VIE POLITIQUE-FORMATION CONTINUE-CAMPAGNE ÉLECTORALE CANADA 2025/ DÉCRÉBIDILISATON
ADVERSAIRES/MÉDIAS SOCIAUX (I/II)
Il s'agit d'une idée qu'a également véhiculée Poilievre, en l'appuyant par exemple d'un article
journalistique afin de mieux asseoir sa critique. Ici, c'est l'authenticité du
leadership qui est remise en cause. «Carney
n'est pas celui qu'il prétend être» est l'idée en sous-texte qui ressort de ces
publications.De leur côté, les libéraux ont orienté
leurs attaques sur l'opposition compétence/incompétence dans des
publications comparant le chef libéral avec le
chef conservateur. Ils ont ainsi mis en rapport l'expérience de Carney en matière de gestion de crise avec l'inexpérience
de Poilievre, qualifié de
«politicien de carrière».Tout comme l'a fait
Ruby Dhalla pendant la course à la chefferie, Poilievre a souvent comparé Carney à Trudeau. Entre
autres stratégies, il a aussi fréquemment représenté le chef libéral comme un
homme d'affaires malhonnête ayant notamment eu recours aux paradis fiscaux. Le
chef sortant du NPD Jagmeet Singh l'a
aussi souligné. Ce genre de publication remet en question l'idée que Carney est semblable aux citoyens et proche d'eux, comme ce dernier le prétend.
Les groupes activistes citoyens ont été créatifs avec
les mèmes en représentant, par exemple, Poilievre en
superhéros dépassé par les événements.Ils
ont également comparé Carney au tyrannique M. Burns des Simpson, ou l'on
décrit comme étant vendu à la Chine avec la tendance des «starter packs»,
populaires dans les médias sociaux. Ces mèmes mettent de l'avant le caractère
inauthentique du chef libéral et le fait qu'il ne serait pas là pour les bonnes
raisons. Associer Carney à M. Burns, c'est le
décrédibiliser en le présentant comme un être cupide, sournois, maléfique.
Le danger Trump : Du côté de
l'équipe libérale, la diabolisation de l'adversaire a été véhiculée de manière
moins ostentatoire. Il s'agissait d'associer
Poilievre à Trump, donc implicitement
à la peur de Trump, en renforçant le mimétisme entre les deux hommes.Trump a été
également instrumentalisé de manière inverse par l'équipe du PCC. On peut le
voir dans une vidéo où Poilievre se sert de Trump et de
son souhait que le Canada ait un gouvernement libéral, pour renforcer la
nécessité de voter conservateur.Néanmoins, Poilievre n'aura pas réussi à convaincre qu'il
possédait le leadership adéquat dans le contexte actuel. Le PCC, dont le chef a
été défait dans son propre comté qu'il occupait depuis pas moins de 20 ans,
formera l'opposition officielle avec 144 élus.
Asseoir son leadership politique en contexte de crise :
Si les approches communicationnelles offensives font
partie intégrante de l'arsenal électoral, elles peuvent aussi contribuer à desservir l'image du candidat. Il faut
également tenir compte du contexte sociopolitique qui peut modifier la donne.En l'occurrence, le spectre
de Trump, des tarifs, de l'annexion aux États-Unis, a joué un rôle clé dans les
choix électoraux des Canadiens. Au final, les citoyens ont penché vers Carney et son équipe. Le contexte de crise aura rallié les
citoyens autour du Parti libéral et de son chef, lequel était perçu dans les
sondages comme le plus susceptible de faire face au président américain. C'est
donc la compétence qui semble avoir pris le dessus sur les autres éléments du
triangle du leadership.
L'avenir dira comment ces compétences seront mises à
profit lors des négociations avec Trump.