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Ait Ouarabi Abdelkader (Dgsi/Anp)

Date de création: 30-05-2025 18:47
Dernière mise à jour: 30-05-2025 18:47
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DEFENSE- PERSONNALITES- AIT OUARABI ABDELKADER (DGSI/ANP)

© El Watan, 25 mai 2025

C’est un retour au premier plan qui n’est pas passé inaperçu dans les cercles sécuritaires algériens. Hier, le général d’armée Saïd Chanegriha, ministre délégué auprès du ministre de la Défense nationale et chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP), a présidé, le samedi 24 mai 2025,  la cérémonie d’installation officielle du général Abdelkader Aït Ouarabi à la tête de la Direction générale de la Sécurité intérieure (DGSI), en remplacement du général Haddad Abdelkader. La cérémonie s’est déroulée au siège de la DGSI, sous l’autorité du président de la République, chef suprême des Forces armées, Abdelmadjid Tebboune.

La nomination du Général Aït Ourabi, plus connu sous le nom de «Général Hassan », marque le retour d’un officier supérieur dont le parcours a été indissociable des grandes étapes de la lutte antiterroriste en Algérie. Né au début des années 1950, Abdelkader Aït Ouarabi intègre les Forces navales algériennes en 1963. Proche du général Mohamed Mediène, dit «Toufik », il dirige de 2006 à 2013 le Service de coordination opérationnelle et du renseignement antiterroriste (Scorat), un organe clé dans la lutte contre les groupes armés islamistes.

Il s’est illustré par son efficacité et sa discrétion dans la traque des groupes armés durant la «décennie noire» et même au-delà. Son expérience de terrain, sa connaissance fine des réseaux terroristes et sa capacité à coordonner des opérations complexes ont fait de lui une figure respectée au sein de l’appareil sécuritaire. Il a notamment été l’un des architectes de l’approche multidimensionnelle qui a permis à l’Algérie de démanteler la plupart des cellules terroristes opérant sur le territoire national.

Le héros deTiguentourine

Le nom du général Aït Ouarabi reste étroitement associé à l’opération spectaculaire menée en janvier 2013 contre le groupe terroriste ayant pris en otage le complexe gazier de Tiguentourine, près d’In Amenas, dans le Sud-Est algérien. A la tête des forces spéciales déployées sur place, il a piloté une intervention d’une rare complexité, permettant la neutralisation des terroristes et la libération de la majorité des otages, malgré un contexte explosif et la présence de ressortissants étrangers. Cette opération, saluée à l’international pour son efficacité et sa rapidité, a renforcé la réputation du général Aït Ouarabi comme l’un des meilleurs experts de la lutte antiterroriste en Afrique du Nord.

Elle a également mis en lumière la capacité de l’Algérie à gérer seule des crises majeures, sans intervention étrangère directe, et à préserver la souveraineté nationale dans des situations extrêmes. Malgré ce parcours exemplaire, le général Aït Ouarabi a connu une éclipse brutale de la scène sécuritaire.

En 2015, dans le contexte de la restructuration profonde du DRS et de la montée en puissance du défunt chef d’état-major Ahmed Gaïd Salah, il est arrêté, poursuivi, puis incarcéré. Ce procès, largement perçu comme politique, a suscité l’émoi dans les rangs de l’armée et de nombreux observateurs, qui voyaient en lui un professionnel loyal, victime de règlements de comptes internes du temps de la «îssaba».

Après plusieurs années de détention, le général Aït Ouarabi a été réhabilité, bénéficiant d’un non-lieu puis d’une réintégration progressive dans les cercles sécuritaires. Sa nomination à la tête de la DGSI est interprétée comme une reconnaissance de son expertise et un signal fort de la volonté des autorités de s’appuyer sur les compétences éprouvées pour faire face aux défis sécuritaires contemporains.

Lors de la cérémonie d’installation, le général d’armée Chanegriha a insisté sur la rigueur et la loyauté, indispensables à l’accomplissement des lourdes missions de la DGSI : «Les cadres de la Direction doivent consentir davantage d’efforts persévérants et loyaux, afin de parfaitement s’acquitter de leurs missions», a-t-il déclaré, rappelant l’importance de la discipline et de l’engagement dans un contexte régional marqué par les menaces terroristes, les trafics transfrontaliers et les ingérences étrangères.