SCIENCES- FORMATION CONTINUE-
JOURNALISME SCIENTIFIQUE ET I.A (I/II)
©Vita Vita Rastegaeva , in https://ijnet.org/fr/story/9
avr 2025
L'IA est devenue indispensable à
la science. Elle permet de résoudre divers problèmes, de la classification des
galaxies à l'amélioration des prévisions météorologiques, en passant par l'enregistrement d'événements rares comme les explosions
de supernovae. Pourtant, de nombreux
communicateurs scientifiques, parmi lesquels des journalistes spécialistes de
l’espace comme moi, sont prudents, méfiants, voire opposés à l’idée d’utiliser
l’IA dans leur travail.Les
programmes d'IA générative tels que ChatGPT,
entraînés sur de grandes quantités de données, suscitent la plus grande
controverse. Leur utilisation suscite souvent le scepticisme et des inquiétudes
quant à l'éthique, la précision et la crédibilité.L'IA
est devenue tellement présente dans notre travail que nous oublions parfois
même sa présence : des outils comme Grammarly et les correcteurs
orthographiques détectent les erreurs dans nos écrits, et beaucoup d'entre nous
utilisent des logiciels de traduction. Ceux qui se demandent s'il est éthique
d'utiliser l'IA dans le journalisme oublient que nous utilisons déjà ces
technologies au quotidien.Utilisée
de manière responsable, l'IA peut être un puissant allié pour optimiser le
travail des journalistes, sans compromettre l'éthique. Dans cet article, je
propose des pistes pour aider les professionnels des médias qui couvrent des
sujets scientifiques à comprendre comment exploiter l'IA pour améliorer leur
travail.
/////Adapter des textes scientifiques complexes à différents publics : Les journalistes scientifiques
doivent utiliser un langage clair pour aider leur public à assimiler des sujets
complexes. Ils peuvent exploiter l'IA pour évaluer l'accessibilité de leurs
reportages et les rendre plus compréhensibles sans compromettre leur exactitude.Par exemple, les
lecteurs d'un magazine spatial spécialisé apprécieront probablement une
description succincte des caractéristiques techniques du détecteur de neutrons
embarqué sur le vaisseau spatial TGO de la mission ExoMars. En revanche, le
public d'une publication scientifique grand public aura besoin de descriptions
plus accessibles, notamment par le biais de métaphores illustratives.Sabrina Heike Kessler, chercheuse principale et chargée
de cours au département de recherche en
communication et médias de l'Université de Zurich, voit un grand potentiel dans ChatGPT pour la
vulgarisation scientifique. “ChatGPT est efficace
pour expliquer simplement des sujets complexes,” souligne-t-elle.Rajat Bhushan Gupta, vulgarisateur
scientifique et membre de la NASA Astrobiology Communication Guild, explique
comment il utilise l'IA : “J'utilise l'intelligence artificielle pour adapter
le langage de mes écrits au public cible, simplifiant ainsi des sujets
complexes pour le grand public. Par exemple, je commence par esquisser un
brouillon, puis je demande à ChatGPT ou à Perplexity d'adapter le style à un public ou à une tranche d'âge
spécifique.” M. Gupta utilise également l'IA pour analyser des articles
scientifiques : il télécharge des articles sur l'une des applications et lui
demande de les expliquer sous différents angles, d'identifier les lacunes ou
les aspects insuffisamment étudiés, ainsi que les limites, comme les problèmes
de méthode, susceptibles d'affecter la précision des résultats. Il utilise
également des outils d'IA pour visualiser des données et des images.