diminuer de manière significative les taux de mortalité et de morbidité est
nécessaire», conclut le rapport.
D’ailleurs,
et à but préventif, l’Institut national de santé publique (INSP) a dévoilé les
différents signes cliniques de l’envenimation scorpionique.
Pour les piqûres de classe A, des douleurs immédiates peuvent survenir. «Celles-ci peuvent être isolées ou persistantes et sans
traces cutanées», fait savoir l’INSP.
En termes
d’intensité, celle-ci est variable, pouvant durer jusqu’à 24 heures avec une
sensation de brûlure ou de fourmillements. Pour les piqûres de classe 2, l’INSP
indique que la douleur peut être associée à d’autres signes, à l’exemple de
sueurs profuses, des frissons, une fébricule, des nausées et des vomissements
et priapisme. «Une hypertension artérielle transitoire
et une anxiété majeure avec possible bradycardie peuvent aussi survenir»,
poursuit l’INSP. Et enfin les piqûres de classe 3, soit l’envenimation sévère
du scorpion, elles se caractérisent par des atteintes cardiorespiratoires, à
savoir une détresse respiratoire aiguë, un choc cardiogénique et des troubles
neuromusculaires.
En termes
de conduite à tenir face à une piqûre de scorpion, l’INSP recommande de rester
calme afin d’éviter d’accélérer la diffusion du venin et de laver la zone de
piqûre avec de l’eau et du savon.
Il est
aussi fortement conseillé d’appliquer du froid localement pour soulager la
douleur et de se rendre immédiatement au centre de santé le plus proche. Il
faut toutefois faire attention à ne pas inciser ou sucer la plaie et ne pas
poser un garrot et ne surtout pas appliquer de produits chimiques ou
traditionnels de type eau de javel.
Pour ce
qui est des gestes a adopter pour éviter de se faire
piquer, l’INSP recommande de ne pas marcher pieds nus et de vérifier les
chaussures et les vêtements avant de les porter. Il est aussi recommandé de ne
pas laisser les tas d’ordures, de pierres et de gravas près de la maison, et
utiliser une literie surélevée et de se protéger avec des gants et des bottes
pour les travaux à l’extérieur.