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Education (et Formation)

Journée du Dimanche 07/04/2025

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-Les autorités algériennes viennent de décréter l’interdiction formelle de toute aide française destinée aux écoles privées algériennes, aide octroyée dans le cadre du dispositif AFD (aide française au développement). Pour rappel, pour encourager l’enseignement de la langue française en Algérie, la France octroie des aides à des établissements scolaires privés. Selon les chiffres publiés par l’ambassade de France en Algérie, l’aide publique au développement française destinée à l’Algérie s’élevait à 132 millions d’euros en 2022. Sur ce montant, 121 millions d’euros étaient alloués aux ministères de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, principalement pour financer des bourses d’études pour les étudiants algériens en France (qui, à l’issue de leurs études, sont recrutés par les entreprises françaises), tandis que 8,5 millions d’euros étaient destinés à la coopération culturelle et scientifique via l’ambassade de France et l’Institut français d’Algérie. Jusqu’en octobre 2023, certaines écoles privées algériennes dispensaient le programme français, permettant ainsi aux élèves algériens de passer le baccalauréat français via le CNED, organisme d’enseignement à distance. Depuis lors, les écoles privées algériennes sont tenues à se conformer strictement au programme national arrêté par le ministère de l’Éducation nationale algérien. Historiquement, à l’époque coloniale, en Algérie colonisée le français était l’unique langue enseignée dans le système éducatif. À l’indépendance de l’Algérie, l’emprise linguistique et culturelle française perdure durant les deux premières décennies, au cours des années 1960-1970. Cette emprise s’est manifestée par l’imposition dufrançais comme langue d’enseignement et l’exportation de programmes scolaires calqués sur le modèle métropolitain. En dépit de l’arabisation de l’enseignement, la domination de la langue française perdure encore au cours des années suivantes, notamment sous forme de coopération éducative, en particulier parmi les élites algériennes francophones et francophiles qui inscrivent massivement leurs progénitures dans les écoles privées dispensant un enseignement en français. Depuis l’indépendance, les écoles françaises, l’attribution de bourses et le financement d’institutions culturelles ont constitué les leviers principaux de cette influence postcoloniale que l’Algérie a commencé, ces dernières années, d’abord à limiter, puis à supprimer de son paysage éducatif et culturel. Cela étant, la récente mesure d’interdiction de toute aide française aux écoles privées algériennes s’inscrit dans un contexte plus large de redéfinition de la politique éducative algérienne et de distanciation progressive vis-à-vis de l’ancienne puissance coloniale.