RELATIONS
INTERNATIONALES- PALESTINE- GAZA/HAMAS/FRANCE 24 (II/II)
© https://www.france24.com/fr/moyen-orient/ Mardi 21 janvier 2025
Malgré le cessez-le-feu entré en vigueur
le 19 janvier, le Hamas devrait rester sous la surveillance étroite des
services de renseignement militaires. Benjamin Netanyahu, qui promet toujours
la destruction du Hamas, a également rappelé que son armée se réservait
"le droit de reprendre la guerre si besoin" laissant présager des
opérations ponctuelles dans la bande de Gaza.
Qui pour
diriger Gaza ?
Ni vainqueur, ni vaincu, le Hamas
continue d'exercer sa main mise sur Gaza. Si sa légitimité a pu être contestée
par une partie des Gazaouis qui lui reprochent d'être responsable de leurs
souffrances, l'arrivée de l'aide humanitaire et la libération des prisonniers
devraient lui offrir un nouveau souffle. Face à l'impopularité de l'Autorité palestinienne, il entend aussi capitaliser sur la
trêve négociée avec Israël pour apparaître comme le meilleur défenseur de la cause
palestinienne.
"Quand on regarde le profil des
prisonniers libérés, on constate qu'ils viennent de toute la Palestine. On
avait déjà observé cette même dynamique lors de la trêve négociée en novembre.
Or, ce dossier des prisonniers est fondamental pour les Palestiniens, que ce
soit à Gaza ou en Cisjordanie. Le Hamas veut ainsi montrer qu'il est
la force politique capable de faire fusionner les différents territoires et qui
permet de faire nation", analyse Leïla Seurat.
Malgré la volonté affichée d'Israël et
des États-Unis d'écarter le Hamas, le groupe islamiste restera un interlocuteur
inévitable pour mener à bien l'accord de trêve, dont la troisième phase, qui
prévoit la reconstruction de Gaza, s'annonce la plus délicate. Avant l'investiture de Donald Trump, Anthony Blinken
avait plaidé pour la mise en place d'un gouvernement intérimaire
qui comprendrait des Palestiniens de Gaza et des représentants d'une
Autorité palestinienne réformée ainsi que de l'appui d'une "mission
internationale".
Véritable quadrature du cercle, la
question de la gouvernance reste la grande inconnue de l'avenir de Gaza. Mahmoud
Abbas a
déclaré, le 17 janvier, que l'Autorité palestinienne était prête à
"assumer pleinement ses responsabilités" dans l'enclave, réaffirmant
face à son rival islamiste l'autorité de l'État de Palestine sur ce territoire.
Cependant, le Premier ministre israélien et ses alliés d'extrême droite
rejettent fermement cette éventualité.
"Beaucoup de factions s'accordent à
dire qu'il faut reprendre les termes de l'accord conclu en juillet à Pékin et qui prévoyait un gouvernement
de consensus. Aujourd'hui, le président palestinien est de plus en plus isolé
dans sa volonté d'exclure toute union nationale en refusant d'associer le Hamas
et le Jihad islamique", affirme Leïla Seurat qui note
"une dissymétrie entre ce qui est dit par les Américains et les
Israéliens et la réalité du terrain".