RELATIONS
INTERNATIONALES- PALESTINE- ALGERIE/PALESTINE/SOMMET ARABE ,
LE CAIRE 5 MARS 2025
L’Algérie
a pris part au sommet arabe d’urgence sous l’égide de la Ligue arabe, consacré
à la reconstruction de Ghaza, qui s’est tenu mardi au
Caire, avec la présence du ministre d’État, ministre des Affaires étrangères,
de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, Ahmed Attaf, représentant le président de la République,
Abdelmadjid Tebboune, qui, rappelons-le, a refusé de participer personnellement
à ce sommet, à cause de la non-association de tous les pays arabes à
l’élaboration du projet de plan de reconstruction de la bande de Ghaza. Prononçant une allocution, à l’occasion, M. Attaf a affirmé que l’Algérie «insiste sur la nécessité de
préserver et de respecter l’indépendance de la décision palestinienne,
notamment face aux velléités récentes visant à marginaliser la voix
palestinienne et à l’exclure des démarches post-agression contre Ghaza», ajoutant que ces démarches «doivent renforcer et
non affaiblir les fondements de notre cause et clarifier et non brouiller ses
contours, sur la voie de l’établissement d’un État palestinien indépendant et
souverain». Précisant la position de l’Algérie, le ministre a déclaré : «Nous sommes aujourd’hui appelés à nous mobiliser aux côtés
de nos frères palestiniens, qui ont besoin de notre soutien pour consolider le
cessez-le-feu, lancer les efforts de reconstruction et raviver la flamme d’une
solution juste, durable et définitive, à travers l’établissement d’un État
palestinien indépendant et souverain, avec El-Qods
pour capitale.» Ce sont là, a poursuivi M. Attaf, «des priorités qui requièrent la contribution de tout un
chacun, chacun depuis sa position et selon ses capacités et conditions.
L’Algérie sera un acteur clé dans cette démarche et poursuivra
l’accomplissement de son mandat arabe au sein du Conseil de sécurité onusien». L'Algérie «s’associe
aujourd'hui aux voix de ses frères arabes, pour réaffirmer son rejet
catégorique des plans visant le déplacement des Palestiniens de leur terre,
dénoncer les tentatives désespérées de séparer Ghaza
du reste des territoires palestiniens et condamner toutes les manœuvres
incessantes visant à annexer la Cisjordanie et à la détacher de son giron
palestinien authentique», a-t-il ajouté . Attaf a mis
en garde contre le danger d’aujourd'hui, à savoir «la dispersion d'un peuple
après la tentative de l'exterminer, le déplacement d’un peuple après
confiscation de sa terre et l’anéantissement d’un projet national en le privant
de ses porteurs. En d'autres termes plus clairs : le danger aujourd'hui est
celui d’effacer un peuple de l'histoire, en l'occurrence le peuple palestinien,
et d'empêcher un État d'accéder à l'espace géopolitique contemporain, à savoir
l'État palestinien», a-t-il dit. Dans ce contexte, Attaf a souligné que le sommet arabe extraordinaire se
tient «dans un contexte inédit de confusion et de
désorientation, sur fond de délitement effréné des fondements du système des
relations internationales contemporaines, qui connaît aujourd'hui des
manifestations de repli sur soi, de tendance unilatérale et de mépris du droit
international, ainsi que l'imposition du rapport de force et de l'hégémonie». «Le peuple palestinien a fait face à toutes sortes de défis,
a enduré les souffrances les plus dures et les plus cruelles, et a fait des
sacrifices innombrables et indescriptibles, mais ce qui se dresse sur son
chemin aujourd'hui est bien plus grave et plus dangereux», a-t-il soutenu. Et
de conclure : «Que notre message soit clair et
significatif, que notre parole soit unique et unie et que notre rang soit
unifié autour de nos frères palestiniens et autour de leur cause, de notre
cause et de la cause de l'humanité tout entière.» À l’issue des travaux du
sommet arabe d’urgence, un plan de reconstruction de la bande de Ghaza, s’étalant sur 5 ans et d’un montant évalué à 53
milliards de dollars, a été approuvé. Il prévoit, notamment, le maintien de la
population palestinienne à Ghaza, une gestion
transitoire du territoire et de l’aide humanitaire menée par un comité de
technocrates palestiniens, en attendant l’unification des Palestiniens sous la
bannière de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) et la création à
terme d’un État palestinien. Ce plan se veut comme une alternative au plan
proposé par le Président des États-Unis, Donald Trump, qui prévoit la mise de
la bande de Ghaza sous contrôle américain et le
déplacement de toute sa population vers l’Égypte et la Jordanie, ce que ces
deux pays et l’ensemble des pays arabe ont fermement rejeté.