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Arène d'Oran (Complément)

Date de création: 08-01-2025 18:02
Dernière mise à jour: 08-01-2025 18:02
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HABITAT- RÉGION- ARÈNES D’ORAN (Complément)

Ce monument emblématique, longtemps délaissé, témoigne de l’influence espagnole sur la région et invite à une réflexion sur la préservation du patrimoine historique. Oran, ville aux mille et une histoires, abrite en son sein un véritable joyau patrimonial qui porte en lui une riche histoire de vie et de culture. Construites initialement en 1890, en bois, elles furent ravagées par un incendie avant d’être rebâties en pierre en 1908. Elles furent inaugurées et ouvertes au public en 1910. Avec une superficie de 4.800 mètres carrés avec un diamètre de 210 mètres, elles pouvaient accueillir jusqu’à 10.000 spectateurs. Une architecture circulaire, combinée à l’utilisation du calcaire, ne doit rien au hasard : elle s’inspire d’anciens systèmes de sonorisation grecs. Le calcaire, connu pour sa bonne réverbération sonore, amplifiait les sons à partir du centre de l’arène, permettant une diffusion homogène jusqu'aux plus hauts gradins. Ce ne sont pas qu’un chef-d’œuvre architectural. Elles constituent aussi une preuve vivante des événements culturels et sportifs qui y ont été organisés. Initialement destinées aux corridas, ces arènes ont accueilli de nombreux matadors célèbres, tels que Luis Miguel Dominguín et Domingo López Origa, jusqu'en 1936, année marquée par la guerre d’Espagne. Les corridas reprirent ensuite en 1954. Mais les arènes n’étaient pas réservées uniquement à ces spectacles taurins. Elles furent également le théâtre de combats de boxe, de catch, de tournois de football et de représentations artistiques comme le spectacle de patinage "Holiday on Ice". Des figures célèbres de la boxe et du catch y ont marqué leurs passages tels que Lahouari Godih, boxeur oranais, Hocine Khalfi, boxeur algéro-américain, ou encore des catcheurs comme Jacques Durcez, surnommé « le Bourreau de Béthune », et Francisco Pino, connu sous le nom de « l’Ange Blanc ». Les arènes furent aussi un lieu de concerts prestigieux, accueillant notamment le célèbre groupe américain The Platters ou encore le groupe de jazz Quintette, succession de spectacles appelé "les nuits bleues". Dans les années 1950, les arènes furent rachetées par la famille Rognon, sous l’administration coloniale française. Un étage supplémentaire y fut ajouté pour augmenter la capacité d'accueil, notamment pour les spectateurs les moins fortunés, car, en effet, à l'époque les billets d’entrée étaient assez onéreux, faisant de ces spectacles un divertissement destiné à la haute société. Malheureusement, l’utilisation de béton pour cet ajout a fragilisé la structure originelle en pierre. Abandonnées dans les années 1990, les arènes tombèrent dans un état de délabrement avancé, devenant un refuge pour les sans-abris. Elles furent finalement récupérées par la wilaya d’Oran en 2008, puis placées en rénovation en 2018 par le ministère de l’Intérieur. Les travaux, qui ont coûté près de 3 millions de dinars, ont permis un nettoyage et un aménagement partiel des lieux pour une exploitation provisoire. Cependant, ce montant reste dérisoire au regard de la valeur inestimable de ce patrimoine. Malheureusement, de nombreux autres monuments historiques à Oran demeurent dans un état d’abandon alarmant, nécessitant une attention urgente. Aujourd’hui, les arènes d’Oran restent un symbole de la richesse culturelle et historique de la ville. Leur rénovation et leur valorisation représentent un enjeu majeur pour préserver ce patrimoine unique et continuer à faire vivre les souvenirs qu'elles abritent. Une visite des arènes, ouvertes au public, est une invitation à voyager à travers le temps et à redécouvrir un pan de l’histoire oranaise.