SCIENCES- FORMATION CONTINUE- JOURNALISME SCIENTIFIQUE
ET I.A (II/II)
©Vita Vita Rastegaeva , in https://ijnet.org/fr/story/9
avr 2025
////////Traitement et compréhension de l'information
scientifique :Rédiger un article de fond sur un sujet scientifique peut nécessiter la
consultation d'une multitude de rapports, de manuels et d'encyclopédies.
Certains journalistes peuvent avoir besoin de traduire des informations de
l'anglais vers leur langue maternelle.Pour
ceux qui se lancent dans le journalisme scientifique sans expérience dans un
domaine STIM, l’IA peut être une ressource inestimable : elle nous aide à
vérifier dans quelle mesure nous comprenons des concepts complexes, simplifie
les longs textes techniques et extrait les informations les plus importantes
des articles scientifiques. “Expliquez-moi-le comme si j'avais cinq ans”
est une instruction utile pour un outil d'IA pour décomposer des éléments complexes.///////Traduction, vérification des faits et recherche : ChatGPT et d'autres outils d'IA comme DeepL aident les journalistes à traduire des
textes et à trouver des définitions pour une terminologie complexe. Il y a
environ cinq ans, j'ai passé plusieurs heures à chercher la traduction d'un
terme technique pour une infographie sur une sonde martienne. Aujourd'hui,
utiliser un outil d'IA pour traduire le même terme me prend moins d'une seconde.Tout aussi important, les
journalistes peuvent utiliser des outils d'IA pour vérifier rapidement les
informations. Ils peuvent également les utiliser pour extraire des informations
et identifier les incohérences logiques, les contradictions dans les données et
les erreurs de recherche. Cela peut s'avérer particulièrement utile lors de
l'analyse de grands ensembles de données. ///////Connexion renforcée avec le public : L’IA peut être appliquée pour analyser le sentiment du public, selon Broader Impacts Productions, une entreprise spécialisée dans le contenu vidéo scientifique.“En
communication scientifique, nous avons souvent du mal à déterminer l'accueil
réservé à notre travail, et l'évaluation doit devenir un élément central de nos
efforts de communication pour gagner en efficacité. ChatGPT
peut effectuer une analyse de sentiment basique sur un extrait de texte, ce qui
peut accélérer votre processus d'évaluation et d'itération,” indique le site web de
l'entreprise.////////L'IA comme ressource pour les journalistes neurodivergents :
Le dernier avantage de l'IA que
je souhaite mentionner peut être utile à tous les professionnels des médias,
mais il peut être particulièrement pertinent pour les journalistes neurodivergents. Une étude de 2024 de Press Gazette a révélé que de nombreux journalistes peuvent
être neurodivergents – TDAH et autisme, le plus
souvent – même s'ils ne divulguent pas leur diagnostic.Bien
que des troubles comme le TDAH et l’autisme offrent certains avantages – la
capacité de se concentrer excessivement, par exemple – ils peuvent également
créer des défis, ralentir considérablement le flux de travail et même
contribuer à l’épuisement professionnel. L'IA peut être un assistant
indispensable dans ces cas-là. J'ai reçu un diagnostic de TDAH et j'utilise
régulièrement l'IA pour optimiser mon travail. Lorsque l'information est trop
abondante et que ma concentration baisse, il est bien plus pratique d'utiliser
un outil d'IA (par exemple, ChatGPT, Otter.ai, Descript)
pour transcrire ou dicter du texte, puis le structurer. Si vos idées débordent
plus vite que vous ne pouvez les écrire, l’IA vous aide à les clarifier et à
les structurer.Certains
voient aujourd'hui l'IA comme une panacée, tandis que d'autres la voient comme
le signe avant-coureur de la fin du journalisme. Un rapport du Tow
Center for Digital Journalism de l'Université
Columbia souligne : “Comme pour toute nouvelle technologie faisant son
apparition dans l'actualité, les effets de l'IA ne seront ni aussi désastreux
que le prédisent les prophètes de malheur, ni aussi utopiques que l'espèrent
les enthousiastes.”Dans un scénario idéal,
comme l’écrit le journaliste
scientifique et responsable éditorial Mićo Tatalović, être libéré des
tâches routinières donnerait aux journalistes scientifiques plus de temps pour
“faire des reportages en personne sur le terrain, mener des enquêtes et
consacrer plus de temps aux grandes histoires qui comptent vraiment et que les
ordinateurs ne peuvent pas encore tout à fait gérer.” En attendant, les
journalistes feraient bien de capitaliser sur les avancées technologiques, sans
jamais abandonner leur éthique et leurs normes journalistiques fondamentales.