RELATIONS INTERNATIONALES- USA- USA/PENTAGONE/PETE HEGSETH
Malgré les critiques, le choix de Donald Trump comme
chef du Pentagone, Pete Hegseth, a été approuvé de
justesse vendredi par le Sénat américain. L'annonce de sa nomination en novembre
avait suscité une levée de boucliers dans l'opposition, mais aussi en partie
dans son propre camp.
©France
24 et Afp, 25/01/2025
Accusation d'agression sexuelle,
consommation excessive d'alcool, manque d'expérience... Pete Hegseth, surtout connu comme présentateur sur Fox News
– et grand amateur de tatouages
nationalistes et prochrétiens –, a été confirmé vendredi 24
janvier 2025 par le Sénat américain au poste de ministre de la Défense.
Aux États-Unis, la Constitution exige que les
nominations de ministres et autres hauts responsables soient confirmées par un
vote au Sénat.
Mais malgré une majorité républicaine de
53 sièges sur 100 à la chambre haute du Congrès, le nouveau
vice-président, J.
D. Vance, a dû –
chose rare – se rendre sur place pour départager un décompte de 50 voix
contre 50 avec sa voix décisive.
Car trois élus républicains ont voté
contre la nomination, dont, de manière surprenante, Mitch McConnell, ancien
responsable républicain. Lisa Murkowski, qui a aussi
voté contre, avait affirmé plus tôt que cette nomination suscitait "des
inquiétudes considérables" sur lesquelles elle ne pouvait pas "fermer
les yeux".
Elle a cité aussi l'opposition exprimée
par Pete Hegseth à la présence de femmes dans les
troupes combattantes. Depuis ses déclarations en novembre, l'ancien militaire a
affirmé être revenu sur cette opposition.
Du petit
écran à un ministère pesant 850 milliards de dollars annuels
Pete Hegseth
s'est fait connaître des Américains ces dix dernières années comme présentateur
sur Fox News, la chaîne préférée des conservateurs aux États-Unis.
À 44 ans, il doit prendre la tête
d'un ministère doté d'un budget pharaonique de 850 milliards de dollars annuels
et employant quelque trois millions de soldats, réservistes et civils.
Sa mission principale, a-t-il déclaré
mi-janvier lors de son audition de confirmation devant une commission du Sénat,
sera de "ramener la culture du guerrier" au Pentagone.
Le Pentagone, bâtiment abritant le
ministère américain de la Défense, à Arlington (Virginie), le 13 décembre 2024. ©
Daniel Slim, AFP
Pete Hegseth a
assuré à de nombreuses reprises vouloir réformer le Pentagone de fond en
comble, devenu trop "woke" et acquis à une
idéologie trop à gauche selon lui.
L'annonce de sa nomination en novembre
avait suscité une levée de boucliers dans l'opposition. Face à la commission
des forces armées, les sénateurs démocrates l'avaient notamment interrogé sur
une accusation d'agression sexuelle.
Formulée en 2017 en Californie, elle avait émergé après l'annonce de
sa nomination. L'ancien militaire, qui dément toute relation non consentie,
était parvenu à un accord financier de 50 000 dollars quelques années
plus tard avec celle qui l'accusait, pour empêcher des poursuites.
Sexisme
et consommation excessive d'alcool
Les élus de l'opposition avaient également
décrié lors de l'audition son manque d'expérience pour s'occuper d'un
portefeuille aussi important.
"Pete Hegseth,
vous n'êtes pas qualifié", avait lancé la sénatrice Tammy Duckworth.
Cette ancienne pilote d'hélicoptère de
combat dans l'armée, amputée des deux jambes après que son appareil a été visé
par une roquette en Irak en 2004, a critiqué dans un
communiqué diffusé mercredi son opposition à la présence de femmes dans les
troupes combattantes.
Pete Hegseth
est aussi soupçonné d'avoir une consommation d'alcool régulièrement excessive.
"L'un de vos collègues a dit que
vous étiez tellement bourré à un événement dans un bar que vous avez chanté
'Tuez tous les musulman'", a asséné la sénatrice Elizabeth
Warren lors
de l'audition.
Malgré les polémiques, Donald
Trump a
maintenu coûte que coûte son choix. "Félicitations à Pete Hegseth. Il fera un grand ministre de la Défense", a
réagi le président sur son réseau Truth Social, peu après le vote du Sénat.