RELATIONS INTERNATIONALES- USA- USA.ALGÉRIE/DROITS
DE DOUANE 2025
Pourquoi Trump a
ciblé l’Algérie avec des droits de douane de 30 % ? Les experts expliquent
©
Amina
Aouadi / https://www.algerie360.com/
6 avril 2025
Les experts économiques s’accordent à dire que les
exportations algériennes vers les États-Unis ne représentent que 5% du
total de ses exportations, principalement du pétrole, du gaz, du fer, du
ciment, des pneus et des dattes. Par conséquent, l’impact des droits de
douane américains est relativement limité à court terme.Malgré ces droits de douane élevés, les experts
affirment que l’Algérie peut facilement trouver d’autres marchés, notamment
en Afrique et dans l’Union européenne, où la demande pour ses
produits est forte.
Par conséquent, l’impact de ces droits de douane sur
les exportations algériennes ne sera pas significatif dans un avenir proche,
d’autant plus que les produits compétitifs tels que l’énergie et le fer ne
seront pas affectés de manière significative.Dans ce
contexte, l’expert économique Fares Habache explique dans un entretien avec Echorouk que les échanges commerciaux entre
l’Algérie et les États-Unis ont connu un développement notable ces dernières
années, atteignant plus de 3,1 milliards de dollars en
2024. Cependant, ces échanges restent en deçà de leur niveau d’avant
2017.Concernant la nature des produits échangés entre les deux pays, Habache a souligné que les principales exportations
américaines comprennent les avions, les hélicoptères et les produits
aérospatiaux, d’une valeur de 197 millions de dollars, ainsi que les équipements
de transport, les machines, les produits chimiques et certains produits agricoles.En revanche, l’Algérie reste le principal
fournisseur d’énergie, notamment de pétrole et de gaz, qui
représentent 95% de ses exportations, ainsi que de fer, d’acier, de
certains produits pétroliers, de pneus et de produits agricoles.Rappelons
que, dans la hiérarchie des partenaires commerciaux de l’Algérie, les
États-Unis occupent une place secondaire. Selon les dernières données, ils se
classent au 8ᵉ rang des fournisseurs, derrière la Chine, la France,
l’Italie, le Brésil, la Turquie, l’Allemagne et la Russie.
En ce qui concerne les exportations, ils se classent
au 5ᵉ rang des clients algériens, devancé par l’Italie, la
France, l’Espagne et la Turquie.L’expert économique
souligne que les tarifs douaniers américains, appliqués à la plupart des pays à
des taux variables, atteignent 30 % pour l’Algérie – un niveau élevé
comparé à d’autres nations.Cette hausse s’explique
par le calcul du déficit commercial entre les deux pays, qui s’élevait
à 59 % en 2024, incitant l’administration Trump à imposer ces mesures.Hebache attribue ces disparités tarifaires
aux relations géopolitiques, comme celles entre les États-Unis, la
Chine et l’Europe, ainsi qu’au volume des échanges et aux stratégies
commerciales américaines utilisées comme moyen de pression.Il
a évoqué la récente reprise des relations économiques entre l’Algérie et
Washington à travers les investissements des sociétés ExxonMobil
et Chevron, qui ont
commencé à investir sur le marché algérien l’année dernière. Malgré ces droits
de douane, Habache affirme que les relations entre
les deux pays restent “excellentes”.Quant
aux répercussions pour les opérateurs algériens, il estime que l’effet
sera négatif mais relatif, entraînant une hausse des prix des
produits algériens aux États-Unis. Cependant, des biens très compétitifs comme
le pétrole, le ciment ou le fer ne devraient pas être significativement
affectés à court terme.L’expert
évoque aussi la possibilité de trouver de nouveaux débouchés, notamment
pour l’énergie, très demandée. Il suggère une meilleure stratégie marketing et
une révision de l’accord de partenariat avec l’UE, tout en diversifiant les
relations commerciales et en réduisant les coûts de production.De son côté, l’expert
économique Mourad Kouachi a déclaré que la décision du président
américain Donald Trump a provoqué un séisme dans les économies mondiales,
en particulier celles qui ont d’importantes relations commerciales avec les
États-Unis.
Cependant, l’Algérie ne fait pas partie de ces
pays, car ses échanges commerciaux ne dépassent pas 2,5 milliards de dollars
d’exportations et près d’un milliard de dollars d’importations.Il a souligné que la balance
commerciale avec les États-Unis est positive pour l’Algérie, car les États-Unis
ne représentent que 5,5% des exportations algériennes, qui se limitent
aux produits pétroliers, au fer, au ciment et aux dattes. En
revanche, l’Algérie importe des produits manufacturés, ce qui signifie que ces
droits de douane ont un impact limité.Kouachi
a insisté sur le fait que l’Algérie peut rechercher d’autres marchés, notamment
en Afrique, pour des produits tels que le ciment et le fer. En revanche, il a
affirmé que l’augmentation des droits de douane aurait un impact
significatif sur l’économie mondiale, avec une récession économique aux
États-Unis, où les prix connaîtraient une hausse notable.L’économiste dénonce une contradiction
avec les principes du libre-échange et de l’OMC, qualifiant les slogans du
marché libre de « creux ». Selon lui, ces mesures déstabiliseront les marchés
globaux, comme en témoigne la chute de 3,4 % de l’indice Standard &
Poor’s et des pertes évaluées à 2 000
milliards de dollars dès la première séance boursière post-décision.