COMMUNICATION-
ETUDES ET ANALYSES- DÉSINFORMATION, MÉSINFORMATION/ÉTUDE UNITED NATIONS 2025
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Comité de
l'information, 29 avril 2025/ Quarante-septième sessioN/ 3e et 4e séances -
matin et après-midi
Comité de l’information:
désinformation, mésinformation et usage malveillant des nouvelles technologies
de l’information au cœur du débat
« À l’ère numérique, l’accès à l’information
s’est élargi mais la menace de la désinformation et des discours de haine s’est
précisée. » Voilà le constat sans appel de la délégation israélienne
au second jour du débat général du Comité de l’information, qui tient sa
quarante-septième session jusqu’au 9 mai. Dès lors, la lutte contre
la désinformation n’est pas seulement un défi technique mais aussi une
obligation morale, a martelé la délégation.
Partageant cette préoccupation, la plupart des États
Membres qui sont intervenus depuis hier ont pointé du doigt la prolifération de
campagnes de désinformation, en particulier sur les plateformes en ligne.
Ils ont aussi fait le constat que cela porte atteinte à la souveraineté politique
des États, perturbe la cohésion sociale, encourage les discours de haine et
incite à la violence, à l’intolérance et à la discrimination. Ils ont
salué les Principes, de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la
science et la culture (UNESCO), pour la gouvernance des plateformes
numériques.
L’Allemagne a attiré l’attention sur un autre problème: celui des opérations de paix de l’ONU mises à
l’épreuve dans leur environnement de travail mais aussi dans l’espace
médiatique. Les Casques bleus, a-t-elle expliqué, sont de plus en plus la
cible de campagnes de mésinformation et de désinformation, qui mettent leurs
vies en danger, érodent la confiance dans les opérations de paix et
affaiblissent l’appui à l’engagement international. En tant que
Présidente de la Commission de consolidation de la paix, l’Allemagne s’est dite
déterminée à rendre cet organe plus visible et plus lisible, en collaboration
avec le Département de la communication globale, parce que « même si la
Commission ne fait pas souvent la une des journaux, son impact est
réel ».
Alors qu’hier l’Ukraine avait affirmé que depuis le
début de son invasion, la Russie aurait tué au moins 102 professionnels
des médias, dont la journaliste ukrainienne Viktoriia
Roshchyna et 7 journalistes étrangers, la
Fédération de Russie a rétorqué aujourd’hui, en dénonçant le « harcèlement
des médias et des journalistes russes ». Le site Web du Ministère
russe des affaires étrangères, a-t-elle affirmé, comporte une section
constamment mise à jour sur la répression des journalistes russes à
l’étranger.
L’allergie de la « clique de Kiev » à tout
autre point de vue pousse ses services de renseignement à persécuter les
journalistes dissidents, à les kidnapper et à exercer sur eux des pressions
psychologiques, sans parler des cas de torture et de violence, a dénoncé la
Fédération de Russie. Rien que depuis le début de l’année, cinq
journalistes et professionnels des médias russes auraient été tués et d’autres
blessés.
La Fédération de Russie s’est également indignée du
manque de réaction des agences internationales face à l’existence,
depuis 2014, de « l’odieuse plateforme ukrainienne Myrotvorets » qui publie de véritables « listes
d’exécution » avec des données personnelles.
Il est temps, a contré le Royaume-Uni lui, de dénoncer
et de sanctionner l’agence russe Social Design Agency, responsable du réseau
russe Doppleganger dont le seul but est de déformer
la réalité et d’inciter à des manifestations anti-ukrainiennes en Europe.
Depuis son invasion de l’Ukraine, a accusé le Royaume-Uni, la Fédération de Russe
recourt à la désinformation pour affaiblir l’appui mondial à l’Ukraine.
Elle a aussi fait Conseil de sécurité une plateforme de désinformation, en
invitant des dizaines d’individus à prendre la parole pour propager des fausses
informations sur ce qui se passe en Ukraine.
Tous les États ont la responsabilité de protéger
l’intégrité de l’ONU, comme source fiable d’information, a tranché le
Royaume-Uni, un point de vue partagé, entre autres par la Chine, qui a appelé
le Département de la communication globale (DCG) à publier des informations
exactes, neutres et crédibles, mais à veiller à ce que la voix des États
Membres soit portée.
Le commentaire de la délégation américaine sur
l’absence de liberté d’expression en Iran lui a valu un droit de réponse.
La représentante iranienne a rappelé le soutien des États-Unis aux violations
des droits des Palestiniens et à la répression de la parole des manifestants,
des étudiants, des enseignants sur le sol américain.
Les États-Unis ne sont certainement pas bien placés
pour se présenter en défenseurs des droits humains, a taclé la délégation
iranienne. Ils feraient mieux d’arrêter de soutenir les conflits, de
causer l’instabilité dans d’autres pays et régions et de respecter l’opinion
des autres.
Ayant ainsi terminé son débat général, après avoir
entendu hier la déclaration annuelle de Mme Melissa Fleming, Secrétaire
générale adjointe et Cheffe du Département de la communication globale (DCG),
le Comité de l’information se propose de négocier jusqu’au 9
mai, ses deux résolutions annuelles intitulées
« L’information au service de l’humanité » et « Politiques et
activités de l’ONU en matière de communication globale ».