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Khalef Mahieddine (Entraîneur de football)

Date de création: 13-12-2024 19:08
Dernière mise à jour: 13-12-2024 19:08
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SPORTS- PERSONNALITES-  KHALEF MAHIEDDINE

L’ancien sélectionneur national, Mahieddine Khaled, n’est plus. Il est décédé mardi 10 décembre 2024 à Alger, à l’âge de 80 ans.

Né le 14 janvier 1944 au Maroc, Mahieddine Khalef fait ses débuts en tant que footballeur avec l’équipe du KAC Kenitra. En 1967, il rentre en Algérie, où il joue à la JS Kabylie avec laquelle il accède en première division, puis sera champion d’Algérie, en 1972-1973 avec Virgil Popescu un entraîneur roumain que Mahieddine a fait venir de son ancienne équipe marocaine du KAC Kenitra où il fut son entraîneur.

Il commence sa carrière à partir de l’année 1972, il remplace Boubekeur l’entraîneur qui a quitté la JSK, menacée de relégation à trois journées de la fin du championnat. Le club est ensuite pris en main par son ancien entraîneur au KA Kenitra, Popescu, qui réussit à obtenir le premier titre du club, puis le deuxième titre en 1973-1974 avec Petre Mîndru.

Avec l’entraîneur polonais Stefan Zywotko, Khalef entraînera la fameuse équipe des années 1980 de la JSK. Khalef, à la suite de ses bons résultats en club, fut convié à prendre en charge l’équipe nationale à la suite de la démission de Mekhloufi en avril 1979. Sous sa houlette, il qualifiera l’Algérie au JO 1980 de Moscou, à la CAN 1980 et la conduira au mondial 1982 en Espagne où il vaincra l’équipe d’Allemagne (RFA) sur le score de deux buts à un, et le Chili (trois buts à deux). Malheureusement, à cause d’un match arrangé entre les sélections allemandes et autrichiennes, la sélection algérienne s’arrêtera à la première phase, mais aura charmé tous les observateurs du football.........................................

 (Complément)

© Yazid Ouahib/El Watan, 11 décembre 2024

Mahieddine Khalef (1944-1924) s’est éteint mardi 10 décembre 2024 à Alger à l’âge de 80 ans. Le défunt est né au Maroc où ses parents étaient installés. C’est là qu’a commencé son aventure avec le football. Son père, a avoué un jour Mahieddine, était contre toute idée que son fils choisisse la voie du football au détriment de celle des études.

Alors, l’enfant Mahieddine assouvissait sa passion pour le football en cachette jusqu’au jour ou, par le biais d’amis de la famille, le paternel apprit que son jeune fils était un très bon footballeur que de nombreux clubs marocains convoitaient. Le père et le fils ont fait un deal. Oui, pour continuer à jouer au football, mais pas au détriment des études. Ravi, Mahieddine a rejoint les rangs de Kenitra où il s’affirma avant de rejoindre Khmissat.

En 1967, la famille Khalef ou du moins une bonne partie est rentrée au pays. A 23 ans, Mahieddine rêvait de faire carrière dans le football. Le handball qu’il a pratiqué, mais pas longtemps, ne l’intéressait pas autant que le football. Il a donc rejoint la JS Kabylie comme joueur. 4 ans plus tard, il a fait un cours passage au NA Hussein Dey qui, à l’époque déjà, lui offrait la possibilité de jouer au football et de fréquenter les bancs de la fac...pour respecter le deal établi avec le patriarche de la famille.

Durant sa courte carrière de joueur à la JSK et au NAHD, Mahieddine Khalef a été sélectionné avec la sélection nationale des locaux. A ce moment-là, il a estimé qu’il avait fait le tour de la question comme joueur. C’est fort naturellement qu’il s’est tourné vers le métier d’entraîneur. Il avait accumulé une petite expérience après avoir côtoyé les entraîneurs algériens et étrangers qui sont passés à la JSK, à l’instar des regrettés Abdelaziz Bentifour, Ali Benfaddah, le Franco-Hongrois Nagy, le Français Lemaître et bien d’autres.

Comme point de départ de sa carrière comme entraîneur, Mahieddine Khalef ne pouvait trouver mieux que la JSK. Justement, cette dernière a bien négocié son arrivée dans la cour des grands qu’elle n’a d’ailleurs jamais quittée. Sous la direction de son frère, le défunt  Abdelkader, le club de la ville des Genêts s’est rapidement affirmé comme un sérieux prétendant pour la course aux titres.

Première participation au mondial

La réforme aidant, la JSK a étalé sa domination titrale sur le football algérien. La paire Mahieddine Khalef-Stefan  Ziwotko, le Polonais, a bâti une machine à succès. Dotée de moyens financiers appréciables et du précieux concours des autorités de la wilaya de Tizi Ouzou, la JSK a tout gagné (Championnat, Coupe d’Algérie, Coupe d’Afrique des clubs...). Khalef et Ziwotko ont mis sur rails le Jumbo Jet.

La (bonne) réputation de Mahieddine Khalef lui a ouvert la porte à des responsabilités très importantes. Comme celle de diriger l’équipe nationale. Son premier passage à l’étage supérieur a été un succès total. Lorsque la Fédération lui a fait appel pour diriger l’équipe nationale aux Jeux méditerranéens à Split (1979). Il a relevé le défi. Il a sélectionné de nombreux jeunes joueurs qu’il a amenés en stage au Mexique.

Sur-place, il a cimenté le groupe. Durant le tournoi à Split, les supporters algériens ont découvert des joueurs talentueux, jouant résolument l’offensive avec à la clé des prestations de qualité. Comme toujours, l’instabilité a repris la main, et Mahieddine Khalef a été invité à reprendre du service à la JSK. La roue tournera en sa faveur avant la Coupe du monde 1982 en Espagne. C’était la première participation de l’Algérie à la Coupe du monde de football. Mahieddine n’a pas tremblé. Il a accepté la lourde responsabilité que lui ont confiée les responsables du sport algérien. Ses choix, arbitrages et décisions lui ont valu beaucoup d’inimitiés. Il n’a pas fléchi.

La veille du départ en Espagne, dans sa chambre de l’hôtel du stade 5-Juillet, il a lâché la déclaration suivante : «J’ai bien étudié le jeu de l’équipe allemande (premier adversaire de l’Algérie dans le groupe de Gijon en Asturies). Je suis sûr qu’on lui marquera au moins un but Au final, les Verts ont fait mieux.

Ils ont défaits l’ogre allemand (victoire 2 buts à 1) et arracher au quotidien l’Équipe le titre suivant «Une Algérie de légende». Le quotidien ne s’est pas trompé. C’était effectivement une Algérie de légende qui a battu l’Allemagne et le Chili et s’est inclinée face à l’Autriche de Krankel. Les deux sélections européennes ont combiné pour écarter l’Algérie de la qualification au 2e tour de la Coupe du monde 1982.

Mahieddine Khalef a été un des grands artisans de cet exploit. Malheureusement, il n’a pas eu la reconnaissance qu’il méritait. En 1984, il est revenu aux commandes de l’équipe nationale qu’il a dirigée à la CAN organisée en Côte d’Ivoire. L’équipe a produit du beau jeu et a quitté le tournoi sans avoir concédé une défaite sur le terrain.

La suite ne fut pas rose pour lui. Petit à petit, il a été marginalisé jusqu’à lui fermer les portes du football. Pendant un temps, il s’est réfugié dans le rôle de consultant sur des plateaux de chaînes satellitaires arabes. Le costume n’etait pas fait pour lui. Ses passages sur les bancs de clubs arabes n’ont pas été agréables.

Plus les années passaient, plus il prenait ses distances avec le football. Le Captain, comme il aimait être appelé, s’est alors enfermé dans sa bulle. Sa relation avec le football et le sport se résumait avec les séances quotidiennes de footing et le parcours des colonnes des gazettes. Il a définitivement décroché lorsque la maladie est devenue sa seconde compagne.

Sa fin de parcours a été un vrai gâchis. Il n’aimait pas trop la lumière. Il a tout fermé derrière lui et est parti. Mahieddine était un homme sage. Cette époque n’est pas la sienne. Adieu l’ami. En cette pénible et douloureuse épreuve, la rédaction sportive d’El Watan s’associe à la douleur de la famille Khalef, lui présente ses condoléances et prie Dieu Tout-Puissant et Miséricordieux d’accueillir le défunt en Son Vaste Paradis. «A Dieu nous appartenons et à Lui nous retournons.»