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Les soeurs Bedj

Date de création: 25-05-2025 20:08
Dernière mise à jour: 25-05-2025 20:08
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HISTOIRE- PERSONNALITÉS- LES SŒURS BEDJ

Les soeurs Bedj, deux jeunes filles, Messaouda, dite Meriem et Fatma, dite Lalia.. Natives d'Orléansville, aujourd’hui Chlef, les deux sœurs ont été élevées au sein d'une famille originaire de Laghouat.

Leur conduite était appréciée de tous. Messaouda, l'aînée des deux sœurs (née le 7 mai 1933) .Sa famille l’inscrit à l’école de filles de la ville, ce qui était assez rare à l’époque. Studieuse, elle passe sa 6e et se retrouve, en 1945, à l’âge de 12 ans, au lycée où elle apprend les massacres du 8 mai 1945 à Sétif, Guelma et Kherrata. A partir de cette date, la jeune Messaouda n’est plus la même et cela a des répercussions sur ses résultats scolaires. Elle continue néanmoins ses études jusqu’en classe de terminale en 1953. Engagée dans le mouvement des Scouts musulmans algériens (SMA), dirigés par M. Tedjini et présidés par Mustapha Lachraf. Elle est marquée par la situation délétère que vit le peuple algérien. Durant l’été de cette année 1953, en rendant visite à plusieurs reprises à une parente hospitalisée, elle côtoie les infirmières et apprécie leurs valeurs professionnelles : sa vocation est née, elle veut devenir infirmière. Avec l’accord de ses parents, elle s’inscrit à l’école paramédicale d’Alger en qualité d’interne à l’hôpital de la Croix-Rouge (actuel hôpital de neurologie). En 1956 elle prend le maquis après l'appel du FLN à la grève des étudiants. Elle rejoint les rangs de l'ALN dans la zone 1 de la wilaya 4 où était acheminée la majeure partie des étudiants grévistes qui avaient opté pour la lutte armée. Elle a traversé les monts de Blida, puis le Zaccar pour se fixer dans le Dahra dans le Djbel Bissa en automne 1956. Elle était la principale animatrice du 1er service de santé organisé par le Dr Harmouche "Si Said" aidé par Youcef Khatib "Si Hassan", plus tard colonel de l'ALN. Elle prendra en charge le 1er centre de santé de la wilaya IV, érigé à Tamezguida. Son dévouement et sa compétence lui vaudront les félicitations du commandant de la wilaya IV, Si Sadek (Slimane Dehiles) qui la chargera de la création d’un autre centre de santé dans le maquis de Bouzegza où elle soignera de nombreux moudjahidine. Toujours avec Si Hassan, elle installera plusieurs centres de santé dans cette wilaya IV (Adaouia, Bissa dans la région de Ténès, mont du Zaccar, etc.)

Courageuse, dynamique, elle n'a jamais failli a sa tâche. Dans le Dahra, elle a laissé le souvenir d'une combattante qui honore la femme Algérienne.

C'est là qu'en 1958, elle tomba au champ d'honneur. Après plusieurs années passées au chevet des des blessés, elle est proposée par le commandement de la wilaya IV pour poursuivre des études en médecine à l’étranger dans les pays amis de l’Algérie. Avec d’autres bénéficiaires de cette formation. Elle doit faire le trajet à pied à travers les montagnes pour atteindre la frontière où elle devait rejoindre le pays formateur.

Tout à coup, une embuscade tendue par l’armée française dans le Sersou bloquera la progression du groupe et malgré la riposte, l’unité de l'ALN est submergée. Messaouda meurt les armes à la main.. Elle a tout abandonné, le confort dans lequel elle vivait, ses études alors qu'elle allait avoir son diplôme de sage femme à Alger.

Messaouda était la première femme à Orleanville a rejoindre la maquis. Elle a tout sacrifié pour l'honneur. Elle a choisi la mort pour l'amour et la liberté de son pays.

Quant à sa sœur Fatima, dite Lalia (née le 6 octobre 1935), la cadette de deux ans, était petite, menue, et sensible, contrairement à sa sœur aînée. Mais derrière cette douceur et cette candeur se cachait une jeune fille dotée d’une forte personnalité, ce qui était un atout pour elle, lorsqu’à l’âge de 22 ans, elle a dû convaincre ses parents de rejoindre les rangs de l’ALN. Ces derniers, eux aussi acquis à la cause révolutionnaire, n’hésitèrent pas à donner leur bénédiction à leur fille. Celle-ci rejoint alors le maquis le 8 mai 1957. Diplômée en secourisme, Fatima apportera une aide considérable aux moudjahidine. Elle soignera les blessés au front ainsi que les populations des douars dont elle sera partie intégrante.

En 1958, alors que sa sœur aînée vient de mourir en martyre, Fatima n’en saura rien, du moins pas au moment des faits. Elle apprendra la nouvelle plus tard et aura cette réponse courageuse : «C’est le chemin que nous avons choisi.» Après trois années au maquis, Fatima tombera, à son tour, au champ d’honneur en 1960.

L'hôpital de Chlef porte aujourd'hui leur noms, « Hôpital les sœurs Bedj ».