SOCIETE- VIOLENCE- VIOLENCE
CONTRE LES FEMMES 2024/BILAN DGSN
Dans une analyse élaborée par la
Direction générale de la Sûreté nationale présentée lundi 16 decmebre 2024, par Mme Yasmine Khouas,
à l’occasion d’une journée d’information sur la question, ressort une nette
recrudescence des actes de violence contre les femmes en 2024 par rapport à
2023. En effet et selon la même source, l’année dernière, la DGSN a enregistré
un chiffre mensuel de 446 cas, soit 15 femmes victimes de violence chaque jour.
En 2024, ce chiffre est passé à 501 femmes par mois, soit 16 femmes par jour,
soit une augmentation de 12,39%, qui traduit une escalade préoccupante des
violences, explique la responsable. L’analyse des chiffres relatifs aux types
de violence recensés quotidiennement indique qu’en 2023, 2 à 3 femmes ont été
victimes de mauvais traitements et 11 femmes subissant des coups et blessures
chaque jour, contre 3 à 4 femmes victimes de mauvais traitements et 12 femmes
victimes de coups et blessures chaque jour en 2024. La même analyse fait
ressortir également une hausse des cas d’agressions sexuelles, ce qui est en
soi perçu comme une aggravation dans les formes de violences. L’on
observe aussi un changement dans les profils des auteurs de la maltraitance des
femmes avec une hausse de l’implication des frères, pères, fils et autres
proches, une légère diminution de l’implication des conjoints, mais une hausse
de l’implication de personnes étrangères. D’autre part, les statistiques
mentionnées mettent en avant quelques changements dans la nature et les motifs
des crimes de meurtre avec préméditation, ainsi que des violences volontaires
graves contre les femmes en 2024, comparé aux années précédentes. Les
données communiquées sur le sujet concernant le changement observé dans les
profils des auteurs indiquent qu’auparavant les principaux auteurs étaient les
époux et souvent en raison de problèmes familiaux ou de soupçons d’infidélité
conjugale. En 2024, on observe une augmentation de l’implication de personnes
étrangères ou d’amis des victimes, ce qui reflète des transformations sociales
ou de nouvelles circonstances menant à ces crimes, explique l’analyse.
Soulignons que la majorité des crimes est commis à domicile, là où elles sont
supposées être en sécurité, sachant que les problèmes familiaux sont souvent la
cause des actes de violence et dans d’autres cas le vol. Selon la même
référence, ces crimes sont souvent commis pendant dans la soirée ou la nuit,
cela suggère que les auteurs profitent des périodes où il y a moins de
vigilance ou de mouvement. Dans son intervention, Mme Khouas
a estimé que les médias jouent un rôle essentiel dans la lutte contre la
violence à l’égard des femmes, notamment dans la sensibilisation aux lois et
aux ressources disponibles pour soutenir les victimes. En mettant en lumière
les lignes d’assistance, les centres d’hébergement et les plates-formes
électroniques pertinentes, les médias peuvent renforcer la confiance en soi des
victimes, estime la responsable. « Lorsque les médias mettent en avant
ces ressources, les victimes se sentent moins isolées et savent qu’il existe
des institutions prêtes à les soutenir» a-t-elle expliqué.
Dans ce sens, l’on estime que les informations diffusées par les médias
permettent aux victimes de savoir comment agir, où chercher de l’aide et
quelles démarches suivre pour se protéger. La représentante de la DGSN a mis en
avant la nécessité de mettre en place une sorte de charte d’éthique pour les
médias afin de garantir qu’aucune information relative à l’identité des
victimes ou qui risque d’exacerber leur souffrance ne soit divulguée. Elle
préconise l’utilisation des noms fictifs au lieu des véritables identités ainsi
que de ne pas diffuser les images des victimes et les lieux des incidents.