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Répression/Entretien Benjamin Stora 2025 (Historien français)

Date de création: 03-04-2025 17:13
Dernière mise à jour: 03-04-2025 17:13
Lu: 34 fois


HISTOIRE- COLONISATION- RÉPRESSION/ ENTRETIEN BENJAMIN STORA (HISTORIEN FRANÇAIS)

En 1959, dans les monts constantinois, des Algériens ont été brûlés vivants par du napalm utilisé par l’occupant français. C’est ce qu’a rappelé l’historien français dans un entretien accordé à nos confrères de Canal Algérie (fin mars 2025) . «En 1991, a précisé l’historien -note : né en Algérie, à Constantine) j’ai réalisé un documentaire intitulé les Années algériennes, dans lequel d’anciens pilotes français témoignent qu’ils ont utilisé des armes chimiques, à savoir du Napalm contre des Algériens à Constantine». «Ces pilotes parlent d’ailleurs d’Algériens qui ont été d’ailleurs brûlés vivants», a poursuivi Stora. L’historien français a révélé, depuis plusieurs années déjà, «qu’en Algérie, les Français ont été les premiers à faire des bombes au napalm un usage régulier, y compris contre des villages». Pour Canal Algérie, Stora considère que s’il y a forte polémique, aujourd’hui, sur l’utilisation prohibée des armes chimiques par la France coloniale en Algérie, cela s’explique notamment par le fait que les générations qui entrent en scène ont un grand désir de connaissance. À titre indicatif, la France coloniale a commencé à utiliser les armes chimiques contre les populations algériennes, en 1830, et que la première utilisation de ce type d’armes avait fait au moins 760 victimes. En 1845, au moins 1.000 personnes de la tribu d’Ouled Ryah (Mostaganem) ont été tuées par asphyxie dans une grotte. Outre les centaines de cas d’utilisation d’armes chimiques, ce ne sont pas moins de 800 villages qui ont été détruits au napalm par l’armée coloniale, qui a également fait usage de 800.000 tonnes de TNT déversées sur plusieurs régions du pays. La vérité sur ces crimes odieux, d’autres massacres abjectes et d’autres violences multiformes, commis par la France coloniale en Algérie a fini par éclater au grand jour. L’opinion française, si elle a mis du retard pour connaître toutes ces vérités, cela est dû notamment au fait « qu’en France, on ne veut pas valoriser le courant anticolonialiste qui est pourtant le plus vieux courant de l’histoire française», a expliqué Benjamin Stora. «Il y a peu d’intellectuels français qui sont engagés sur les questions anticolonialistes», a-t-il appuyé, lors de son interview accordée à Canal Algérie. «Pour la société française, accepter l’indépendance de l’Algérien c’était accepter la fin de la guerre et ce n’est pas faire un examen critique sur ce qu'était réellement le colonialisme», a-t-il regretté. Benjamin Stora a affirmé, par ailleurs, qu’Emmanuel Macron est «le président français qui est allé le plus loin dans la reconnaissance des crimes commis par l’armée coloniale pendant la Guerre d’Algérie». Entre autres crimes de l’État français reconnus officiellement par son président, Emmanuel Macron, l’historien a cité les assassinats de Larbi Ben M’hidi, d’Ali Boumendjel et de Maurice Audin. Benjamin Stora s’est dit satisfait, en outre, du fait qu’il y ait en France «une plus grande ouverture d’archives», sous la présidence d’Emmanuel Macron. À une question sur les Accords d’Évian, qui ont fin à 132 années de colonisation française et permis à l’Algérie de recouvrer sa souveraineté et son indépendance arrachées de haute lutte, Stora a estimé que les clauses de ces accords ont bien cadré la question de la mobilité des personnes entre l’Algérie et la France.