SANTE- MALADIE- BRONCHIOLITE
L es experts réunis ont indiqué que l’accent
doit être mis sur l’importance de la compréhension de cette pathologie ainsi
que sur ses raisons. Selon ces derniers, «à chaque
saison automnohivernale, on enregistre une hausse du
nombre de cas de bronchiolite qui affecte notamment les nourrissons et les
enfants de moins de 2 ans». En effet , cette
pathologie est à l’origine du décès de 1.181 bébés âgés de 29 jours à 3 mois au
titre de l’exercice 2023, selon le Dr Hassiba Lebcir,
médecin de santé publique. Selon la spécialiste, le climat, le tabac, la
malnutrition, la vaccination irrégulière sont à l’origine d’une infection
respiratoire qui peut évoluer en pneumonie transmissible au contact direct. Le
Dr Hassiba Lebcir rassure : «Il
faut savoir que les insuffisances respiratoire aiguës (IRA) sont évitables, en
adoptant les bons gestes et les bonnes pratiques d’hygiène, et en assurant la
vaccination.» Cela étant dit, la spécialiste déplore l’absence d’une nouvelle
enquête sur la bronchiolite, permettant de dresser un état des lieux. «En l’absence de statistiques récentes, la dernière enquête
sur la bronchiolite remonte à une vingtaine d’années, faisant ressortir un taux
d’hospitalisation de 24% d’enfants de moins de 5 ans pour insuffisance
respiratoire aiguë, et un taux de mortalité infantile à hauteur de 11%», ditelle. L’apparition de nouvelles pathologies telles que
le diabète, la tension artérielle, les différents cancers et autres a mobilisé
plus l’attention des autorités sanitaires vu leur impact sur la santé publique
que sur la bronchiolite considérée comme étant une maladie dite «classique» et maîtrisable. Evoquant le programme de lutte
de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui remonte aux années 1990, elle
indique qu’il avait touché 88 pays dont l’Algérie avec un taux de 54% de cas
d’IRA enregistrés en 1993. «Ce n’est qu’en 2022 que
l’Algérie a créé son comité de lutte, suivi par la rédaction d’un 3e guide et
d’un nouveau canevas pour réduire la morbidité des IRA graves, notamment la
formation de personnels de santé et l’éducation sanitaire des mères», dit-elle.
Elle explique dans ce sens que le canevas en question a été modifié apportant
plus de détails sur les enfants atteints de bronchiolite à même de réduire le
nombre de cas graves et les décès. Selon la spécialiste, 11% d’enfants décèdent
des suites d’une IRA, 7% à cause de la diarrhée et 2% pour d’autres
pathologies. Pour sa part, le Pr Saïd Smaïl, médecin
spécialiste aux urgences pédiatriques de l’EPH Bologhine
Ibn Ziri, estime que la bronchiolite pose plus de
problèmes que la Covid19. Les raisons ? Il explique que la bronchiolite
apparaît chaque année entre le mois de novembre et avril, alors que la Covid-19
est une pandémie limitée dans le temps. «Durant la
pandémie de coronavirus, les cas de bronchiolite n’ont pas été signalés, car
les mêmes mesures de traitement avaient été appliquées», précise le
spécialiste. Selon lui, c’est l’hospitalisation qui continue à poser problème.
Il estime que sur 100.000 cas de bronchiolite, 1% nécessitent une
hospitalisation, ce qui représente un total de 1.000 patients atteints qui doivent
séjourner dans un hôpital qui ne compte que 250 lits. «La
prise en charge de la bronchiolite est une question de stratégie. Il faut
aménager les services pour accueillir les jeunes patients dont les branches et
les poumons sont encombrés», dit-il. Raison pour
laquelle, le Pr Bouamra Abderrezak,
directeur général de l’INSP, a appelé l’ensemble des médecins qui ont participé
à cette journée d’émettre des recommandations qui seront transmises au
ministère de la Santé. Selon lui, il s’agit d’une pathologie sérieuse qui
affecte les enfants de moins de 5 ans, notamment les nourrissons. Pour le même
responsable, il faut aborder les points essentiels du protocole mis en place
par la tutelle en vue d’améliorer la qualité de la prise en charge et faire en
sorte que les médecins généralistes puissent avoir la capacité de qualifier le
stade de cette pathologie et juger sa gravité à même d’orienter le patient vers
un spécialiste qui pourra gérer toute complication.