SANTE- MALADIE- OBÉSITÉ (COMPLEMENT III)
Avec une progression rapide de sa prévalence,
l’obésité touche désormais toutes les catégories de la population, y compris
les jeunes. «L’obésité est devenue une épidémie
mondiale», assène (Fin mai 2025) le Pr Cherlitia, qui
rappelle ses nombreuses complications métaboliques et organiques, affectant le
métabolisme et les fonctions cardiovasculaires, respiratoires, hépatiques et
mentales. L’accumulation de tissus adipeux, notamment viscéral, est au cœur des
perturbations métaboliques majeures comme l’hypertension artérielle,
l’hyperlipidémie, l’insulino-résistance et le diabète de type 2. «L’obésité est l’un des principaux déclencheurs du diabète
de type 2», selon le Pr Cherlitia, pour qui la prise
en charge de l’obésité dans notre pays reste lacunaire. «Nous
observons un manque de prévention, de dépistage précoce et un accès limité aux
soins spécialisés», regrette-telle. Or, l’approche thérapeutique doit
impérativement être multidisciplinaire, combinant l’expertise des cardiologues,
des endocrinologues, des nutritionnistes et des psychologues. Et d’insister sur
l’importance du dépistage précoce des complications liées à l’obésité. «La découverte fortuite d’une stéatose hépatique doit
alerter sur le risque de fibrose avancée, qui augmente le risque d’événements
hépatiques et cardiovasculaires», précise-t-elle. Pour le Dr S. Akli,
cardiologue à l’EHS de cardiologie de Draâ Ben Khedda (Tizi Ouzou), les maladies cardiovasculaires
représentent la première cause de mortalité chez les personnes obèses. L’excès
de poids favorise l’athérosclérose, les infarctus du myocarde et les AVC, à
travers une inflammation chronique et une altération des paramètres lipidiques
sanguins. «Lutter contre l’obésité, c’est lutter
directement contre la morbi-mortalité cardiovasculaire», fait remarquer le Pr Cherlitia. Le rôle conjoint des cardiologues et des
endocrinologues devient alors essentiel dans la stratégie de prévention
globale. Malgré ces constats inquiétants, la prévention demeure l’arme la plus
efficace. Une alimentation équilibrée, riche en fruits, légumes, protéines
maigres et pauvre en sucres ajoutés et graisses saturées, accompagnée d’une
activité physique régulière, constitue la première ligne de défense.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande au minimum 150 minutes
d’activité physique modérée par semaine. «Mais la prévention
passe aussi par l’éducation nutritionnelle et la sensibilisation, dès le plus
jeune âge», lance le Dr Akli. Pour elle, l’obésité, bien plus qu’un problème
esthétique, est une maladie chronique aux répercussions multiples et graves. De
l’avis de tous les praticiens, il est urgent de structurer une réponse
médicale, éducative et sociétale à ce problème de santé publique.
----TECHNIQUES CHIRURGICALES : Longtemps
considérée comme un simple facteur de risque, l’obésité est reconnue, depuis
1995, comme une maladie à part entière par l’Organisation mondiale de la santé.
Devant l’échec des traitements médicaux à long terme pour les patients
présentant un IMC supérieur à 35 kg/m², la chirurgie bariatrique s’impose comme
la solution la plus efficace et durable. Pour le Pr Annane,
du service de chirurgie viscérale et oncologique à l’EPH Tagzait
Abdelkader de Tipasa, la discipline est en pleine évolution. Depuis plusieurs
années, la chirurgie de l’obésité connaît un développement rapide et une grande
diversité de techniques. Ce foisonnement continue de surprendre, tant les
approches diffèrent de celles observées dans d’autres domaines de la chirurgie
digestive. Les mécanismes en jeu sont plus complexes : il ne s’agit pas
uniquement de réduire la taille de l’estomac, mais d’intervenir sur des voies
métaboliques, hormonales et neurologiques encore mal comprises. «Contrairement aux
autres interventions digestives, la chirurgie de l’obésité agit aussi sur des
comorbidités graves comme le diabète de type 2, l’hypertension ou l’apnée du
sommeil», explique le spécialiste. «Ses effets
bénéfiques dépassent la simple perte de poids», assure-t-il. Selon elle,
l’anneau gastrique ajustable repose sur une restriction mécanique de l’estomac
via un anneau en silicone. Elle est la moins invasive, avec un faible taux de
complications postopératoires. Cependant, la perte de poids à long terme est
modérée (50% de l’excès de poids à 5 ans) et les reprises pondérales sont
fréquentes, surtout en l’absence de suivi strict. La sleeve, quant à elle,
consiste à transformer l’estomac en un tube étroit qui réduit fortement sa
capacité. Intervention plus récente, elle permet une perte de 45 à 70% de
l’excès de poids et agit aussi sur les hormones digestives impliquées dans la
régulation de la faim. Moins complexe techniquement que le bypass, elle
nécessite une grande rigueur opératoire. Technique mixte, restrictive et malabsorptive, le bypass est l’une des plus efficaces, tant
en termes de perte pondérale, jusqu’à 65 %, que de contrôle du diabète. Son
principal inconvénient réside dans les carences nutritionnelles qu’il peut
engendrer et qui nécessitent un suivi à vie et une supplémentation rigoureuse.
Au-delà de la réduction pondérale, ces interventions ont démontré leur
efficacité sur de nombreuses comorbidités, notamment le diabète de type 2, qui
peut entrer en rémission durable après cette chirurgie. Néanmoins, quelle que
soit la technique choisie, le succès repose sur un suivi pluridisciplinaire, à
savoir chirurgien, nutritionniste, psychologue, médecin traitant, et le respect
strict de règles hygiéno-diététiques. «Sans activité
physique régulière ni changement profond des habitudes alimentaires, la
chirurgie ne peut suffire», insiste le Pr Annane,
pour qui «il n’existe pas de technique miracle». Le choix de la procédure doit
en tout cas tenir compte de nombreux facteurs : profil métabolique du patient,
habitudes alimentaires, antécédents médicaux et capacité à suivre un suivi rigoureux.
SANTE- MALADIE- OBÉSITÉ (COMPLEMENT III)
Avec une progression rapide de sa prévalence,
l’obésité touche désormais toutes les catégories de la population, y compris
les jeunes. «L’obésité est devenue une épidémie
mondiale», assène (Fin mai 2025) le Pr Cherlitia, qui
rappelle ses nombreuses complications métaboliques et organiques, affectant le
métabolisme et les fonctions cardiovasculaires, respiratoires, hépatiques et
mentales. L’accumulation de tissus adipeux, notamment viscéral, est au cœur des
perturbations métaboliques majeures comme l’hypertension artérielle,
l’hyperlipidémie, l’insulino-résistance et le diabète de type 2. «L’obésité est l’un des principaux déclencheurs du diabète
de type 2», selon le Pr Cherlitia, pour qui la prise
en charge de l’obésité dans notre pays reste lacunaire. «Nous
observons un manque de prévention, de dépistage précoce et un accès limité aux
soins spécialisés», regrette-telle. Or, l’approche thérapeutique doit
impérativement être multidisciplinaire, combinant l’expertise des cardiologues,
des endocrinologues, des nutritionnistes et des psychologues. Et d’insister sur
l’importance du dépistage précoce des complications liées à l’obésité. «La découverte fortuite d’une stéatose hépatique doit
alerter sur le risque de fibrose avancée, qui augmente le risque d’événements
hépatiques et cardiovasculaires», précise-t-elle. Pour le Dr S. Akli,
cardiologue à l’EHS de cardiologie de Draâ Ben Khedda (Tizi Ouzou), les maladies cardiovasculaires
représentent la première cause de mortalité chez les personnes obèses. L’excès
de poids favorise l’athérosclérose, les infarctus du myocarde et les AVC, à
travers une inflammation chronique et une altération des paramètres lipidiques
sanguins. «Lutter contre l’obésité, c’est lutter
directement contre la morbi-mortalité cardiovasculaire», fait remarquer le Pr Cherlitia. Le rôle conjoint des cardiologues et des
endocrinologues devient alors essentiel dans la stratégie de prévention
globale. Malgré ces constats inquiétants, la prévention demeure l’arme la plus
efficace. Une alimentation équilibrée, riche en fruits, légumes, protéines
maigres et pauvre en sucres ajoutés et graisses saturées, accompagnée d’une
activité physique régulière, constitue la première ligne de défense.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande au minimum 150 minutes
d’activité physique modérée par semaine. «Mais la prévention
passe aussi par l’éducation nutritionnelle et la sensibilisation, dès le plus
jeune âge», lance le Dr Akli. Pour elle, l’obésité, bien plus qu’un problème
esthétique, est une maladie chronique aux répercussions multiples et graves. De
l’avis de tous les praticiens, il est urgent de structurer une réponse
médicale, éducative et sociétale à ce problème de santé publique.
----TECHNIQUES CHIRURGICALES : Longtemps
considérée comme un simple facteur de risque, l’obésité est reconnue, depuis
1995, comme une maladie à part entière par l’Organisation mondiale de la santé.
Devant l’échec des traitements médicaux à long terme pour les patients
présentant un IMC supérieur à 35 kg/m², la chirurgie bariatrique s’impose comme
la solution la plus efficace et durable. Pour le Pr Annane,
du service de chirurgie viscérale et oncologique à l’EPH Tagzait
Abdelkader de Tipasa, la discipline est en pleine évolution. Depuis plusieurs
années, la chirurgie de l’obésité connaît un développement rapide et une grande
diversité de techniques. Ce foisonnement continue de surprendre, tant les
approches diffèrent de celles observées dans d’autres domaines de la chirurgie
digestive. Les mécanismes en jeu sont plus complexes : il ne s’agit pas
uniquement de réduire la taille de l’estomac, mais d’intervenir sur des voies
métaboliques, hormonales et neurologiques encore mal comprises. «Contrairement aux
autres interventions digestives, la chirurgie de l’obésité agit aussi sur des
comorbidités graves comme le diabète de type 2, l’hypertension ou l’apnée du
sommeil», explique le spécialiste. «Ses effets
bénéfiques dépassent la simple perte de poids», assure-t-il. Selon elle,
l’anneau gastrique ajustable repose sur une restriction mécanique de l’estomac
via un anneau en silicone. Elle est la moins invasive, avec un faible taux de
complications postopératoires. Cependant, la perte de poids à long terme est
modérée (50% de l’excès de poids à 5 ans) et les reprises pondérales sont
fréquentes, surtout en l’absence de suivi strict. La sleeve, quant à elle,
consiste à transformer l’estomac en un tube étroit qui réduit fortement sa
capacité. Intervention plus récente, elle permet une perte de 45 à 70% de
l’excès de poids et agit aussi sur les hormones digestives impliquées dans la
régulation de la faim. Moins complexe techniquement que le bypass, elle
nécessite une grande rigueur opératoire. Technique mixte, restrictive et malabsorptive, le bypass est l’une des plus efficaces, tant
en termes de perte pondérale, jusqu’à 65 %, que de contrôle du diabète. Son
principal inconvénient réside dans les carences nutritionnelles qu’il peut
engendrer et qui nécessitent un suivi à vie et une supplémentation rigoureuse.
Au-delà de la réduction pondérale, ces interventions ont démontré leur
efficacité sur de nombreuses comorbidités, notamment le diabète de type 2, qui
peut entrer en rémission durable après cette chirurgie. Néanmoins, quelle que
soit la technique choisie, le succès repose sur un suivi pluridisciplinaire, à
savoir chirurgien, nutritionniste, psychologue, médecin traitant, et le respect
strict de règles hygiéno-diététiques. «Sans activité
physique régulière ni changement profond des habitudes alimentaires, la
chirurgie ne peut suffire», insiste le Pr Annane,
pour qui «il n’existe pas de technique miracle». Le choix de la procédure doit
en tout cas tenir compte de nombreux facteurs : profil métabolique du patient,
habitudes alimentaires, antécédents médicaux et capacité à suivre un suivi rigoureux.