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Abdelhamid Benachenhou (historien, théologien...)

Date de création: 15-04-2025 18:43
Dernière mise à jour: 15-04-2025 18:43
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CULTURE- PERSONNALITÉS- ABDELHAMID BENACHENHOU (HISTORIEN, THÉOLOGIEN...)

 

Abdelhamid Benachenhou (Tlemcen 1907-1976), Historien, Théologien, Moudjahid: Un parcours riche et un engagement

©Extraits, Le Quotidien d’Oran/  Mourad Benachenhou, mardi 15 avril 2025


Mohammed, dit Abdelhamid Benachenhou, dont le nom a été donné à l'Institut de Formation du personnel de l'Education, sise à Oran, est né le 7 décembre 1907 dans la maison familiale située à Qorann el kebir. Son père, Bouziane, est savetier et tient une petite échoppe prés de la mosquée du quartier. Sa mère est Hasna Nedjar, dite Nana.A l'époque l'administration coloniale avait interdit l'usage du prénom «Abdelhamid,» qui faisait référence au sultan ottoman Abdelhamid II, avec lequel l'Etat français était en conflit. Donc la famille a inscrit le nom de Mohammed à l'état civil, pendant qu'elle utilisait le nom de Abdelhamid pour l'appeler.A l'âge de 4 ans, Mohammed est inscrit à l'école coranique attachée à la mosquée. A l'âge de 9 ans, il termine la mémorisation des 60 hizib du Qoran. Son oncle paternel Wassini insiste pour qu'il soit inscrit à l'unique école «indigène pour garçons » de Tlemcen à l'époque, «l'école Décieux, maintenant appelée Ecole «El Abili,» du nom d'un grammairien arabe célèbre. A l'époque les enfants «indigènes» devaient être scolarisés pendant 7 années et recevoir un «certificat d'études primaires indigène,» qui constituait, pratiquement, le plus haut niveau scolaire auxquels ils pouvaient accéder. A 16 ans, Mohammed termine ses études primaires. Comme il ne pouvait pas s'inscrire au collège de Slane, réservé alors exclusivement aux enfants de colons européens, il trouve un travail comme télégraphiste dans la poste d'un village colonial, appelé «el Bouni,» situé dans la la région d'Aïn Témouchent. Il apprend à cette occasion le langage «morse.» Après une année, il décide de trouver un moyen de continuer ses études. Comme il ne pouvait pas réaliser son rêve en Algérie, il demande à ses parents de le laisser partir étudier à l'université «Qarawiine,» située à Fès au Maroc et fondée par une femme au Xème siècle. En 1930, Mohammed reçoit le diplôme final des Qarawiine, appelé «idjaza» ou «licence.» Il doit faire son service militaire dans l'armée coloniale et est affecté comme interprète militaire dans un village de l'anti Atlas marocain, appelé «Outat el Hadj,» situé dans une région berbérophone. Il y a apprend la langue «tamazight» locale.A la fin de son service, il passe le concours d'interprète, et est affecté dans le village de «Roumani,» situé à une trentaine de kilomètres à l'est de la ville de Rabat.Il est ensuite transféré à la direction des Affaires chérifiennes, dont les bureaux étaient situés dans l'enceinte du palais du sultan du Maroc, alors sous protectorat.
Il est également nommé professeur titulaire à l'Institut d'études supérieures marocaines, où il enseigne le droit administratif en langue arabe, et l'arabe moderne. Il s'intéresse à l'histoire du Maghreb, et publie plusieurs articles dans la revue scientifique «Hespéris,» revue publiée par l'Institut.Il est également très actif parmi la communauté algérienne au Maroc, relativement faible, mais essentiellement composée d'intellectuels, enseignants, médecins, pharmaciens, interprètes, juges, avocats. En 1942, il crée, avec l'aide financière d'un riche propriétaire terrien, Mohammed Khattab, la Fédération des Algériens musulmans du Maroc, dont il est élu président en 1947, poste qu'il abandonne en 1956 au profit du Dr Damerdji, mort ensuite en chahid, et dont le nom a été donné à l'ex rue de Paris à Tlemcen.A partir d'oût 1956, Mohammed devient très actif dans le mouvement nationaliste marocain. Il aide à la création et à l'armement de l'Armée de Libération marocaine, créée par le Docteur Khatib, un Algérien originaire de Chlef.A l'indépendance du Maroc, en mars 1956, Mohammed est nommé Directeur des Affaires générales au ministère de l'Intérieur marocain, puis Secrétaire général du même ministère.

Dans ces fonctions, il aide l'ALN et le FLN à s'implanter et développer un réseau de relations avec le palais royal et la classe politique marocaine.De plus, il fait plusieurs missions secrètes à Alger, comme agent de liaison entre les membres du Commandement de la lutte de Libération installés au Maroc, et les membres du Comité de Coordination et d'Exécution encore présents à Alger. (..................).En 1962, le roi du Maroc propose à Mohammed le poste de ministre de l'Intérieur, et lui demande de renoncer à sa nationalité algérienne, ce qu'il refuse. Il quitte le Maroc pour l'Algérie en 1964 et est nommé directeur du Journal officiel algérien, poste qu'il détient jusqu'à son décès à Tlemcen le 31 août 1976. Il est enterré au cimetière de sidi Snouci.

Il a été membre de l'Association des Oulamas, qu'il a rejoint en 1936. Il a collaboré aux publications de cette association, et a écrit plusieurs articles dans la revue «El Bassair,» sous un pseudonyme, malheureusement oublié.
Il a fait partie de l'UDMA et était un ami personnel de Ferhat Abbas, qu'il a accueilli à plusieurs reprises à Rabat, avant même le déclanchement de la lutte de Libération nationale. Il a reçu «les Palmes Académiques françaises,» qui ont récompensés ses travaux scientifiques, et le «Wissam Alaouite marocain,» pour l'aide qu'il a fournie à la lutte du peuple marocain pour son indépendance.Il a été membre du « Haut Conseil Islamique,» et a présenté plusieurs communications dans ce cadre. Il est l'auteur d'un livre en français sur l'Islam, parmi les 35 livres qu'il a écrit, dont un en arabe sur l'histoire de Tlemcen, qu'il a terminé alors qu'il était sur son lit de mort.Au cours de sa carrière de chercheur et d'écrivain, il publie ses livres en langues arabe et française, étant parfait bilingue. Il contribuait régulièrement à la revue de l'ANP «El Djeich» et animait une émission d'histoire du Maghreb à la Radio algérienne. Il a également enseigné l'arabe à l'Ecole nationale d'Administration.

Plusieurs ouvrages dont : Léon l'Africain,Juba II, Maghreb, histoire et société, Goethe et l'islam,L'État algérien en 1830,