SOCIETE- ETUDES ET ANALYSES- FRANCE/PAUVRETÉ 2024
Où en est la pauvreté en France ? Dans son quatrième rapport sur la pauvreté
en France (publié tous les deux ans), l’Observatoire des
inégalités s’inquiète d’une situation qui s’est "dégradée" en vingt
ans et d’une classe moyenne qui glisse lentement vers la précarité. "Notre
pays ne parvient plus à réduire la proportion de personnes qui vivent bien en
dessous du niveau de vie des classes moyennes", regrette l’organisme
indépendant. Les auteurs évaluent à 5,1 millions le nombre de pauvres dans
l’Hexagone (8,1% de la population), en fixant le seuil de pauvreté à 50 % du
revenu médian, soit 1 014 euros net par mois pour une personne seule. Le
chiffre grimpe à 9,1 millions avec un seuil à 60 % du niveau de vie médian,
soit 1 216 euros net.
7 villes de Seine-Saint-Denis dans le top 20
S’appuyant sur les données de l’Insee, l’Observatoire des inégalités a
listé les 20 communes de plus de 20 000 habitants où le taux de pauvreté est le
plus élevé (seuil fixé à 60% du revenu médian). Au palmarès des villes où les
habitants sont les plus pauvres, deux villes distantes de plus de 9 000
kilomètres figurent en tête : Roubaix, dans le Nord, et Saint-Benoît, sur l’île
de la Réunion. Dans la cité nordiste et la ville ultramarine, 46% des habitants
vivent sous le seuil de pauvreté. Un triste record en France. Pour vous donner
un ordre de comparaison, la moyenne nationale en France métropolitaine s’élève
à 14,9%.
Symbole de la pauvreté touchant les territoires d’outre-mer, l’île de La
Réunion est surreprésentée dans le classement avec quatre communes parmi les
dix plus pauvres du pays. Sans grande surprise, la Seine-Saint-Denis,
département métropolitain le plus pauvre de France, place pas moins de sept villes
dans les vingt villes où les habitants sont les plus pauvres. À Aubervilliers,
à La Courneuve et à Clichy-sous-Bois, 42% des habitants vivent sous le seuil de
pauvreté. En plus de Roubaix, d’autres villes hors Île-de-France et territoires
d’outre-mer voient également leurs résidents souffrir d’un revenu trop faible :
Creil (Oise), Mulhouse (Haut-Rhin) et Béziers (Hérault). Plus d’un habitant sur
trois vit sous le seuil de pauvreté de 1 216 euros.
À l’autre bout du spectre, les Français vivant à Gif-sur-Yvette (Essone), Montaigu-Vendée (Vendée), Maisons-Laffitte
(Yvelines), Vertou (Loire-Atlantique) et Le Plessis-Robinson (Hauts-de-Seine)
sont les moins susceptibles d'être touchés par la pauvreté. Environ un habitant
sur vingt vivant dans ces commune est considéré comme
pauvre.
Fort logiquement, les plus grandes villes du pays sont aussi celles qui
concentrent le plus grand nombre de pauvres en raison de la taille de leur
population. "Ainsi, on le note rarement, mais c'est à Paris que l'on
compte le plus de personnes pauvres : un peu plus de 313 000 sur 1,9 million
d’habitants", souligne l’Observatoire des inégalités. À Marseille, deux
fois moins peuplée que la capitale, 200 000 pauvres sont recensés. La cité
phocéenne est suivie au classement par Toulouse (92 000 pauvres), Nice (76
000), Lyon (72 000), Montpellier (67 000) et Strasbourg (65 000).