TRAVAIL- EMPLOI- SALAIRES EN ALGÉRIE
/ONS 2022
En 2022, le salaire net moyen en Algérie s’est
établi à 43 500 dinars, avec de fortes disparités entre secteurs,
qualifications et statuts juridiques. Les industries extractives et les
activités financières restent les plus rémunératrices, tandis que la construction
et les services immobiliers ferment la marche. Le secteur public continue
d’offrir des salaires nettement supérieurs à ceux du privé. C’est en résumé ce
qui ressort des résultats de l’enquête annuelle
sur les salaires auprès des entreprises (Mai 2022) publiée par l’Office national des statistiques (ONS).
L’enquête annuelle sur les
salaires auprès des entreprises a été réalisée par voie postale par l’ONS. Les
résultats sont relatifs au mois de Mai 2022 et sont issus de l’exploitation de
684 entreprises, ayant répondu et représentant toutes les activités (toutes les
sections1 hormis l’agriculture & l’administration) et les secteurs
juridiques suivants : 457 entreprises publiques nationales ; 227 entreprises
privées nationales de 20 salariés et plus.« Le but de cette enquête est
d’évaluer le niveau des salaires nets mensuels versés au personnel permanent et
non permanent, ainsi que la structure du salaire brut (salaire de base et
primes indemnités) par secteur d’activité et selon les trois niveaux de
qualification des salariés (cadres – agents de maitrise -personnel d’exécution)
pour les secteurs juridiques : public national et privé national »,
précise l’ONS.
Concernant des salaires nets au
niveau national, l’enquête indique : « Globalement, le salaire net
moyen en 2022 s’élève à 43 500 DA, il est de 61 300 DA dans le public contre 35
200 DA dans le privé. » « Le salaire net moyen est composé du
salaire brut diminué des différentes retenues (impôt sur le revenu global (IRG),
sécurité sociale et retraite) », explique la même source.Par
secteur d’activité, selon l’enquête, « les salaires nets moyens
mensuels sont plus élevés dans les industries extractives (production et
services d’hydrocarbures, mines-carrières) et les activités financières
(banques & assurances) avec respectivement 114 100 DA et 64 300 DA, soit
2,6 et 1,5 fois le salaire net moyen global. » « Ceci s’explique
par le fait que les entreprises faisant partie de ces secteurs emploient
beaucoup de diplômés et qu’ils aient plus de facilité que d’autres pour payer
leur personnel (un système de rémunération spécifique) », souligne la même
enquête.Par contre, note la même
source, « les secteurs de la « construction », de
« l’immobilier et services aux entreprises » enregistrent les
salaires moyens les plus faibles avec respectivement 32 900 DA, 36 400 DA soit
76% et 84% du salaire net global ». « Cela est dû
essentiellement, à l’importance de l’effectif du personnel d’exécution dans
l’emploi total de ces secteurs d’activité ; ce qui entraîne une baisse du
salaire moyen dans ces secteurs », explique-t-on.
Par qualification, on enregistre
globalement un salaire net moyen de 83 800 DA pour les cadres contre 51 200 DA
pour le personnel de maîtrise et 31 200 DA pour un salarié d’exécution. Ainsi,
selon l’enquête, « un cadre gagne en moyenne presque le double (1,93)
du salaire net moyen global, alors que le personnel d’exécution n’en perçoit
que 72%. »Les disparités salariales entre les
catégories de personnel varient selon les sections. Dans les
sections « Santé », « Immobilier et services aux
entreprises » et « Construction », « le
salaire net moyen des cadres est deux fois supérieur au salaire net moyen global
de leurs sections respectives », note l’ONS, et d’ajouter
: « Par ailleurs, le salaire net moyen du personnel d’exécution dans
ces sections représente seulement 53%, 85% et 84% respectivement. »« Toutefois, en valeur absolue, les cadres les mieux
rémunérés se trouvent dans les « Industries extractives » et la
« Santé », avec un salaire moyen de 137 100 DA et 100 900 DA,
respectivement », précise l’enquête, qui constate aussi que « le
salaire moyen du personnel d’exécution dans les « Industries extractives »
est 2,5 fois supérieur au salaire net moyen de l’ensemble du personnel
d’exécution et 1,8 fois supérieur au salaire net moyen global. »Selon la même enquête : « Les entreprises du
secteur public offrent des salaires moyens plus élevés que celles du secteur
privé national. Le salaire net moyen mensuel y est de 61 300 DA, contre 35 200
DA dans le secteur privé national, soit un écart de 26 100 DA. »« Ce niveau salarial élevé dans le secteur public
s’explique par la présence de grandes entreprises publiques comptant un
effectif important et appliquant un système de rémunération avantageux. Cela
concerne notamment les entreprises des « industries extractives »
(secteur des hydrocarbures et services pétroliers), les « transports et
communications » ainsi que les « activités financières » »,
indique l’ONS.
Pour ce qui est des salaires nets
dans le secteur public national, l’enquête indique que par section, le salaire
net moyen est le plus élevé dans les « Industries extractives »,
atteignant 115 000 DA, tandis qu’il est relativement bas dans les secteurs de
la « Construction » et des « Hôtels et
restaurants », avec respectivement 37 600 DA et 39 800 DA.« Les disparités salariales selon le niveau de
qualification sont assez marquées. Un cadre du secteur public perçoit un
salaire net moyen de 92 300 DA, soit 2,2 fois celui d’un agent d’exécution. Le
salaire net moyen des agents de maîtrise et du personnel d’exécution s’élève
respectivement à 67 600 DA et 42 300 DA », détaille l’enquête de l’ONS.Par activité, relève la même source, « cette
disparité salariale est particulièrement marquée dans la section
« Construction ». Un cadre y perçoit en moyenne 1,7 fois le salaire
net moyen de la section, contre seulement 0,8 fois pour le personnel
d’exécution. »S’agissant des salaires nets dans
le secteur privé national, l’enquête fait ressortir que « le salaire
net moyen mensuel de l’ensemble des salariés du secteur privé est estimé à 35
200 DA. » « Les secteurs les plus rémunérateurs dans le privé
sont le « Secteur financier » et la « Santé », où les
salaires nets moyens mensuels atteignent respectivement 76 400 DA et 47 700 DA,
soit le double et 1,4 fois le salaire net moyen global du secteur privé
national », précise-t-on.
En revanche, note
l’ONS, « les salariés des « Industries extractives (mines et
carrières) » et de l' »Immobilier et services
aux entreprises » figurent parmi les moins bien rémunérés, avec des
salaires nets moyens mensuels de 27 200 DA et 30 300 DA, représentant
respectivement 77% et 86% du salaire net moyen global du secteur privé. »« Par qualification, les salaires moyens sont plus
dispersés dans le secteur privé. Un cadre perçoit en moyenne 75 500 DA, soit
deux fois le salaire net moyen global, tandis qu’un agent de maîtrise gagne 39
400 DA (1,1 fois le salaire moyen global). En comparaison, un agent d’exécution
ne touche que 27 800 DA, soit 79% du salaire net moyen global », note
encore l’enquête.Et
d’ajouter : « Le salaire net moyen des cadres dans
l' »Immobilier et services aux entreprises » est de 90 900 DA, soit
trois fois le salaire moyen global de ce secteur. En revanche, le personnel
d’exécution perçoit un salaire nettement plus bas, avec 26 600 DA, représentant
88% du salaire moyen global du secteur. »En ce
qui concerne la structure du salaire brut, l’enquête indique
que « dans l’ensemble, le salaire de base représente en moyenne 56%
de la rémunération brute totale, tandis que les primes et indemnités en
constituent 44%. »« Par qualification, la
composition du salaire brut est relativement homogène et suit la même tendance
que celle observée pour la structure globale. Le salaire de base demeure la
principale composante, représentant 59% pour les cadres, 53% pour le personnel
de maîtrise et 57% pour le personnel d’exécution », précise la même
source, et d’ajoute : « Par secteur juridique, le salaire de base
représente 50% du salaire brut dans le secteur public, alors que dans le privé,
cette proportion est de 59%. »« Toutefois,
dans certaines sections, la part du salaire de base est relativement élevée »,
note l’ONS, qui précise : « Dans le secteur public, elle atteint 59%
dans l’industrie extractive et 61% dans les « Hôtels et
restaurants ». Dans le secteur privé, elle est particulièrement importante
dans les « Activités financières » et la « Santé », avec
respectivement 81% et 71%. »
Concernant l’évolution des
salaires nets 2021-2022, la même enquête fait ressortir qu’« en
2022, le salaire net moyen mensuel, tous secteurs juridiques confondus, a
augmenté de 1,4% en moyenne par rapport à 2021. » « Toutes
sections confondues, le salaire net moyen mensuel enregistre une faible
progression par rapport aux années précédentes », relève la même source.« Par qualification, cette hausse est de 1,1% pour les
cadres, 1,8% pour les agents de maîtrise et 1,5% pour le personnel d’exécution.
Par secteur juridique, l’évolution globale des salaires entre 2021 et 2022 est
de +2% dans le secteur public et de +1,01% dans le secteur privé »,
détaille l’ONS.« Par qualification, les salaires dans les secteurs public
et privé suivent la même tendance d’évolution que l’ensemble des deux
secteurs », indique l’Office, qui note que « les agents
d’exécution de la section « Production et distribution d’électricité et de
gaz » du secteur public ainsi que les agents de maitrise ont bénéficié
d’une augmentation relativement importante (+4,5% et 2,21%) comparativement aux
cadres (+0,52%). » Par ailleurs, souligne l’enquête, « dans
le secteur des « Hôtels et restaurants », les cadres ont vu leur
salaire mensuel moyen progresser à un rythme similaire (+4,6%). »« Le
secteur privé enregistre une hausse de salaire légèrement plus prononcée, voire
équivalente, dans les sections « Industrie manufacturière »,
« Santé » et « Hôtels et restaurants » par rapport aux
autres sections, avec des augmentations respectives de +1,7%, +1,6% et
+1,5% », relève encore l’ONS, et de préciser : « Par ailleurs,
les agents de maîtrise de la section « Construction » ont bénéficié
d’une augmentation relativement significative (+2,45%), comparativement aux
cadres et au personnel d’exécution, dont les salaires n’ont progressé que de
+0,21% et +0,78% respectivement. »
En conclusion, l’enquête de l’ONS
souligne que « les écarts de salaires selon la qualification et le
secteur d’activité (section) sont parfois très marqués. » L’office
cite l’exemple des agents de maîtrise dans les activités liées aux
hydrocarbures, où le personnel est hautement qualifié, perçoivent un salaire de
110 900 DA, contre seulement 38 900 DA dans le secteur de la
« Construction ».« Le niveau des salaires est fortement
influencé par plusieurs facteurs, notamment la qualification des salariés, le
secteur juridique, la taille de l’entreprise et les spécificités de
rémunération propres à certains secteurs », explique encore l’ONS et de
préciser : « Ainsi, selon le secteur d’activité, le salaire moyen
dépend soit de la proportion importante de cadres (comme dans les industries
extractives et les activités financières), soit de la prédominance du personnel
d’exécution (comme dans la construction). »