FINANCES-
ETUDES ET ANALYSES- FINANCE ISLAMIQUE 2024
Dans l’édition 2024 de l’indicateur de développement
de la finance islamique IFDI, le marché de la finance islamique dans le monde a
connu une croissance de 11% pour atteindre 4,9 milliards de dollars d’actifs au
cours de l’année passée.
«Le
secteur financier mondial a été confronté à une économie incertaine
caractérisée par la volatilité des prix internationaux des matières premières
et une chaîne d’approvisionnement mondiale n’ayant pas encore retrouvé sa
stabilité d’avant-la pandémie, deux facteurs qui ont
contribué à faire grimper l’inflation», indique le rapport qui enregistre une
résilience du secteur de la finance islamique et sa capacité à s’adapter aux
défis mondiaux.
«Une
grande partie de la croissance enregistrée est due à l’engagement continu des
différents acteurs et parties prenantes composant l’écosystème du secteur dont
les institutions financières, les régulateurs et les formateurs.» La Malaisie,
l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis continuent de dominer le marché de
la finance islamique en «poursuivant les efforts de
développer leurs industries locales, soutenues par des écosystèmes et
gouvernances solides».
L’IFDI
indique en outre que les marchés qui étaient les moins performants comme
l’Ouganda, le Malawi, les Philippines et la Tanzanie ont tout de même franchi
des étapes importantes et fait des progrès notables durant l’année 2023.
Dans
le cas de l’Algérie, le rapport relève des évolutions avec
l’introduction du Takaful dans la loi sur les
assurances en 2021, permettant à quatre fournisseurs d’apparaître en 2023. «Le pays est sur le point de présenter un projet de loi
visant à actualiser sa législation sur les assurances devant augmenter le
niveau de l’inclusion financière par le biais du Takaful»,
indique le rapport en rappelant que les contributions du Takaful
ont atteint 214,8 millions de dinars, soit 1,6 million de dollars, en 2023 dont
des produits d’assurance automobile ou incendie.
Le
rapport de l’IFDI relève certains défis que le secteur de la finance islamique en
Algérie se doit de dépasser afin de progresser. «Parmi
les problèmes auxquels le secteur est confronté, on peut citer l’absence de
normes comptables adéquates pour les opérateurs Takaful,
le manque de compétences des auditeurs pour présenter les données financières
requises, de même que le traitement fiscal inadéquat de l’impôt sur le revenu
et la taxe sur la valeur ajoutée», énumère le rapport en plaidant pour une
révision du traitement fiscal pour les contributions Takaful
et une mise à niveau des normes comptables.
Le
rapport déplore également l’absence de sukuk qui
limite les capacités de financement. Notons que la loi de finances 2025 a prévu
l’introduction de sukuk souverains comme outil de
diversification des sources de financement des projets d’infrastructures.