SANTE- PERSONNALITES- PIERRE CHAULET
(MOUDJAHID ET MEDECIN)
Né Alger, d’un père militant syndical des
droits des Algériens,Pierre Chaulet (1930-2012) baigne depuis son enfance dans la
situation sociale chaotique du peuple algérien. Il se rapproche de militants
chrétiens progressistes et des Scouts musulmans algériens, avant de vouloir
intégrer le Mouvement du triomphe des libertés individuels (MTLD), lorsque Benyoucef Benkhedda, Saâd Dahlab et Mohamed Drareni lui suggérèrent de rester dans l’ombre et de
convaincre davantage d’Européens à rejoindre la cause nationale. Par la suite, Pierre
Chaulet a rejoint la wilaya IV historique, depuis son
engagement, avec son épouse Claudine Guillot, au sein des cellules de soutien
afin de soigner les blessés, former des infirmières, collecter des médicaments
ou encore distribuer des tracts comme en témoigne Alice Cherki, psychiatre
ayant longtemps travaillé aux cotés de Pierre Chaulet.
Son dévouement lui permet d’entretenir des liens directs avec de grands noms de
la Révolution algérienne, comme Larbi Ben M’hidi, Abane Ramdane, Frantz Fanon et
Mohamed Boudiaf.
En compagnie de son épouse et de leur
nourrisson Luc, il réalise des opérations périlleuses, comme le transport du
commandant Azzedine, blessé, de Lakhdaria à la
clinique Verdan (actuelle Aït Idir), le transport des
documents du congrès de la Soummam, de la wilaya III à la IV, ou encore le
transport de Abane Ramdane,
très recherché par les autorités coloniales à l’époque. ,Arrêté
en 1957 et exilé en France où il poursuit son doctorat en médecine, il rejoint
Tunis et milite activement au sein du Front de libération national (FLN). Il
intègre l’équipe rédactionnelle d’El Moudjahid et participe, depuis la capitale
tunisienne, en sa qualité de responsable du centre de documentation du
ministère de l’information du GPRA, à élaborer des documents solides pour les
négociateurs des accords d’Evian. Au lendemain de l’indépendance, il lutte contre le
fléau de la tuberculose qui déchirait le pays. Avec la première promotion de
médecins algériens post indépendance, comme les professeurs Farid Chaoui, Nadia
Aït Khaled et Noureddine Zidouni, il s’engage, corps
et âme, à travers le programme national antituberculeux, prouesse
avant-gardiste, saluée dans le monde entier, et qui a permis de réduire le
traitement de deux ans à six mois. En sus de son engagement durant la guerre de
Libération, il a milité pour la vaccination, la tuberculose, la réforme du
système de santé, la gratuité des soins en plus de la formation de beaucoup de
médecins...,