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Mucoviscidose

Date de création: 05-06-2025 19:43
Dernière mise à jour: 05-06-2025 19:43
Lu: 9 fois


SANTE- MALADIE-MUCOVISCIDOSE

La mucoviscidose est une maladie rare et silencieuse. Elle fait l’objet lundi 2 juin 2025  à Alger d’une rencontre-débat au forum d’El Moudjahid.

Intervenant avec la célébration de la Journée internationale de l’enfance, la rencontre a mis la lumière sur la souffrance silencieuse des jeunes patients. Pour le professeur Rachida Boukari, pédiatre au CHU Mus­tapha Pacha d’Alger, la prévalence de la mucoviscidose en Algérie est de 200 cas sur 900.000 naissances par an. Un chiffre relevé par diagnostics établis au niveau de certains hôpitaux.

Urgence de se focaliser sur le diagnostic précoce

Selon la spécialiste, il est urgent de se focaliser sur un diagnostic précoce pour détecter la maladie dès la naissance avant qu’il ne soit trop tard, avant l’apparition d’autres signes, comme la toux, l’infection et l’insuffisance respiratoires, l’apparition de microbes qui accélèrent la dégradation de la teinte pulmonaire, notamment des signes digestifs dont la diarrhée chronique qui empêche l’enfant de grossir et grandir et les problèmes de foie qui engendrent la cirrhose.

«Nous avons la possibilité de déterminer l’anomalie, mais l’absence d’un laboratoire spécialisé dans le diagnostic moléculaire pose problème», déplore le médecin. Beaucoup de progrès ont été réalisés, le protocole nu­tritionnel s’améliore, il y a des innovations, mais il est urgent d’améliorer la qualité de la prise en charge du patient dont l’espérance de vie dépasse 50 ans dans les pays développés, contre 20 à 25 ans en Algérie.

«Le seul moyen de survivre est la greffe pulmonaire, qui n’est pas encore réalisée en Algérie», déplore la spécialiste. Elle préconise la kinésithérapie, associée à des médicaments adéquats pour faire disparaître les symptômes de la mucoviscidose. Elle appelle à un recensement national et à renforcer le cursus de la formation des médecins et à favoriser la sensibilisation à travers les rencontres et les séminaires.

L’absence de médicaments est la 1e cause de décès des patients atteints de mucoviscidose. Boubchiche, président de l’Association mucoviscidose d’Algérie, regrette l’absence d’une couverture sociale, le manque de compléments alimentaires et le coût élevé des soins. À cet effet, il saisit les ministères de l’Industrie pharmaceutique et de la Santé pour lever certains obstacles juridiques et permettre l’accès aux médicaments dans les temps. Il a fait savoir qu’aucun chiffre exact sur le nombre de personnes atteintes de la maladie n’a pu être relevé en l’absence d’un registre national.

Le traitement n’étant pas disponible et parfois coûteux. Mustapha Zebdi, responsable de l’Association nationale de pro­tection du consommateur et de son environnement (APOCE), recommande la fabrication du médicament en Algérie. «Le traitement est enregistré dans un laboratoire depuis 2019. Où en est la situation? Qu’attend-on pour lancer la production?», s’interroge-t-il. «Il y a un brevet sans production et les pouvoirs publics peuvent trouver une alternative», conclut-il.